Le 75ème Bol d'Or au sein du Team FMA Assurances
Immersion de 48h au sein du Team FMA engagé en endurance avec la 109
Du paddock à la piste jusqu'à... l'abandon
Il y a le traitement de l'information, des actualités et des reportages... une habitude, un métier tout simplement. Et puis, il y a le fait de vivre avec un team pendant toute la durée de son engagement en course... et pas n'importe laquelle : LE Bol d'Or, qui ouvre la saison d'endurance cette année en avril à Magny-Cours. Plus qu'un reportage, vivre avec un team et faire partager ambiance, espoirs, émotions... comme eux, sans dormir (ou presque) et dans les mêmes conditions... partager avec le team FMA...
Arrivé sur le circuit de Nevers Magny-Cours, le semi FMA s'offre à moi ! Direction les loges !
Anais m'accueille et me présente une partie du team. On sait que la montée sur le podium est presque impossible mais l'objectif reste le même que pour les autres teams : donner le meilleur de soi-même et finir à la meilleure place. "Cette course est celle qu'il faut gagner" me confira Dominique Metezeau. Ici l'ambiance est à la camaraderie. Si l'esprit d'équipe est très présent et si la pression est bien là, cette pression paraît moindre que sur d'autres stands.
Si le team FMA n'ambitionne pas le podium, c'est un vrai team, avec une expérience, une Honda CBR 1000 RR, au-delà de son engagement en 2010.
La coordination est bien rodée et tout tourne parfaitement. Certains détails, comme un scotch sur la pendule indiquant l'heure du prochain relais, facilitent et fluidifient le travail de chacun.
Grâce à un tableau évolutif (relais prévus toutes les 55 minutes), les pilotes peuvent voir directement à quelle heure ils sont attendus.
L'horloge tourne et les visages se ferment un peu, le départ est pour bientôt.
La #109 entame parfaitement la course
Le départ est plutôt bien négocié. Partis en 47ème position, le Team FMA pointe à la 34ème place après 1h20 de course. Le premier relais se passe sans encombres, assurant une bonne remonté. Le second relais se passe tout aussi bien, le team se place 30ème et maintien sa position sans aucun incident à déplorer.
À l'issue des 3 premières heures de courses le moral est au beau fixe et l'équipe détendue.
Alors que dans les premiers moments de la course tout le monde fixait avec attention les écrans et résultats, chacun se prépare sereinement au prochain ravitaillement.
Avec un magnifique soleil, les conditions climatiques sont favorables à la course. Aucun changement météo n'étant prévu, la préparation des pneumatiques est facilitée : on se concentre sur le jeu de slicks, adaptant la pression au style de chacun des pilotes.
Les performances constantes permettent de tenir la position
Légère panique lors du relais à 19h40 : les mécanos à l'avant annoncent que tout est bon pour le ravitaillement alors qu'à l'arrière on a été ralenti par la tension de chaîne à refaire et des plaquettes à changer... Dans la précipitation, le team perd de précieuses secondes et la #109, arrivée 26ème dans les stands, repart en 30ème position.
Mais la crispation ne fait vraiment pas partie des habitudes de l'équipe. Quelques minutes plus tard la nourriture arrive. On a le temps de souffler avant le prochain ravitaillement et de parler un peu avec les membres du team d'à côté.
Les heures continuent de tourner. Les pilotes sont constant et assurent un classement entre la 28ème et la 30ème position.
Cependant la fatigue commence à se faire sentir ; pour ma part dès 23h, où la faim, le froid ainsi que les marches sur le paddock et autour de la piste sonnent l'arrivée bien méritée d'une tournée de café.
Alors que la course avait débuté sous un soleil de plomb, la température n'a cessée de décroitre dès le coucher du soleil. Les cessions des pilotes prennent une tournure différente, le froid s'invitant à la partie et à la nuit, les visages sont plus marqués à chaque relais.
Le reste du team doit également faire face à la fatigue. S'activant principalement lors des ravitaillements, ils n'ont néanmoins pas le temps de faire de pause et resterons éveillés durant les 24h.
Les cernes commencent à se dessiner mais le moral des troupes n'est pas affecté. C'est d'ailleurs cet esprit d'équipe qui leur permet de tenir.
Casse moteur
Vers 2h il est temps de faire un bilan les derniers événements et de m'accorder un léger repos. Mais après quelques minutes de sommeil, le téléphone sonne : le team vient d'abandonner. Réveillé en catastrophe je me précipite vers le stand mais c'est finalement devant la loge que je retrouve l'équipe. Plus que la déception, c'est la détresse qui se lit sur les visages.
Prenant le relais vers 3h, Mathias est en effet victime d'une casse lors de son 5ème tour.
L'incident s'est produit en ligne droite, le pilote n'a donc pas chuté. Le team est soulagé en apprenant qu'il s'agit d'une panne et non d'une chute. Lorsque la moto arrive au stand l'équipe peut constater les dégâts : la bielle a cassé, perforant le carter et endommageant irrémédiablement le moteur.
L'abandon est annoncé aussitôt. 28 ème au moment de la casse, l'équipe s'arrête après 12h de course et 365 tours.
Cette déception est d'autant plus grande que rien ne permettait d'envisager ce problème, la moto sortant à peine de rodage. Cet abandon étant également le premier vécu par le team, il est d'autant plus dur à vivre. Je suis triste également pour le team, dont l'aventure du Bol s'arrête à mi-course.
Peu après midi, le stand se vide. Le camion est quasiment prêt à partir. L'équipe suivra la fin de la course depuis les loges, en pensant déjà au prochain rendez-vous, le mois prochain à Albacete.
Merci à tout le team FMA de m'avoir accueilli à bras ouverts, avec sympathie et amitié en son sein... en leur souhaitant bonne chance pour le reste de la saison...
Commentaires