Bilan 2006 de la sécurité routière : -11% de tués / 8 millions de points retirés
-4,6 % du nombre d'accidents corporels
Le bilan de l'insécurité routière de la France entière en 2006, présente une diminution de 4,6 % du nombre d'accidents corporels, de 10,8 % du nombre de personnes tuées et de 5,1 % du nombre de blessés par rapport à l'année 2005.
C'est la cinquième année consécutive que le bilan s'améliore et la deuxième plus forte diminution depuis la baisse exceptionnelle de 20,9 % en 2003.
La baisse du nombre de tués a été plus marquée en milieu urbain qu'en rase campagne, moins dans les grandes villes que dans les petites et moyennes agglomérations. Par réseaux, c'est sur les routes nationales et départementales que la baisse a été la plus élevée (– 13,5 %). Sur les autoroutes de liaison, la hausse constatée l'an dernier (+ 16,7 %) est en partie compensée cette année (– 11,2 %).
Par catégories d'usagers, c'est pour les piétons (– 15,7 %), les usagers de voitures de tourisme (– 14,3 %), les motocyclistes (– 12,7 %) et les cyclomotoristes (– 11,0 %) que l'évolution est la plus favorable. En revanche, le nombre de tués augmente légèrement pour les cyclistes (+ 0,6 %).
Pour la sécurité routière, le principal facteur ayant contribué à ces résultats est la baisse de 1,2 % des vitesses moyennes pratiquées par les automobilistes et par les motocyclistes, à la fois à cause de la hausse du prix du carburant et des contrôles.
La hausse des prix des carburants a contribué à une stagnation du trafic par rapport à 2005 alors qu'il progressait régulièrement de 2,5 à 3 % au cours des dernières années.
En ce qui concerne le facteur alcool, les analyses montrent une quasi-stabilité du nombre d'accidents mortels avec alcool à 28,4 % en 2006 contre 28,1 % en 2005, alors que l'alcoolémie des conducteurs en circulation augmente. Elle se situe maintenant à 0,98 % contre 0,85 % en 2005.
Le bilan 2006 de la France métropolitaine s'établit comme suit :
- 80 309 accidents corporels ;
- 4 709 tués à trente jours ;
- 102 125 blessés dont 40 662 blessés hospitalisés.
Poursuite du renforcement des contrôles
Le nombre d'infractions hors stationnement s'est accru de
14,3 % en 2006, faisant suite aux 34,1 % et 29,3 % déjà
enregistrés les deux années précédentes. Cette
forte variation est due en grande partie à l'augmentation
du nombre d'infractions vitesse relevées par le système
contrôle-sanction automatisé (+ 41 % par rapport à
l'an dernier). Le nombre d'infractions pour non-respect des
limitations de vitesse, tous moyens confondus, s'est accru de 23,4
%.
Pour les autres « grandes » infractions, le nombre d'infractions
pour non-port du casque a augmenté de 10,4 % et celui pour non-respect
du panneau stop de 2,7 %. En revanche, on assiste à une diminution
du nombre d'infractions pour non-port de la ceinture de sécurité
(– 12,6 %) et pour franchissement de feu rouge (– 5,7 %).
Le nombre de dépistages d'alcoolémie pratiqués
est resté quasiment stable (– 0,3 %). Il en va de même
pour le nombre de dépistages préventifs (+ 0,5 %).
8 millions de points retirés en 2006
8 millions de points ont été retirés des permis cette année, ce qui représente une augmentation de plus de 7 % par rapport à 2005, contre + 16 % en 2005 et + 44 % en 2004.
Les excès de vitesse représentent 75 % des infractions traitées, contre 66 % en 2005. 79 % des excès de vitesse qui ont fait l'objet d'un retrait de points sont inférieurs à 20 km/h et 1 % égaux ou supérieurs à 50 km/h.
68 866 permis ont été invalidés, en progression de 27 % par rapport à l'an dernier. A noter que les conducteurs sans permis, impliqués dans les accidents corporels, ont été plus nombreux en 2006 (1,8 %) qu'en 2005 (1,6 %) et retrouvent leur niveau de 2004 (1,8 %).
Une détérioration en terme d'alcoolémie
Les analyses montrent une quasi stabilité des décès attribuables à l'alcool entre 2006 (26,2 %) et 2005 (26,3 %) alors que l'alcoolémie des conducteurs en circulation se détériore (0,98 % au lieu de 0,85 %).
Diminution de la vitesse moyenne et des taux de dépassement de
cette vitesse par les automobilistes. Stabilité pour les grands
excès de vitesse
En 2006, la vitesse moyenne pratiquée de jour par les voitures
de tourisme, tous réseaux confondus est de 82,2 km/h, en retrait
de 8 km/h depuis le pic observé en 2000.
Toujours tous réseaux confondus, les taux de dépassement de la vitesse limite se situe aux alentours de 15 % pour les voitures de tourisme (19 % en 2005), à 30 % pour les motocyclettes et à 14 % pour les poids lourds.
En 2006, le nombre de grands excès de vitesse (dépassements de plus de 30 km/h) a été divisé par cinq par rapport à 2002 pour les automobilistes, mais reste stable par rapport à 2005. Pour les motocyclistes même si la proportion de grands excès de vitesse a fortement baissé depuis 2002, elle reste forte et s'est sensiblement accrue en 2006 par rapport à 2005.
Des vitesses moyennes en baisse pour les voitures de tourisme et pour les motocyclettes, mais stables pour les poids lourds
Les vitesses moyennes pratiquées de jour par les voitures de tourisme en 2006 sont les plus faibles des cinq dernières années. Les progrès enregistrés en 2006 (près d'un kilomètre/heure en moins qu'en 2005, tous réseaux confondus) sont dus pour l'essentiel aux baisses substantielles relevées sur le réseau de routes nationales et départementales limitées à 90 km/h ainsi qu'en milieu urbain. En revanche, la situation s'est légèrement dégradée sur les autoroutes et surtout sur les routes nationales à 2 x 2 voies limitées à 110. Par ailleurs, les vitesses moyennes pratiquées de nuit sont toujours supérieures aux vitesses pratiquées de jour.
Les vitesses moyennes pratiquées par les poids lourds sont restées à peu près stables, à l'exception des traversées d'agglomérations par les routes nationales où elles ont poursuivi leur baisse.
Les vitesses moyennes pratiquées par les motocyclistes ont très légèrement augmenté sur les routes nationales à 2 x 2 voies mais elles ont diminué partout ailleurs. Elles demeurent toutefois supérieures, sauf sur les autoroutes de liaison, aux vitesses moyennes pratiquées par les automobilistes de jour et au-dessus des vitesses limites autorisées sur les autoroutes de dégagement et dans les traversées d'agglomérations.
Amélioration plus nette en milieu urbain qu'en rase campagne
Les nombres d'accidents corporels et de victimes diminuent partout
mais nettement plus en milieu urbain qu'en rase campagne et la gravité
exprimée en tués pour 100 accidents corporels, diminue plus
en milieu urbain qu'en rase campagne et elle y est 5,4 fois moins
élevée
Par tailles d'agglomérations, c'est dans les villes
de plus de 100 000 habitants que les bilans, bien qu'en diminution,
présentent la situation la moins favorable. C'est aussi dans
ces villes que la gravité des accidents corporels diminue le moins
(– 0,07 point). C'est en revanche dans les petites agglomérations
qu'elle diminue le plus (– 0,87 point).
Amélioration sur les routes nationales et départementales et sur les autoroutes de liaison
C'est sur l'ensemble des routes nationales et départementales
que la situation est la plus favorable avec une diminution des indicateurs
plus forte que la moyenne.
Sur les autoroutes de liaison, la forte hausse du nombre de tués
constatée l'an dernier (+ 16,7 %) est en partie compensée
cette année par une forte baisse (– 11,2 %). Sur les autoroutes
de dégagement, la baisse enregistrée en 2005 (– 22,5
%) se poursuit cette année mais de façon beaucoup plus modeste
(– 3,0 %) ;
Sur les voies communales et autres voies, le bilan évolue favorablement
mais moins que la moyenne.
Fortes diminutions du nombre de tués pour les piétons, les
usagers de voitures de tourisme et les motocyclistes mais très
nette augmentation pour les usagers de véhicules utilitaires
Si le nombre de tués reste stable pour les cyclistes, il augmente
fortement pour les usagers de véhicules utilitaires (+ 74,8 %).
Il diminue en revanche plus que la moyenne (– 11,5 %) pour les piétons
(– 15,7 %), les usagers de voitures de tourisme (– 14,3 %)
et les motocyclistes (– 12,7 %). C'est pour les usagers de
poids lourds qu'il diminue le moins (– 3,3 %).
Le nombre de blessés augmente pour les cyclomotoristes (+ 4,6 %)
et surtout pour les usagers de poids lourds (+ 32,1 %) et de véhicules
utilitaires (+ 43,3 %). Il diminue plus que la moyenne (– 5,5 %)
pour les motocyclistes (–7,2 %) et les automobilistes (– 12,2
%) mais moins pour les piétons (– 1,8 %) et les cyclistes
(– 1,6 %).
C'est pour les usagers de poids lourds que la gravité, exprimée
en tués pour 100 victimes (tués + blessés) diminue
le plus (– 1,95 point) et pour les automobilistes qu'elle
diminue le moins (– 0,12 point). En revanche, elle augmente très
légèrement pour les cyclistes (+ 0,07 point) mais plus pour
les usagers de véhicules utilitaires (+ 0,77 point).
Le nombre de tués diminue pour toutes les classes d'âge mais particulièrement pour toutes les classes de 15 à 44 ans
Le nombre de tués diminue pour toutes les classes d'âge
mais plus que la moyenne (– 11,5 %) pour la classe des 15-17 ans
(– 13,5 %), pour celle des 18-24 ans (– 15,1 %) et celle des
25-44 ans (– 14,7 %).
Le nombre de blessés diminue également pour toutes les classes
d'âge et de façon assez homogène. La plus forte
atteint 6,9 % pour les moins de 15 ans et la plus faible 4,9 % pour la
classe des 25-44 ans ;
La gravité, en tués pour 100 victimes (tués + blessés),
diminue pour toutes les classes d'âge, de – 0,03 point
pour la plus faible pour les moins de 15 ans à – 0,44 point
pour la plus forte pour la classe des 18/24 ans.
En matière de comparaisons internationales, la France a encore beaucoup de progrès à réaliser.
En termes de taux de tués par million d'habitants les résultats de 2005 placent la France devant l'Autriche, l'Espagne, la Belgique et l'Italie mais après l'Allemagne et le Royaume-Uni.
En termes de tués par milliard de kilomètres parcourus, la France se situe derrière le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Autriche et devant la Belgique.
Pour ce qui est de la conduite des motocyclettes, la France enregistre un taux 2,8 fois plus fort que l'Allemagne.
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