Histoire de motarde

Premier trottoir avec ZZR

Vie de motards - témoignage... et APPEL DE PHARE...

ZZR a 2 jours.

Quand je l'ai essayée, je crois que je la voulais tellement que je ne l'ai pas vue grosse, imposante, lourde (pas moche, hein !) et que je touchais à peine par terre. Atterrissant un peu de ma mauvaise foi, j'ai vite réalisé qu'il ne me fallait pas un petit creux, une toute petite pente, qu'elle était moins pratique sans top case et béquille centrale et moins maniable en ville mais c'était quand même laplusbellemotodumonde sur route.
Qu'à cela ne tienne, je continuerai à vivre comme avec l'ER5 et aller partout avec.

Rendez-vous chez un ophtalmo (ben oui, j'y vois rien et avec ce bolide, j'essaye de mettre tous mes atouts de mon côté) que je ne connaissais pas. Bon, déjà, l'épreuve de chercher, repérer les lieux pour pouvoir me garer. A droite, un parking mais dont la "pente" est dans le mauvais sens, à gauche un trottoir avec bateau. Inutile de dire que je passe 2 fois devant pour arriver à savoir quelle sera ma manœuvre, pleurant encore pour ce regard et cette appréciation de la situation que je n'ai pas. Bon, l'avantage de la moto, c'est de se garer à côté, ils ont dit, faut opter, là. Parking, non, je ne pourrai pas. Allez, on tente le trottoir.

Les lieux : un trottoir de taille tout à fait normale, un poteau EDF ou je ne sais pas, un bateau de quelques centimètres de haut. Il suffisait de rentrer, prendre tout de suite à gauche, éviter le poteau et se garer juste après. Vas-y, tu sais l'faire, faut que tu le fasses. Evidemment, panique à bord, je coupe tous les gaz ou presque, la roue avant passe et là, freins toute, j'ose pas partir sur la gauche. Et à l'habitude.   je fais quoi là ? Arrêtée en biais, je ne peux plus avancer, je sais que sans vitesse, on ne manœuvre pas, que je vais freiner le guidon en biais, je sais que le poteau qu'il ne faut pas regarder, j'y ai droit. Bon, je ne peux pas reculer non plus, je ne pourrai pas poser les pieds à l'endroit du caniveau et ne me vois pas me lancer sur quelques centimètres sans poser le pied. Je me rappelle me dire ben, tu vas attendre qu'un gentil motard passe et en même temps "ca va pas, non, pi, dépêche-toi parce que t'es vraiment trop nulle là, y faudrait pas qu'il y ait quelqu'un qui te voit !" Trop trop fort ! Je pense à la ruse ultime d'incliner la moto sur le côté, sortir la béquille -sauf qu'elle est trafiquée et très courte, je n'ai encore pas l'habitude de voir la moto descendre pendant une éternité avant de se poser-et reculer tout doux, hein, millimètre par millimètre, pied gauche en appui (elle a pas servi en fait mais c'était au cas où). Interminable. Une chaleur de Montpellier qui ne m'empêchait pas de trembler de tous mes membres ! Ben, me v'là à plat, sauvée, moto non chutée. Ya pas à dire, trop trop forte. !

Ah oui ? Et tu te gares où maintenant ? Ben, il ne restait que l'option parking et je savais -sans montre :))) que l'heure du rendez-vous était arrivée. Tiens, ça m'arrangeait, je la pose, on verra plus tard.
Plus tard. J'essaye quand même pour voir si je peux la reculer en étant dessus. Ben non, bien évidemment. La poussette en arrière, non pas ça (la gare en marche arrière ? C'aurait été trop simple, je n'y ai même pas pensé). Avouer que j'ai eu mon plateau qu'avec des A sauf à la poussette où je n'ai pas été capable de faire la marche arrière du premier coup -pasmoquer, hein :))
- Reculer la moto pour moi, c'était la certitude de ces tremblements à la faire tomber, la quasi certitude de la lâcher en me faisant prendre par le poids.

C'est bien évidemment à ce moment là que le téléphone sonne. Pas un motard, un copain (anti motard d'ailleurs)
- Ca va ?
- Euh, pas trop là ! J'suis coincée avec ma moto sur un parking et je ne sais pas trop comment m'en sortir...
- Bien fait, ah, tu veux faire la belle avec ta moto ! Gniak, gniak :))
- Ouais, ben rigole pas, c'est pas drôle, j'sais pas faire !
- Gniak, gniak :)).
Tu m'appelles quand t'as fini, hein ?
Je vous passe les insultes que je lui ai sorties mais cela m'avait assez remontée pour me donner le courage de me poser, regarder loin derrière (vivi, AFDM), reculer cette moto qui a quand même eu bien du mal à remonter ces quelques centimètres, la mettre sur le plat, dans le sens du départ, béquiller et monter dessus.

V My Dreamy
Non, là, il n'y aura pas de photo et j'te dirai jamais où sont le trottoir et la pente.

Vous avez aussi une aventure à raconter ? Ecrivez la moi et je la publierai :-)