Campagne pour le respect des distances de sécurité
1 conducteur sur 4 ne respecte pas les distances de sécurité
Afin de développer la prise de conscience collective des enjeux liés au respect des distances de sécurité en toutes circonstances, la Sécurité routière a retenu comme temps fort du début de l'année 2006 une communication réaliste autour des conséquences dramatiques d'imprudences encore trop fréquentes. Un film est diffusé sur les chaînes de télévision depuis le dimanche 15 janvier.
Un constat préoccupant
L'article R. 412 12 du code de la route relatif aux distances de sécurité entre les véhicules stipule « lorsque deux véhicules se suivent, le conducteur du second doit maintenir une distance de sécurité suffisante pour pouvoir éviter une collision en cas de ralentissement brusque ou d'arrêt subit du véhicule qui le précède. Cette distance est d'autant plus grande que la vitesse est élevée. Elle correspond à la distance parcourue par le véhicule pendant un délai d'au moins deux secondes ».
Dans des conditions de circulation dense, plus de la moitié des conducteurs ne respectent pas les distances minimales de sécurité. Toutes conditions de circulation confondues, un conducteur sur quatre ne les respecte pas. Une vitesse excessive accroît le risque d'accident. En 2004, plus de 4 200 personnes ont été victimes d'une collision en chaîne sur l'ensemble du réseau routier (91 personnes tuées et plus de 4 100 blessés). Sur autoroute, un tiers des accidents résulte de collisions par l'arrière ou en chaîne (source : Observatoire national interministériel de la sécurité routière – ONISR, bilan d'accidentologie, année 2004).
Une campagne de sensibilisation réaliste
Afin d'interpeller les usagers de la route sur cette règle de sécurité, la Sécurité routière diffusera, à partir du 15 janvier prochain et sur les principales chaînes de télévision, un film de sensibilisation réalisé et diffusé une première fois en 2001. Le choix de rediffuser ce film est lié au fort impact du traitement réaliste de cette création, mettant en scène un conducteur et sa petite fille qui mourra dans l'accident. Le film insiste sur les conditions normales de circulation (vitesse respectée, trafic normal, temps clair…) et l'impossibilité, malgré ces conditions favorables, de parer à l'accident dramatique, dans le cas de non-respect des distances de sécurité.
La voix off annonce « Il a bien fait de partir aujourd'hui. Il y a des voitures, mais ça roule bien. Et puis, ils ont le temps, ils ne roulent pas trop vite d'ailleurs, comme d'habitude. Et comme d'habitude, il roule trop près des autres voitures. Mais aujourd'hui, la voiture devant lui va freiner. Il n'aura pas le temps de l'éviter et sa fille va mourir ». Le choc survient alors. Le véhicule vient s'encastrer dans l'autre véhicule, projetant la petite fille assise à l'arrière à travers le pare-brise. La voix off conclut « À 130 km/h, il faut 130 mètres pour s'arrêter. Sécurité routière, changeons ».
Des idées fausses sur les distances de sécurité
Le non-respect des distances de sécurité relève de plusieurs facteurs. Trop grande confiance en ses réflexes, sentiment de sécurité grâce à des systèmes de freinage de plus en plus performants : autant d'idées fausses qui vont à l'encontre des règles de sécurité. Un système d'aide au freinage comme l'ABS limite le risque de blocage des roues et permet au conducteur de maîtriser sa trajectoire, mais ne réduit nullement la distance de freinage.
Deux secondes qui peuvent sauver une vie
La distance de sécurité minimale à maintenir en suivant un autre usager à la même vitesse est rendue nécessaire par le temps de réaction du conducteur qui est de deux secondes. Un moyen simple permet de savoir si l'on respecte bien cette distance de sécurité. En prenant un repère sur le bord de la route, il faut compter deux secondes entre l'instant où la voiture que l'on suit passe devant ce repère et l'instant où son propre véhicule passe devant ce même repère.
« Un trait = danger … deux traits = sécurité ! »
Sur autoroute, la ligne discontinue entre la voie de droite et la bande
d'arrêt d'urgence constitue un repère : il est
recommandé de laisser un espace équivalent d'au moins
deux bandes de peinture.
En cas de pluie ou sur sol mouillé, la distance de sécurité
recommandée est la même que par temps sec, mais avec une
vitesse réduite d'au moins 20 km/h.
Rappel des sanctions
Le conducteur en infraction encourt une contravention de 4e classe (amende forfaitaire de 135 euros) et un retrait de trois points. Le permis de conduire peut également être suspendu pour une durée maximale de trois ans.
La tragédie du tunnel du Mont-Blanc a conduit à renforcer les sanctions. En cas de récidive dans un délai d'un an et lorsque le véhicule circule dans un tunnel, le conducteur est passible de six mois d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende (article L. 412-2 du code de la route).
Des expérimentations sont en cours pour étendre le dispositif de contrôle-sanction automatisé au non-respect des distances de sécurité dans les tunnels.
Plus d'infos sur le site de la Sécurité routière : www.securiteroutiere.gouv.fr
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