Interview réalisateur film moto : Mark Neale
Rencontre avec le réalisateur britannique de Faster, Fastest, Hitting The Apex..
Du documentaire au film jusqu'au jeu vidéo
Mark Neale est un réalisateur britannique, ayant tourné aussi bien avec des groupes de musique qu'avec des pilotes de motoGP. Il est notamment connu pour ses documentaires comme Faster, Fastest, Hitting The Apex ou encore Le Docteur, la Tornade et le Kentucky kid.
Quel film vous a le plus influencé ?
L’œuvre de Martin Scorsese, surtout Goodfellas avec son énergie, son intensité et son côté comédie grâce à Joe Pesci ! Je peux aussi citer l’œuvre de Luis Buñuel pour son côté surréaliste et érotique. Ou encore Il était une fois dans l’Ouest, notamment pour la force du style et sa musique.
Quels mots décrivent le mieux votre vision du cinéma ?
« QUE SE PASSE-T-IL ENSUITE ? » Selon moi, un film, comme un roman ou une chanson, doit saisir l’attention, que ce soit par son style, ses personnages, son histoire ou son rythme. Ensuite, tout l’enjeu est de réussir à tenir le public en haleine pendant deux heures.
Quelle différence y-a-t-il entre réaliser une vidéo pour U2, un documentaire et intervenir sur la création d'un jeu vidéo ?
Pour MotoGP22, la plus grande différence c'est que je n'ai eu aucun contact avec les stars, sauf sous forme pré-enregistrée. Cela ressemblait plus à de l'archéologie, je devais rechercher des trésors parmi les séquences mises à ma disposition. Je n’ai rien filmé. Mon défi a été de me demander comment rendre le tout vivant et faire comme si cela se passait ici et maintenant.
Qu'est-ce qui est le plus facile ? Travailler avec un groupe de musique, un acteur ou un pilote de GP ?
Tout dépend des personnes avec lesquelles on travaille. Avec les pilotes, surtout au début quand nous faisions FASTER, il y en avait qui ne s’intéressaient pas ou qui se méfiaient de nous. Mais en général ils semblaient s’amuser et ils disaient ce qu’ils voulaient. C’était tout nouveau pour eux, nous étions une équipe de tournage qui venait des États-Unis rien que pour eux. Aujourd’hui ce n’est plus du tout pareil, ils sont habitués à un véritable tsunami de médias, avec des caméras partout, une armée de relations publiques qui essaie de contrôler quel message passer, etc.
Avec les musiciens et les acteurs, c'est un processus très différent en revanche. On travaille ensemble pour atteindre un but bien précis. C'est plus collaboratif mais aussi plus fragile.
Quelles ont été les étapes essentielles dans le développement de Nine ? Et combien de temps cela-a-t-il pris ?
Milestone m'a contacté en 2019 et nous nous sommes rencontrés au MotoGP de Misano en septembre. C'était le week-end des finales E-sport, il y avait une zone spéciale pour les jeux vidéo dans le paddock. J'ai vu les gamers se promener habillés comme de vrais pilotes de MotoGP. La frontière entre le jeu vidéo et la réalité a commencé à s'estomper à ce moment-là.
NINE est un concept original de Michele Caletti. Avec Matteo Pezzotti, il a créé un plan pour le jeu. Ensuite il leur fallait un scénario.
Nous avons commencé à travailler ensemble fin 2020. À ce moment-là, nous n’étions pas sûrs de ce que pourrait être NINE.
Le projet est vite devenu quelque chose de plus grand que ce que nous avions imaginé. Fin 2020, j'ai terminé le scénario. Il m'a fallu environ trois mois pour faire les recherches et pour l’écrire. En parallèle, j'ai monté la première vidéo.
À la mi-2021, nous avions tous les éléments prêts et j'ai monté les autres vidéos. Cela m’a pris trois mois. Mon équipe s'est agrandie vers la fin de l'année et compte désormais une douzaine de personnes en Amérique et en Italie pour gérer la musique, les éléments graphiques et le mixage.
Pour tout le reste, à savoir mettre le tout sous forme de jeu, c’est directement Milestone qui a géré, depuis Milan. Il s’agit donc d’une belle collaboration internationale.
C'était le genre de projet dont on rêve, des gens formidables avec qui travailler et une seule règle: créer quelque chose d’excellent.
Quels ont été les défis de la réalisation de Nine ?
Il y avait énormément de vieilles vidéos à étudier pour y chercher de l’or. En gros, j'utilisais les compétences que j'avais acquises en réalisant mes films, mais cette fois j'ai dû écrire beaucoup plus pour raconter l'histoire. Le dernier défi, c’était d'enregistrer la narration moi-même. Impossible d’égaler Ewan McGregor mais ce fut une belle expérience.
De quoi êtes vous le plus fier et pourquoi ?
C'est toujours génial de faire quelque chose de nouveau et de différent. Quand nous avons fait FASTER, ça m'a donné ce genre de sensation. Personne ne faisait rien comme ça à l’époque et les gens ont adoré. Pour cette raison, FASTER reste très spécial pour moi.
NINE aussi. Cela n’arrive pas souvent que quelqu’un vienne vous parler d’une idée étrange mais intéressante et surtout que cela fonctionne !
Quel est votre rêve en tant que réalisateur ?
Toujours le même but : continuer !
Commentaires
De chouettes documentaires, tout ça 👍
24-04-2022 11:37