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Essai Suzuki GSX-S750

GSR reloaded

Apparue en 2011, la GSR 750 passe la main à la GSX-S 750, une héritière qui veux rebattre les cartes dans une catégorie en perpétuel mouvement où l'inflation est de mise en matière de cylindrée. Quels sont ses atouts? Nous sommes allés les découvrir à Alicante, dans le sud de l'Espagne. Récit d'un essai particulièrement humide qui a permis de tester le roadster dans toutes les conditions...

"Ah l'Espagne, les ruelles, le linge qui pend aux fenêtres, le soleil et la milice qui passe quatre par quatre armée jusqu'aux dents, prête à bondir"... Disait le regretté Coluche. Bon, fort heureusement, la milice n'a plus court depuis le départ du général Franco, mais nous n'avons pas vu non plus le linge aux fenêtres et encore moins le soleil, pour cause d'une météo exécrable. Pluie diluvienne, vent et même neige sur les sommets. Alors disons le tout net, l'essai s'en est trouvé perturbé, particulièrement pour les photos et les vidéos, mais pas d'inquiétude, lerepairedesmotards.com a mouillé sa chemise (et même son caleçon!) pour vous et nous avons tout de même roulé plus de 120 km pour nous faire une sérieuse idée de la moto dans ces conditions difficiles. On a l'habitude de dire que c'est dans l'adversité qu'on reconnaît ses alliés et bien ici, le roadster Suzuki a su nous donner le change.

Roadster

Découverte

Au premier abord la moto séduit avec ses lignes tranchantes et travaillées. Tout est plongeant, basculé vers l'avant et la présence d'un sabot en série contribue largement à l'homogénéité de l'ensemble. L'avant est trapu, l'arrière élancé, ça claque! Les bras de fourche anodisés or valorisent le train avant qui bénéficie désormais d'un freinage radial. Les nouvelles roues à 10 bâtons, les disques pétales et le bras oscillant profilé contribuent à la perception d'ensemble plus valorisante que l'ancienne GSR. Bref, la première impression est très bonne.

La GSX-S 750 reprend les codes esthétiques de la 1000

En selle

Installons nous à bord et remarquons immédiatement que l’assise est à une hauteur très abordable, même pour les moins de 1'70 m. On pose facilement les pieds à terre et les repose-pieds, bien placés, ne gênent nullement quand on va chercher le sol. On apprécie tout autant l'étroitesse du réservoir qui n'écarte pas trop les jambes. Le guidon tombe bien sous les mains et les commandes aussi, bien que seul le levier de frein soit réglable en écartement. Relativement bas le nouveau tableau de bord est très complet, dommage qu'il faille lâcher le guidon pour en modifier l'affichage. Nous resterons circonspects quant à sa lisibilité compte tenu des circonstances météo qui provoquaient une buée intense dans le casque et aussi du fait de la présence d'un GPS sur nos motos d'essais, ce qui perturbait un peu le champ de vision.

Le compteur de la Suzuki GSX-S750

Moteur

Une courte impulsion sur le démarreur et le moteur s'ébroue sans qu'il soit nécessaire de maintenir la pression sur le bouton, grâce au système "easy start". La sonorité est discrète et les vibrations absentes. On décolle en douceur, non sans faire cirer un peu l'embrayage, 4 cylindres oblige, malgré le système de régulation du ralenti censé faciliter "le décollage". En revanche on apprécie effectivement sa présence lors des évolutions à très basse vitesse et sur le ralenti. La fermeté de l'embrayage est dans la norme, on passe la première et nous voilà partis.

Le 4 cylindres de la Suzuki GSX-S750

Ville

Souple, docile, le quatre pattes n'a pas son pareil quand il s'agit d'évoluer en douceur à petite vitesse. D'un gabarit contenu, bien équilibrée, la GSX-S se comporte très bien en milieu urbain. Les freins sont progressifs, le poids ne se fait pas sentir et la forme de la selle facilite la pose des pieds au sol. Tout juste ressent-on une petite impression de dureté dans la direction entre 0 et 5 km/h, qui s'efface immédiatement dès qu'on roule. Les rétroviseurs sont efficaces, les commandes accessibles, tout va bien en milieu urbain!

Suzuki GSX-S750 en ville

Départementales

Chacun sait que l'Espagne a connu une période de croissance euphorique qui a amené à commettre quelques excès. En l'occurrence, pour le motard, cela se traduit par un réseau secondaire au revêtement soigné, signe d'un pays qui a les moyens, ou croyait les avoir. Nous avons donc profité de routes souvent en très bon état offrant un excellent niveau de grip, même sous le déluge de pluie que nous avons ramassé. Dans ces conditions on apprécie pleinement la précision du châssis qui permet de se concentrer sur les trajectoires, malgré la pluie. On dessine de belles courbes et on prend du plaisir dans les enchaînements, en oubliant qu'on a de l'eau plein les bottes, de la buée dans le casque et que le rythme de roulage est tout de même soutenu. Certes, pas question de rentrer dans les courbes debout sur les freins, de poser le genou par terre et d'ouvrir comme un goret en sortie de courbe, si tant est que l'on sache le faire. Impossible d'évaluer le comportement "à la limite' du fait des conditions météo, mais dans ce contexte où la précision est de mise, la GSX S ne déçoit pas.

sur autoroute

Nationale

Aux plus grandes vitesses, le bon compromis stabilité/maniabilité se confirme et la moto reste droit dans ses bottes, comme disait un homme politique français. La position de conduite est toujours excellente, on peut bouger sur la selle et les repose-pieds relativement courts permettent un bon contrôle de la moto. Le moteur fait étalage d'une belle allonge, même si nous n'avons guère eu le loisir d'aller chatouiller le rupteur. La puissance en hausse de 8 chevaux est très largement suffisante sur route, en revanche, on aurait apprécié un peu plus de souffle à mi régime.

sur nationale

Confort

Bien installé à bord on profite pleinement de la "sono". La nouvelle boîte à air à trois entrées distille avec bonheur les jappements du moteur qui semble monter dans les tours avec allégresse. A défaut de freinages très appuyés, faute de grip, la nouvelle fourche avant fait bien le job. L'arrière est plus à la peine sur les petits chocs du type raccords de bitume. Dans ces conditions l'amortissement rapide est un poil limite, alors que sur les compressions plus fortes, la suspension à basculeur travaille bien. Rappelons qu'hormis la précharge des ressorts rien n'est réglable, ni devant, ni derrière. Tempérons cependant notre jugement en raison des températures très basses, quelques degrés, qui figent l'huile et donc les suspensions. Ajoutons à cela mon poids raisonnable environ 65 kg hors équipement, le poids de ce dernier augmentant au fil des kilomètres au fur et à mesure que les couches se mouillaient et que mes bottes se remplissaient.

L'assise reste facile d'accès, même pour les motards d'1m70

Freinage

Le nouvel équipement, disques pétales et étriers radiaux est réellement efficace. Grâce au bitume très accrocheur, on a pu tenter quelques freinages appuyés en ligne droite pour confirmer la puissance et la dosabilité de l'ensemble avant. L'arrière est lui aussi tout à fait à la hauteur. Tous deux s'appuient sur le nouvel ABS aussi discret qu'efficace. Un vrai régal! Quand il se déclenche, on sent juste quelques légères pulsations dans la main ou au pied. Top! Ce même ABS se repose sur des suspensions qui permettent un bon maintient du contact roues/sol. Forcément ça compte! Enfin et c'est une des autres très bonne surprises de cet essai, n'oublions pas la monte pneumatique d'origine, des Bridgestone S21 spécifications "G" développés pour la GSX-S, en partenariat avec le manufacturier. Leur profil arrondi très rassurant et le très fort grip sur le mouillé nous ont souvent fait oublier la grisaille et le déluge ambiant. well done, (bien joué) comme disent nos amis anglais.

Les étriers radiaux Nissin de la Suzuki GSX-S750

Aspects pratiques

Voici venu le temps de parler d'un sujet qui fâche: l'argent! Annoncée à 8899 € en rouge ou en bleu et à 200 € de plus en noir mat, la GSX-S est environ 900 € plus chère que sa devancière, en version ABS. Comment justifier un tel écart ? Voyons cela par le menu. Outre les lignes retravaillées, ce qui demande de l'investissement, vous disposez désormais d'un sabot en série. Vous avez aussi un nouveau tableau de bord plus léger et plus complet, de nouvelles roues, un bras oscillant profilé, une monte pneumatique irréprochable, un nouvel ABS plus léger, mais surtout très performant et un freinage radial à 4 pistons opposés tout aussi convaincant.

La GSX-S750 hérite d'un sabot moteur

Côté moteur vous avez aussi gagné 8 chevaux et le passage à la norme Euro IV. Enfin et ce n'est pas négligeable, vous bénéficiez aussi d'un système antipatinage que nous avons pu tester en long en large et en travers si l'on peut dire, vu les conditions de roulage. Force est de reconnaître que comme l'ABS, il est aussi discret qu'efficace. il est si peu intrusif, qu'il faut souvent regarder le tableau de bord pour voir qu'il se déclenche, tant son action est discrète. De la bel ouvrage comme on dit. Reste que 900 € ce n'est pas rien et qu'il faudra faire avec une rude concurrence. Il est loin le temps où Suzuki signifiait moins cher. Mais la hausse de la qualité globale des modèles est aussi passée par là.

Essayeur

Conclusion

Habilement et largement remaniée la GSR a sérieusement progressé, en finition, en design et en performances. Elle a aussi beaucoup gagné en sécurité, grâce à l'arrivée de l'électronique et d'un freinage très efficace. On aurait aimé la juger sur un bitume sec pour qu'elle nous dévoile encore un peu plus son côté obscur, mais assurément, elle est bien née! Allez la découvrir courant mars chez votre concessionnaire, elle porte vraiment l'ADN de la marque et les aficionados ne seront pas déçus!

Points forts

  • Ligne agressive
  • Apport de l'électronique
  • Freinage
  • Bridgestone S 21 sur le mouillé.

Points faibles

  • La neige
  • Le froid
  • Etre mouillé
  • Caractère moteur à mi-régime

La fiche technique de la GSX-S750

Conditions d’essais

  • Itinéraire : petites routes variées + autoroutes interurbaines avec un peu de ville
  • Kilométrage de la moto : 300 km

Commentaires

wideview33

Mauvais point pour la concession Factory moto de Bordeaux.
Je vais voir la gsx-s avec mon chéquier samedi matin.
Cool, il y a une tente dehors avec la moto dessous. Je tourne autour bien 10 bonnes minutes, le temps de constater que finalement c'est pas très bien fini cette meule. Bon, on va voir dedans !
3 versions différentes de la moto à l'entrée. Je tourne encore autour, je cherche un vendeur. Ca discute à la machine à café ou ça pianote sur les ordis. C'est vraiment mal fini bordel ce té de fourche genre.
Je vais au rayon accessoires pour un levier de frein pour ma vieille gex. Je demande au vendeur pour la gsx-s. C'est pas lui qui gère...Il ne demande même pas à l'un de ses collègues de me recevoir.
30 minutes à zoner, je me barre.
Je fais 50 mètres, je rentre chez Triumph. Accueil super. Nouvelle street triple RS absolument superbe. 15 minutes de discussions, je signe le chèque de réservation. livraison dans 4 semaines.
Je ne remets plus les pieds chez Suz' à Bordeaux et c'est très bien comme ça !

20-03-2017 09:52 
wideview33

Ah oui, au fait, le levier de frein que le gars m'a vendu chez Suz' est 3 centimètres trop long...Ben je vais commander le bon sur le net !

20-03-2017 10:01 
 

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