Histoires de motardes
Un aligot bien difficile
Vie de motards - témoignage... et APPEL DE PHARE...
Week-end du 14 juillet, sortie du club à Nasbinals pour visites
diverses et aligot. Météo épouvantable, ils annoncent
beaucoup de pluie pour le soir et le lendemain. Bon, sortie maintenue
à 5 motos, mon ZZR de 15 jours. Petites routes des Cévennes.
Bien évidemment, déjà un petit bout tout plein de
graviers mais qui s'éternise. J'aime pas les graviers. Le grand
chef, en Pan, suivi d'une BM, ZZR, une autre BM et une Pan. Ils roulent
en club depuis une dizaine d'années je crois et les deux derniers
roulent ensemble depuis une éternité, roue dans roue tellement
ils ont la même façon de conduire. Cela va faire 8 mois que
je roule avec eux. P'tites vannes régulières de motards
mais toujours sympas et d'un accueil plus que rassurant et encourageant
pour la débutante que j'étais. Midi, on s'arrête faire
le plein en se disant qu'on n'allait pas tarder à s'arrêter
pique-niquer et peut-être pas trop traîner si on veut éviter
la pluie. Camionnette arrêtée dans le sens de la descente
à gauche, voiture qui monte et ralentit, puis en fait pile. Celui
derrière moi a juste le temps d'éviter car il s'est fait
surprendre et son copain, dans sa roue, n'a rien pu faire - ils étaient
occupés à se méfier d'une embrouille possible de
la camionnette- . J'entends un énorme bruit, rétros, le
vois par terre avec son fils. Ils sont debouts, le copain s'est arrêté,
il faut que j'aille prévenir les autres. Oui, mais de précieuses
secondes ou minutes se sont écoulées, ils ont pris de l'avance.
ZZR de 15 jours, l'angoisse de savoir ce qui s'est passé derrière
et au détour de virages, je vois qu'ils sont loin, j'y arriverai
pas, sais pas faire encore avec ZZR. Il a bien fallu que je le pousse
mon ZZR, et ma conduite avec. Au hasard des virages, je klaxonne, leur
fais des grands signes - pour apprendre après "mais, je croyais
que tu nous disais bonjour" ! Sont marrants, les gens, je roule avec
eux depuis 3 heures et c'est maintenant que j'aurais envie de leur dire
bonjour ? Bon, ils finissent par comprendre, s'arrêtent. Ils retournent
sur les lieux de l'accident. Ouais, et la Pan devant ? Qui va les prévenir
? C'est reparti, en fait, ça tient bien un ZZR ! Et lui qui croit
que j'ai doublé la BM et veux m'amuser ! Enfin, il comprend, tente
un demi-tour qu'évidemment il râte, mettant la roue arrière
dans le fossé. Allez, on pousse. Eh ! Tu m'attends, là,
parce que si tu rates ton demi-tour, moi, qu'est-ce que ça va être
! Bon, nous voilà redescendus. Rien de grave -mais moto inroulable-,
pour une fois, ils avaient leurs cuirs à cause de la mauvaise météo.
Ca me fait tout chose car j'ai eu le fils en classe toute l'année
et 2 ans auparavant. On roulait vraiment très cool en cherchant
un coin pour s'arrêter, lui au tiers et moto vraiment esquintée
sur tout le flanc droit, lui, pas d'accident depuis 23 ans. Longtemps
après, ils sont redescendus...un pique-nique qui a du mal à
passer, la route qui subitement est moins belle et la pluie, pluie, bien
deux heures de pluie. Arrivés à Nasbinals, travaux. Ca des
travaux ? Non, mais, ils vont pas bien ? Juste l'agglomérat de
je ne sais pas quoi, ils n'ont juste pas mis le bitume ! Et il pleut depuis
des heures. Surprise déjà par le dénivelé,
l'espèce de gadoue, que vois-je dans la descente en courbe ? Panneau
stop à 150 m. (les habitués du TT, vous pouvez relativiser
mais pour moi, c'était bien un agglomérat, bouillasse et
descente) Naaan ! C'est trop là, graviers, sais pas faire, courbe
+ descente + stop à l'arrivée, comment on fait pour s'arrêter
? Ben, j'y arrive ! Certainement grâce aux phrases entendues des
centaines de fois et qui sont gravées en mémoire. Ouf, enfin
l'arrivée. Vous savez bien que quand ça part mal, tout suit,
non ? Donc, l'hôtel - erreur dans les réservations- était
à 30 km du restau, chose impensable sous la pluie, de nuit, en
montagne en ayant quand même arrosé l'aligot. On se fait
prêter une camionnette. Allez, aux motos, on peut les ranger jusqu'à
demain ! Super ! Réenfiler toutes les couches trempées.
Mouais, ils m'avaient pas dit où on allait. J'ai compris quand
je me suis retrouvée en bas de la côte pleine de graviers.
Remonter ça ? Mais comment on fait ? Je commence au rythme de la
marche arrière enclenchée, les graviers se sont plus précis,
je coupe encore plus les gaz (qu'étaient déjà au
minimini). Maaah ! Tout faux ! ZZR qui se met à aller à
gauche et prendre un petit angle imprévu. Pas tomber, pas rayer
ZZR, pas ça ! Regard, regard, regarde le là-bas, tourne
la tête, il a presque fini, gaaaz. Assure maintenant, tu vas bien
droit, c'est tout bon. Le reste ? Un aligot qui était certainement
très bon mais avait un sale arrière-goût, une soirée
quand même pleine de fous rires, le départ le lendemain sous
une pluie battante et enfiler les affaires qui n'avaient pas séché,
la route par les grandes nationales où on cherche juste à
assurer.
Et l'envie de recommencer (sauf l'accident) dès que possible :))
Vous avez aussi une aventure à raconter ? Ecrivez la moi et je la publierai :-)
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