Essais sur le speedway d'Indianapolis en vue du prochain MotoGP

William Costes et Erwan Nigon ont effectué une séance d'essais sur le Speedway d'Indianapolis qui va accueillir le prochain MotoGP

Les pilotes d'essai William Costes et Erwan Nigon ont effectué les 1er et 2 juillet une première séance d'essais primordiale sur le Speedway d'Indianapolis, qui accueillera pour la première fois une course MotoGP le 14 septembre prochain.

Entre Assen et le Sachsenring, la route des hommes passait cette semaine par Indianapolis, capitale américaine des sports mécaniques. Les 1er et 2 juillet avaient en effet lieu des essais préparatoires au premier GP d'Indianapolis. Ces deux journées de tests sont la conséquence de la nouvelle réglementation MotoGP sur les pneumatiques, qui autorise les manufacturiers à découvrir les circuits qui n'étaient pas au calendrier de la saison précédente. Pour Jean-Philippe Weber, directeur de la compétition moto chez Michelin,« Ces essais sont une bonne chose car ils permettent d'avoir un premier feeling avec le circuit. Ils aident à mieux comprendre la piste, à voir où pourrait se jouer la course. »

Pour ces premiers essais, Jean-Philippe Weber était accompagné de deux techniciens pneumatiques, deux monteurs et deux pilotes d'essais Michelin : les Français Erwan Nigon et William Costes, au guidon respectivement d'une Honda RC 212 V et d'une Yamaha M1. Deux cents pneus de développement avaient également été expédiés de Clermont-Ferrand.

Les deux pilotes ont eu l'honneur d'être les premiers à faire rouler des gommes françaises sur le Brickyard, le surnom du célèbre Speedway qui fêtera en 2009 son centenaire. Habitués des circuits européens, ils ont découvert une piste quelque peu exotique.

Ce tracé est très américain, comme j'en vois dans le championnat AMA Superbike que je suis à la télévision : on frôle les murs, on coupe des raccords de bitume et des bandes blanches », témoignait Erwan Nigon.

Pour William Costes, c'est le rythme du circuit qui faisait sa caractéristique : « Le premier virage est très rapide, mais difficile à cause d'un manque de grip. Ensuite, l'adhérence s'améliore mais la vitesse chute avec une succession de virages plus lents où il sera difficile de doubler. » Après ces premiers essais, ce circuit « atypique » recevra d'ailleurs de nouveaux aménagements pour en améliorer la sécurité, et notamment dans la ligne droite du Speedway où la vitesse de pointe devrait frôler les 320 km/h.

A la veille de la fête nationale américaine, la météo était excellente sur Indianapolis, en dépit d'un vent soutenu le second jour. Les essais se sont ainsi déroulés sans incident, si ce n'est une petite chute mercredi. Jean-Philippe Weber confiait sa satisfaction : « Nous avons eu de bonnes conditions climatiques avec 50° au sol le premier jour, et 47° le second. Ça devrait être assez représentatif des conditions attendues en septembre, où les températures probablement un peu inférieures seront compensées par le rythme plus élevé de la course. Nos pilotes ont énormément travaillé, se sont beaucoup dépensés. Grâce à eux, nous avons réussi à effectuer la quasi-intégralité du programme que nous avions concocté, qui était pourtant très chargé. William a pu conclure ses tests avec une endurance, Erwan avec un long run. Nous avons maintenant beaucoup de données à analyser, d'informations à vérifier. »

A l'issue de ce premier galop d'essais, Jean-Philippe Weber pouvait cependant dresser un premier portrait-robot des pneus qui seront utilisés par les pilotes MotoGP :« Indy est un circuit plus complexe que ce que nous attendions. Le grip n'était pas aussi élevé que prévu dans le grand gauche après la ligne droite, mais il a nettement progressé au fil des tours, et progressera encore lorsque les motos gommeront la piste. En revanche, l'asphalte n'use pas beaucoup les pneus. Le tracé est atypique, avec une belle ligne droite, un gros premier freinage puis de nombreux virages lents. A l'avant, il faudra probablement une construction qui favorise la stabilité au freinage, pour cette première courbe à gauche, mais aussi de la maniabilité pour les parties plus lentes. A l'arrière, la traction sera importante. Côté gomme, nous nous dirigeons vers des choix intermédiaires. On pourrait presque partir sur des pneus softs, mais il faudra tout de même être vigilant sur la constance des performances en course. » Avec 28 tours programmés, la course sera effectivement longue.

Longue aussi s'annonce l'analyse de toutes les informations recueillies pendant ces deux jours d'essais, préalable à la fabrication des pneus spécifiques à Indianapolis, programmée pour la fin août. D'ici là, le championnat MotoGP aura repris ses droits : Jean-Philippe Weber, son équipe et tous les pilotes Michelin seront dès la semaine prochaine au Sachsenring, pour le GP d'Allemagne, dixième manche du championnat du monde 2008.