Mediterranean Tour : de Pavarotti à Tino Rossi.
Pavarotti avait envahi la totalité des écrans de TV lorsque nous avons embarqué le Jeudi 6 Septembre à bord du ferry de la Grimaldi à destination de Civitavecchia.
Au départ de ce Mediterranean Tour une quinzaine de motos de provenance très européenne, avec des belges, suisses, espagnols, anglais et français au départ. La langue universelle allait avoir de beaux jours à passer .. de toute façon on s'en moquait un peu, nous allions en Italie, on allait pouvoir parler avec les mains !!
Une nuit de ferry sur une mer d'huile et nous voici dans la botte. Pas question de filer sur Rome et ses embouteillages, nous avions convenu de tirer plein Est à destination des Abruzzes. Histoire de donner le ton au raid nous avons semé notre premier participant au bout de vingt kilomètres. Jean Paul, tout heureux de se retrouver en vacances n'a pas hésité à tirer droit sur la 4 voies, histoire de visiter les faubourgs romains. En ce qui nous concerne nous avons entamé notre premier plat de pâtes au bord du lac de Bracciano. Entre temps nous avons pu apprécier l'étrange façon qu'ont les Italiens de faire fonctionner leur automobile : l'accessoire le plus utilisé est l'avertisseur, les Minis Cooper ne se conduisent qu'en dérapage contrôlé, et les motos rouges n'usent que leur pneu arrière !!
Après le repas qui devait être frugal mais se révéla pantagruélique (ce fut la faute de Jean Paul qu'il a fallu attendre !! ) direction la montagne. Paysages somptueux, routes tortueuses à souhait, température idéale au début puis franchement revigorante vers la fin, neige sur les sommet et histoire de mettre du piment dans l'histoire, vaches en parfait mimétisme avec le décor au point qu'on ne les voie qu'au dernier moment !! Nous sommes arrivés dans le parc du Grand Sasso en fin d'après midi. L'hôtel portait bien son nom, un véritable Nid d'Aigle. La journée avait été superbe, un seul regret la température a fait que personne n'a pu profiter de la piscine !!
Le second jour a démarré sous un ciel limpide. L'étape allait être redoutable car il allait falloir non seulement traverser une grande partie des Abruzzes mais également rejoindre Naples et sa circulation infernale pour gagner le bateau qui nous conduirait en Sicile. Merveille des yeux que les deux parcs nationaux que nous avons arpentés au milieu des cohortes de vaches, des hardes de chevaux sauvages et des troupeaux de moutons gardés par ces superbes patous blancs, les seuls chiens capables de se mesurer aux loups qui sont encore bien présents dans la région. Les routes étaient superbes, et en les parcourant on comprend vite pourquoi nombre d'usines motos viennent dans le coin pour faire les clichés de leurs pubs.
Par contre pour se sustenter cela ne fut pas des plus facile, nous avons fini par trouver sur le coup de 2 heures de l'après midi une petite trattoria .. la seule d'Italie dont la machine à café était en panne !! Après le cauchemar commença …
Nous avions décidé de nous suivre pour gagner le bateau mais dès les faubourg de Naples, GPS aidant, tout le petit monde se retrouva perdu .. Autoroutes apocalyptiques pour certain, visite de la vieille ville pour d'autres, découverte des afres de la circulation portuaires pour le dernier petit groupe je ne sais par quel miracle tout le monde s'est retrouvé devant le ferry .. Le bon Dieu des motards devait être avec nous et j'avoue par moment avoir quelque peu stressé. Enfin la joyeuse équipe embarqua à l'heure, Sicile nous voilà.
La baie de Napoli en pleine nuit, une température adéquate, un bateau impeccable, que d'excellents souvenirs que ce trajet entre Naples et Catane avec cerise sur le gâteau le Stromboli en pleine nuit avec sa corolle de flammèches.
Catane nous réserva sa dose de jardinage et ce fut en rangs dispersés que nous avons grimpé les pentes de l'Etna en éruption. C'était Dimanche et il faut croire que la quasi intégralité des bécanes siciliennes s'étaient données rendez vous pour nous rejoindre. Paysages à couper le souffle et routes dignes d'un circuit de GP pour rejoindre Agrigente. Nous nous sommes quand même fait quelques frayeurs dans un virage farci de gas oil mais au prix de figures de style qui auraient pu être fatales à certains nous avons profité des villages perchés sur les collines et des premiers cafés glacés sur les terrasses siciliennes. L'hôtel d'Agrigenté était superbe et tout le petit monde se précipita dans la piscine pour se remettre de ses émotions.
Départ en début de matinée pour, après une petite visite aux temples romains grimper dans la montagne pour découvrir Corléone un village dont la réputation avait fait le tour du monde. Il y avait des allures de parrains dans la visite de ce lieu d'anthologie maffieuse. Pour rejoindre Marinella nous avons traversé un paysage de vignobles pour finir le long de la cote à faire la course avec les scooters pilotés par des Valentino Rossi en herbe. Arrivé à l'hôtel chacun voulu aller tester la mer qui nous tendait les bras et c'est le premier apéro en maillot qui féta ce second jour en Sicile. Bercés par le bruit des vagues nous nous sommes largement remis de nos émotions lors d'une nuit réparatrice.
Le matin du cinquième jour fut consacré à la visite du site archéologique de Selinunte, une pure merveille que ces colonnes couchées par un gigantesque tremblement de terre d'où semblent toujours sortir les hurlements de la population surprise dans son sommeil. L'étape pour gagner Trapani était courte, nous en avons profité pour nos perdre au milieu des salines et des moulins à sel dans un décor tout de sérénité et de douceur de vivre. Repas improvisé au bord de mer, baignade dans une eau à 24 ° et sieste obligatoire. J'éviterai de parler de la traversée entre Trapani et Cagliari tellement le ferry de la Tirrénia était moche et inconfortable ( seul bémol de tout le séjour ) nous avons couché dans des placards heureusement que le repas fut très acceptable car sinon je pense que nous aurions été bien plus désagréable avec une compagnie absolument indigne d'assurer l'une des lignes les plus courues du bassin méditerranéen.
Jour 6 , nous voilà en Sardaigne, la plus grande île de la Méditerranée. Cagliari et ses étangs remplis de flamands roses nous a accueilli. Les routes sardes sont toujours aussi merveilleuses et leur revêtement toujours aussi parfait. Comme en plus les paysages sont à couper le souffle nous avons pris un intense plaisir avant de rejoindre un complexe hôtelier de premier choix dont le seul défaut était de s'assimiler à un quelconque Club Med .. avec toutes ses qualités ( chambres larges et spacieuses, accueil irréprochable et nourriture excellente et plus qu'abondante ) et ses défauts ( animations style GO, musique omniprésente, et pas mal de nuisances sonores ). Heureusement la plage était à 50 mètres des chambres et celles ci n'étaient pas très près du lieu d'animation. Nous allions passer trois nuits dans cet endroit superbe qu'était Arbatax sur la cote est de la Sardaigne, il était temps de poser les bagages et d ‘envisager de rouler léger. La Sardaigne nous ouvrait ses bras, à nous d'en profiter au maximum. Nous avions trois jours pour en profiter.
Connaissant maintenant très bien le contexte Sarde j'avais décidé de faire de ce séjour un peu court une sorte d'alliance entre la pratique de notre sport favori : la moto, et la découverte du pays pour ceux qui ne le connaissaient pas. La Sardaigne ce sont d'abord des routes…. elles sont superbes, ressemblent à des circuits et sont totalement dépourvues de pièges .. un plaisir pour y faire de la moto. La Sardaigne je ne peux m'empêcher de le répéter c'est le paradis du motard !!
La Sardaigne c'est aussi le pays des traditions par excellence.
Des bandits sardes aux croyances les plus ancrées tout est prétexte
à cérémonie et à recueillement .. des lieux
complètements extraordinaires, nous en avons profité pour
en visiter quelques uns, d'Orgosolo et ses graffitis qui reflètent
l'actualité à Lanusei et son vieux village abandonné
que l'on dit maudit. La Sardaigne c'est également le
berceau de la civilisation nuragique, une histoire extraordinaire, des
gens qui savaient construire des villages qui ressemblent à des
tombeaux mais qui recèlent des secrets … Une civilisation
qui a toujours eu peur des autres mais que nous avons parcouru. Nous n'avons
pas eu le temps de nous y plonger, mais cela sera pour la prochaine fois.
La Sardaigne c'est surtout la mer … se baigner dans des criques
qui n'ont rien à envier aux lagons polynésiens et
découvrir les galets roses et blancs des sites qui surplombent
la route, chaque jour nous en avons profité.
La Sardaigne c'est le paradis des animaux en liberté, ils sont là, au bord de la route à vous regarder passer sans la moindre frayeur. Au sein du Gennargentu au sommet d'un col à plus de 1800 mètres nous y avons découvert troupeaux de vaches, de chevaux et même quelques mouflons sauvages. Le plus sympa fut qu'ils n'eurent même pas peur de nous !!
Pour rentrer au bout du troisième jour, nous avons suivi la côte
ouest, histoire de se donner envie de revenir.
Le bateau de la Moby Line nous attendait à Santa-Thérésa
nous allions quitter une Italie pleine de contrastes pour retrouver la
France .. enfin une autre France, celle qui chante et mange du broccio,
celle qui boit du Patrimonio et sent la myrte .. l'île de
beauté .. la Corse.
L'hôtel du Belvédère à Coti-Chiavari et sa gastronomie corse nous accueillait dans son superbe décor qui domine la baie d'Ajaccio. De l'apéritif typique aux desserts variés c'était comme d'habitude tout un panel de spécialités qui ont fait que certains d'entre nous étaient bien plus lourds au départ qu'à l'arrivée !!
Certes les routes de Corse n'ont pas la qualité du revêtement de celles de Sardaigne mais l'éternel contraste entre la mer et la montagne fait bien souvent oublier les cahots et les plaques de graviers. Un éclair de lumière, une atmosphère légèrement brumeuse, un rayon de soleil sur le porphyre d'un rocher et c'est comme une redécouverte. Nous avons utilisé les routes empruntées par le Rallye de France et les participants ont pu de visu juger la témérité des pilotes qui parcourent ces spéciales à des vitesses incroyables
En bref, la Corse mi septembre, sous le soleil, c'est 25 degrés en permanence, peu de monde sur les routes .. mais on y a toutefois rencontré pas mal de vaches, cochons, et autres animaux de ferme !! … une lumière fabuleuse et la possibilité de prendre les derniers bains de mer de l'année dans une eau à 24°.
De la baie d'Ajaccio aux Chalanques de Piana en passant par les merveilles de l'intérieur de l'île, le golfe de Bonifacio, les forêts de Verde ou de Zicavo, le lac de l'Ospédale, les plages de Porto Vecchio, les villages de Ota, Ste Marie Sicche ou St Lucie de Tallano tous ces superbes points de vue que distillent l'île magique au détour de chaque virage ne sont plus pour nos participants que des noms parcourus au gré des guides de voyage.
Ces trois jours de Corsica furent autant de moments de plaisir qui allaient conclure un voyage fertile en découvertes.
Mais voici venu le moment de rentrer. Le Girolata de la Méridionale
nous attend sur un port d'Ajaccio que nous n'arrivons pas
à quitter. Même la tempête qui nous a accompagnée
lors de la dernière nuit n'a pas gâché notre
plaisir.
Sur le port de Marseille il y avait une sacré saveur de nostalgie.
On a abrégé, sinon nous allions repartir de suite. Le Med
Tour était terminé, réussite totale. Ce n'est
pas moi qui le dit. Demandez à ceux qui l'ont fait.
Merci à eux, à la CMN pour son accueil et la qualité de ses services et ses sympathiques souvenirs qui ont fait plaisir à tous, à Sonia de Isolegemelle pour le réalisation du voyage et ses interventions bienvenues et à Pierrot Revoltier du Château de Falgueirol pour son sponsoring. Merci également à la société Tripy pour son aide au niveau de la réalisation des Road-books de ce voyage.
Un reportage vécu et écrit par Hervé Descamps
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