Raid off-road hivernal en pays Cathare
par Robert
Depuis que j'ai déménagé en région Toulousaine, l'appel de la nature se fait pressant. J'amène ainsi de plus en plus régulièrement ma KTM hors des belles routes bitumées. Dernièrement, avec Aurel (KTM 990 adventure et Barberousse (BMW 1200 GS) nous avons décidé d'un week-end off road hivernal: Toulouse - Collioure - Andorre - Toulouse... 816 km, dont la moitié en TT, voilà le récit...
Rendez-vous était donné sur Toulouse pour un décollage à 8h. Jusque là tout allait bien hormis un vent qui a bien failli faire tomber la Katoche même chargée !
Nous décollons immédiatement direction Collioure via la N20 puis à travers les routes du pays Cathare. Le soleil nous accompagne et la route est si belle que j'en oublie que je roule en pneu à tétines, ce qui me vaudra un rappel à l'ordre et qui calmera toutes velléités sur route durant ce week-end …
Arrivés sur Collioure vers 11h30. La pluie nous a rattrapé et ne nous lâchera plus avant la nuit.
Nous entamons alors une piste détrempée avec une vue très peu dégagée sur la Méditerranée. Les paysages sont néanmoins superbes. Alors que je me félicitais d'avoir choisis le casque route plutôt que le casque cross jusque là, je commençais à me dire que j'aurais peut être mieux fait de faire l'inverse tout compte fait car sur la piste, Aurel et Barberousse (même en duo) sont bien plus à l'aise que moi : la preuve, ils sont hors de vue très rapidement, et malgré la température et la pluie, j'ai bien chaud. Qu'importe, mon but est de me faire plaisir, de ne pas me faire peur et d'en profiter : ce sera le cas !
Nous passerons la frontière espagnole et nous ferons quelques pauses en trajet jusqu'à trouver un restaurant perdu au pied d'une église en rénovation où nous déjeunerons copieusement avant de reprendre la piste.
L'après-midi se passera toujours sous la pluie. Nos blousons sont trempés, les casques aussi et les gants ne sont plus que des éponges au bout de nos mains. La fatigue commence à se faire sentir. Nous décidons alors de nous mettre en quête d'un endroit où planter nos tentes : une cabane ou une maison abandonnée ?
Nous avons été entendus, et comme un signe, c'est une chapelle de montagne qui nous permettra de passer la nuit au sec. La pluie s'est peu à peu calmée nous permettant de découvrir une vue et un coucher de soleil superbes. C'est toute la magie de ces sorties…
Après avoir tenté de nous sécher au mieux et nous
être préparés à passer la nuit, il était
temps d'attaquer l'apéro et le dîner ! Après
la journée que nous avions passée, nous étions épuisés
et c'est à 21h que Morphée s'empare de nous
!
Levés vers 7h, la pluie s'est enfin arrêtée
! Il était enfin possible de faire un tour à pied.
De retour, après le petit déjeuner et le pliage de camp,
il a fallu repartir et remettre l'équipement encore tout
mouillé de la veille, le froid en plus. Le pire était alors
le casque.
Sans le savoir on partait pour le plus dur, la pluie ayant attendue notre
départ pour repartir de plus belle.
Après la piste, nous avons retrouvé la route un bref instant pour une liaison avant de retourner vers la piste, et quelle piste : elle démarrait avec une montée de 4 km de rochers et de pierres aussi grosses que des ballons de foot ! Et pas un faux plat, non une bonne pente bien raide à se demander comment avec une bécane de plus de 250 kgs chargée va pouvoir grimper ça !? C'est qu'on ne roule pas sur des motos de trial !
Aurel file en tête. Je ne le vois même pas partir, suivi ensuite par Barberousse et Isa. Je tente de prendre sa roue mais il est sacrement doué le bougre et je me demande même comment il fait avec une 1200 GS chargée et avec une SDS pour monter aussi facilement ? Question demandant probablement trop d'attention car je me retrouve par terre avant d'avoir fini de l'énoncer…
Ni la moto, ni moi ne sommes abîmés, mais il faut la relever, dans la pente. Au prix d'une suée qui me tiendra chaud encore un moment, j'arrive à la remettre sur sa béquille.
La première est enclenchée et il faut non seulement que j'arrive à remonter dessus, mais en plus que j'arrive à la redémarrer :-s, grand moment de solitude dans la montagne où je n'entendais plus aucun bruit ni même les autres moteurs.Au terme d'une belle acrobatie et de nombreux calages successifs, je suis enfin arrivé au bout des 4 kilomètres le plus longs de ma vie de motard !
Les autres m'attendais patiemment (encore), je souffle rapidement et c'est reparti. Cette fois je découvre un escalier de pierres de plusieurs centaines de mètres !
Jamais avant ces sorties je ne pensais que j'aurais été capable d'amener ma moto là et de le passer ! En fait j'étais déjà suffisamment fatigué pour suivre les conseils de mes compagnons : « Gaz et ça passe tout seul.. » ! Effectivement aussitôt dit, aussitôt fait ! On se retrouve alors dans les bois à flanc de montagne avec des paysages impressionnants en vallée entre brume, brouillard et pluie. La piste est un mélange de feuilles mortes et de boue, et ce qui devait arriver s'est produit, j'ai perdu l'avant juste devant l'appareil d'Aurel… Chute sans trop de gravité : un rétro démonté et surtout la valise alu tordue.
Ça se redressera au garage mais pour le moment elle n'est plus étanche ce qui est plus embêtant compte tenu de la pluie.
Bien fatigués, mouillés et atteints par le froid, nous décidons de manger au sec. Durant le déjeuner la pluie a cessé et nous repartons vers ce qui sera notre dernière piste.
Nous montons, encore et encore… la route devient piste. L'éclaircie fait place à un brouillard épais et la terre devient … NEIGE ! Le Canada n'a pas l'exclusivité de la moto neige !
Les deux KTM progressent doucement, tandis que la BM a plus de mal, peut être du à une répartition des masses moins favorable. Les trois motos sont équipées des mêmes pneus à tétines mais la roue arrière de la BM ne trouvera pas le grip nécessaire pour pouvoir progresser à ce rythme. Dans ces conditions le moteur chauffe et la batterie donnera des signes de faiblesse. Décision est donc prise de rebrousser chemin.
Si monter dans la neige est difficile, descendre est pire ! Heureusement nous aurons le droit à une éclaircie providentielle…
Une fois retrouvé le bitume et compte tenu de l'heure nous décidons de rentrer. Il reste encore pas mal de kilomètres que nous avalerons virolos après virolos jusqu'à plus soif jusqu'à Puigcerda puis passerons la frontière française à Bourg Madame.
Il est 18h et nous faisons une pause chocolat, pensant que nos aventures sont terminées : erreur ! Alors que nous sommes sur le chemin du retour, nous avons à nouveau le droit à la neige !!! Jusqu'au bout cette sortie n'aura pas été facile… J'arriverai chez moi à 22h passé, éreinté mais des souvenirs plein la tête et le sentiment d'avoir vécu une aventure…
Merci à Aurel pour le crédit photo, et soyez certains que ces motos sont capables de bien plus que ce que nous leur demandons !
Bob - le 20 février 2007
Vous avez aussi une aventure à raconter ? Ecrivez la moi et je la publierai :-)
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