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Essai casque modulable Shoei Neotec II

7 ans ! Cela fait sept années que Shoei a présenté son Neotec, pour rivaliser enfin avec le Schuberth C3. Après 30.000 km d'essai du Neotec, le modulable avait particulièrement bien vieilli et reste dans le haut de gamme des modulables du marché mais Schuberth a sorti le C4. Shoei fait donc évoluer son Neotec avec le Neotec II. Evolution ou révolution d'un casque bien né ?

Pinlock Casque modulable Shoei Neotec II

Découverte

De loin, les différences entre les deux versions de Neotec sont à peine visibles, même si on devine des différences notamment au niveau des prises d'air. C'est surtout de près où l'on découvre une nouvelle coque plus stylée et une revisite de toutes les entrées et sorties d'air, que ce soit devant sur la tête, au niveau du menton ou de l'extraction arrière. Les systèmes de fermeture restent par contre identiques, tant au niveau ouverture du casque que fermeture des aérations et ne déstabiliseront pas l'utilisateur habitué au Neotec... Seule l'extraction arrière est désormais fixe, alors que l'ancien modèle pouvait se fermer.

Spoiler casque modulable Shoei Neotec II

Pour le reste, on note la même qualité de finition intérieure et la même boucle de fermeture micrométrique pour la jugulaire.

Par contre, on note une embase beaucoup plus fermée que le modèle précédant, non seulement avec une bavette bien attachée à l'avant mais des mousses sur le côté fermant davantage l'embase, gage d'une meilleure insonorisation. Shoei insiste d'ailleurs sur le gain en termes d'insonorisation supérieure, même si la marque ne communique pas sur le nombre de décibels gagnés. la photo donne bien cette idée de ne laisser passer que le cou, évitant ainsi le maximum de remontées de flux d'air et de bruit.

Intérieur casque modulable Shoei Neotec II

Coté détails, le Neotec II est fourni avec le pinlock d'origine.

Techniquement, on retrouve une coque en AIM, avec un assemblage de fibres organiques et multicomposites en couches superposées, avec des mousses uréthanes EPS à double densité et l'écran solaire QSV 1, respectant la norme EN1836, la même que celle concernant les verres solaires, gage de qualité de protection des yeux avec un vrai filtre et non pas une simple teinte plastique. A noter que même la visière transparente inclut un filtrage des UV.

Plus caché, le Neotec II propose d'origine le "pré-équipement" pour un intercom, en l'occurrence un modèle spécialement développé avec Sena. On peut donc inclure facilement le module central, l'antenne et les écouteurs dans les emplacements prévus à cet effet, assurant une intégration parfaite du système sans aucune excroissance extérieure.

Le modulable bénéficie enfin de la double homologation intégral et jet.

Casque modulable Shoei Neotec II ouvrable à une main

Avec ces différentes améliorations, le Neotec II prend 50 grammes sur la balance. Si l'ancien annonçait 1600 gr (complet), le nouveau annonce 1600 gr (casque seul) ou 1650 gr (avec les parties optionnelles). Notre modèle d'essai en taille M avec toutes les parties (mais sans l'intercom) pesé sur la balance annonce 1631 gr, soit effectivement un peu plus que l'ancien modèle. Comme toujours, il s'agit d'un poids statique, un casque pouvant sembler moins lourd en dynamique qu'un autre, affichant pourtant un poids plus léger sur la balance.

Enfilage

Le Neotec II s'enfile comme un jet et ne nécessite donc pas d'enlever les lunettes pour les porteurs. Ceci vaut également quand on l'enlève. On sent alors immédiatement le confort avec un casque qui épouse parfaitement la forme de la tête, en serrant bien mais sans compresser. Par rapport au Neotec, les mousses ont moins vécu mais ce nouveau modèle donne encore plus l'impression d'y être bien et comme dans un chausson (pour autant qu'on puisse mettre la tête dans un chausson).

Le casque se ferme et s'ouvre à une main, même avec des gants, y compris en roulant (ce que l'on évitera de faire pour des raisons de sécurité) avec un son net de double clipsage à la fermeture.

Shoei a conservé la boucle micrométrique du Neotec, une boucle micrométrique largement utilisée sur la majorité des casques de nos jours; même si Shoei propose encore et c'est très bien de la double D sur la majorité de ses intégraux.

L'impression de silence une fois le casque fermé est bien nette et supérieure à l'ancien modèle. Shoei revendique une nette amélioration, sans préciser le nombre de décibels en moins.

Grand champ de vision

Essai dynamique

Même si le Neotec II est fourni avec un pinlock, on a voulu l'essayer d'abord sans pinlock et il se sort très bien de l'épreuve dans la majorité des cas. Il faut vraiment une humidité relative importante et le matin dans le froid pour voir apparaître de la buée. Auquel cas, ouvrir la ventilation du bas (mais pas la visière) suffit à dissiper la buée, y compris sur les lunettes. Cette ventilation basse se révèle donc bien efficace, projetant un filet d'air vers le front. Forcément, une fois le pinlock mis, on est quasiment à l'abri total de toute buée, sauf sur les lunettes mais uniquement à l'arrêt. Car le casque est plutôt bien ventilé à l'intérieur et du coup la buée s'en va rapidement sur les lunettes, au bout de quelques mètres de roulage et si l'on a dépassé les 15 km/h.

Shoei propose ici une fermeture "intermédiaire" qui permet de laisser passer juste un filet d'air, mais sans fermer complètement le casque. C'est la solution idéale en cas d'arrivée de buée l'hiver.

Avec un casque mieux fermé, on gagne en insonorisation mais également en température; le Neotec II est du coup plus chaud que son prédécesseur, idéal par les mois d'hiver. Essayé également l'été lorsque les températures ont augmenté, il est plutôt chaud. Il reste alors la possibilité d'utiliser des joues d'embase plus proches du modèle Neotec, plus ouvertes et donc plus aérées. Comme les joues sont démontables, c'est facile; il reste l'achat à 59 euros pour cette paire de joues supplémentaires.

Essai dynamique casque modulable Shoei Neotec II

L'essai dynamique est important car il permet de jauger le poids en dynamique. Le Neotec II réalise ici un sans faute avec un excellent équilibre qui fait qu'on l'oublie sur la tête y compris sur autoroute et avec la pluie qui tombe.

La ventilation supérieure se manipule aisément en tombant naturellement sous la main. La ventilation au niveau de la mentonnière est un peu moins naturelle et moins instinctive que l'ancien. Elle est par contre beaucoup plus efficace pour propulser de l'air dans le casque et dégager toute buée, y compris au niveau des lunettes.

Sous la pluie, l'étanchéité se révèle parfaite. Une étanchéité à vérifier dans le temps avec le travail du joint, qui semble plus souple et donc plus efficace que l'ancien.

Visière solaire

Comme sur l'ancien modèle, on peut régler de façon très précise la hauteur de la visière solaire, puisqu'il n'y a de fait aucun cran réel. Ceci permet de la descendre en fonction de la hauteur du soleil et de ne pas avoir un effet on/off souvent dérangeant en fin de journée. Le réglage de l'écran s'effectue sur le coté gauche, ce qui s'effectue facilement en roulant, même avec de gros gants d'hiver.

Ecran solaire casque modulable Shoei Neotec II

Praticité

La praticité d'un modulable n'est plus à démontrer. L'aspect le plus évident me concernant reposant sur la possibilité d'utiliser mon reflex sans avoir à enlever le casque. Mais en termes d'utilisation au quotidien, je le garde dans 99% des cas fermé quand je roule et je ne l'ouvre que lorsque je suis à l'arrêt ou à de petites vitesses.

Largeur de vision casque modulable Shoei Neotec II

Conclusion

Le Neotec II, c'est le même que le Neotec en mieux. On n'en attendait pas moins de Shoei. Le bonus essentiel par rapport à la version précédente repose essentiellement sur l'insonorisation supplémentaire. Pour le reste, l'efficacité des aérations est un peu supérieure mais va demander quelques milliers de kilomètres d'essais à nouveau pour mesurer si ce seul point justifie de passer d'une version à l'autre. Il reste son prix 70 euros supérieurs au précédent modèle dans sa version de base. Il faut dire que l'ancien était vraiment moins cher que le Schuberth et que cette baisse s'accentue puisque le Neotec premier du nom reste au catalogue à 499 euros en blanc et noir (voire moins cher en promo sur le net). 100 euros séparent donc désormais les deux modèles. Ceux qui ne jurent que par un intercom choisiront obligatoirement le nouveau modèle. Ceux qui veulent avoir le meilleur compromis qualité/prix pour un modulable choisiront l'ancien. Ceux qui sont sensibles à l'insonorisation préféreront le nouveau.

Points forts

  • confort
  • insonorisation
  • poids
  • look
  • pré-équipement intercom

Points faibles

  • prix en augmentation

Conditions d’essais

  • Itinéraire: petites routes variées + autoroutes avec de la ville
  • Kilométrage : 1000 km

Vidéo - Comparo des casques modulables Shoei Neotec et Neotec II