Mobilisation de la FFM, du Codever et de la FFMC contre la motophobie
Manifestation contre la baisse des vitesses, améliorations des infrastructures, aides aux moto-clubs...
Défendre la liberté de pratiquer et de circuler
Il y a maintenant 4 ans, la Fédération Française de Motocyclisme, la Fédération Française des Motards en Colère et le Collectif de Défense des loisirs Verts s'associaient pour défendre la pratique du deux-roues motorisé.
Jacques Bolle, président de la FFM :
Aujourd'hui, faire de la moto devient quelque chose de difficilement acceptable pour la société. On a l'impression lorsque l'on prend sa moto que l'on prend une arme le matin pour aller travailler, en tout cas que l'on contribue largement au réchauffement de la planète.
Faire de la moto dans les chemins c'est participer à leur destruction, c'est terroriser les promeneurs. Et la compétition, ça relève désormais des assises. Vous direz il est excessif, bien sûr que je le suis un petit peu, mais sachez que ce sont des discours que l'on commence a atteindre. Je me souviens d'un médecin qui m'avait dit sur une épreuve de Promosport "ce que vous faites est criminel", organiser des courses, parce qu'il avait eu deux blessés.
On constate qu'aujourd'hui l'acceptation des risques est de plus en plus basse. Faire de la moto par définition c'est s'exprimer et parfois prendre quelques risques. Nous avons pensé que pour combattre cette pensée commune, standardisée, nous devions être plus forts, si les gens veulent vivre autrement et se faire plaisir on doit pouvoir les laisser faire.
Les plus sceptiques n'avaient pas parié sur une entente entre la FFM et la FFMC. Pourtant, quatre ans plus tard, les associations collaborent toujours et se soutiennent mutuellement face aux menaces qui touchent les deux-roues.
Un bilan positif et encourageant
Depuis 2010, l'union des trois associations de défense des utilisateurs de deux-roues a porté ses fruits sur de nombreux dossiers. Les associations se sont notamment mobilisées pour questionner les candidats aux élections régionales puis présidentielles ou encore en mettant en place un sondage réalisé par Ipsos sur le ressenti des Français concernant le durcissement de la sécurité routière.
La montée au créneau ne s'est pas non plus fait attendre lorsque le préfet du Haut-Rhin souhaitait interdire la circulation des motos dans les cols vosgiens les week-ends. Trois jours plus tard, le préfet faisait marche arrière face à la grogne des motards.
On peut également citer d'autres sujets comme le report du contrôle technique moto ou encore la diminution des contrôles routiers systématiques lors du dernier GP de France. Mais on retiendra surtout deux points de cette collaboration.
La première, symbolique, avait été le refus de la FFMC de siéger à la réunion de la DSCR suite à la non-convocation de la FFM alors que le sujet du jour concernait la remontée de file et les équipements de protection individuelle. Quelques jours plus tard, le délégué à la sécurité routière contactait la FFM pour s'entretenir sur le sujet.
L'autre événement qui a marqué cette collaboration est sans conteste la reprise de la gestion du circuit Carole. Les deux fédérations moto assurent chacune un aspect du circuit, le sport pour la FFM et les week-ends sociaux pour la FFMC.
Objectifs et projets communs
Le constat est donc globalement positif, mais il reste encore de nombreux projets à mener. Travail de sensibilisation sur les infrastructures routières, uniformisation des règles d'organisation de randonnées moto, respect des contraintes environnementales, soutient des clubs motocyclistes...
La prochaine action est prévue pour le week-end du 12/13 avril. Face à l'annonce de l'expérimentation d'une diminution des limitations de vitesse à 80 km/h et à l'inéluctable mise en application au niveau national, les associations de défense des usagers de la route, moto et auto, se rassembleront lors de grandes manifestations nationales.
Eric Thiollier, directeur général FFMC :
Si on baisse la vitesse, on baisse la gravité des accidents. Certes, sauf que cette focalisation sur la vitesse, qui continue depuis maintenant plus de 10 ans, revient à ignorer l'ensemble des autres facteurs d'accidents.[...] Le CNSR sera confronté à un choix pas vraiment cornélien puisqu'il devra choisir entre baisser la vitesse maximale sur une partie du réseau ou sur son ensemble.
Enfin, la FFM et la FFMC souhaitent également faire progresser la sécurité des motards à travers leurs équipements. Les deux Fédés étudient actuellement les possibilités de mettre en place un système d'évaluation de la protection des casques de la même façon que le test Sharp au Royaume-Uni. S'il ne s'agit pour l'heure que d'une simple esquisse encore incertaine, ce projet pourrait apporter un réel avantage aux motards en termes de sécurité.
Plus d'infos sur la défense des deux-roues motorisés
- Site : www.ffmoto.org
- Site : www.ffmc.asso.fr
- Site : www.codever.fr
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