Essai Suzuki Van Van 125
Sur les pavés, le Van Van
Le Van Van est la surprise de l'année 2002 : un drôle d'engin branché rappelant les Dax et autres Ovni, résurgence d'une version dévoilée initialement en 1974 sous le nom de Suzuki RV. Le monocylindre 2T originel a été remplacé par un 4T conforme aux normes Euro2 dérivé de celui du 125 DR et le réservoir augmenté de 3 litres pour passer à 7,5 litres.
Découverte
On est tout de suite frappé par la couleur flashie - jaune ou orange - de l'engin (on oublie le modèle argent trop passe-partout). On remarque les énormes roues, surtout le pneu arrière de 180 monté sur une jante de 14" - puis le réservoir étroit et la longue selle partant du réservoir pour s'élargir vers l'arrière.
En selle
Assis, le guidon large offre une position naturelle, avec le buste bien droit et les mains plus écartées que sur un roadster. On se dirait sur un vélo hollandais. Les pieds touchent bien à plat par terre, même pour les tout petits gabarits.
Les énormes rétroviseurs carrés se règlent facilement et offrent un angle de vision raisonnable.
Les commodos sont standard et incluent même un warning. Par contre, il n'y a pas d'appel de phare.
Le compteur minimaliste intègre seulement un compteur de vitesse, agrémenté d'un totalisateur kilométrique et d'un trip partiel. Les témoins de point mort, clignotants, plein phare sont directement sur la fourche et se révèlent peu lisibles en plein soleil.
Contact
Le moteur est-il en train de tourner ? ah ! oui ?! Avec la circulation, je ne l'entendais même pas. Autant dire qu'en rentrant la moto la nuit dans le garage moteur allumé, il n'y a aucun risque de réveiller les parents.
Embrayage, démarrage... Le Van Van se conduit comme un vélo, pratiquement au sens propre. Le réservoir très fin ne permet pas vraiment de serrer la moto avec les cuisses et l'impression première est surprenante. Les premiers tours de roues confirment une impression de légèreté absolue (127 kilos seulement avec le plein), encore accentuée par un moteur placé bas.
Ville
Le Van Van répond immédiatement à la sollicitation de la poignée droite. La première est courte et demande à passer rapidement la seconde (15-20 km/h) puis la troisième (vers 40-45 km/h) pour s'extraire de la circulation. Les 13,5 chevaux sont bien là face à une concurrence plus proche des 11 chevaux et ces 2 chevaux bien placés font toute la différence.
La boite est particulièrement précise et bien étagée. Elle se manipule aisément sans surprise, ni faux point mort. La moto se révèle ainsi maniable, même joueuse, se faufilant avec aisance entre les files malgré une largeur de guidon qui pourrait faire penser que l'on va toucher.
Les roues larges apportent ici un surplus de stabilité par rapport à une moto ordinaire avec un effet gyroscopique efficace dès 20 km/h (vitesse à laquelle il est tout à fait possible de lâcher le guidon sur une voie privée pour tester la stabilité).
Par contre, ce même pneu large arrière est plus délicat à appréhender sous la pluie et lors de freinages appuyés.
Nationales
A l'aise en ville, la moto s'élance sur nationale pour stagner à la vitesse légale sur quatre voies. Au pire, est-il possible sur une longue quatre voies en descente d'atteindre les 111 km/h au compteur. Mais de façon générale, si arriver jusqu'au 90 km/h s'effectue sans aucune difficulté, les 10 km/h suivant sont un peu plus lent, et les dix derniers dépendent pleinement de la route sur laquelle on se trouve. Sans compter qu'à sa vitesse maximale, les vibrations ressenties dans les repose-pieds ne sont pas des plus agréables. Ceci dit, on aura du mal à exploiter les six vitesses, la 6 étant définitivement trop longue et surtout en duo.
Si le van van est parfaitement stable à ces vitesses autorisées, son comportement sur des petits virages rapides fait atteindre ses limites. Ce n'est pas roadsters ni une sportive et les virages rapides ne sont pas son terrain de prédilection.
Par contre, cette vitesse associée à l'absence totale de protection ne gêne du coup aucunement le pilote.
Campagne
Dès que l'on arrive sur des terrains de travers, des toutes petites routes un peu embourbées, le Van Van montre toutes ses capacités. C'est définitivement un engin ludique, de la ville et des champs. Il s'accommode des pierres et des fossés avec une facilité déconcertante, aidé par son poids plume.
Confort
La selle se révèle confortable, surtout pour le passager qui profite de la partie la plus large, et autorise de faire un peu de route sans faire souffrir ni pilote ni passager. Les pneus larges participent autant au confort et en amortissement que l'amortisseur unique central. Le passager profite en plus du porte-paquets arrière pour se tenir.
Freinage
Les freins sont à la hauteur des possibilités de la moto. Le frein arrière est quasiment impossible à bloquer et se révèle même suffisant pour la conduite en ville. Le frein avant avec un disque permet d'arrêter les vigueurs de l'engin de façon presque brusque. Au final, çà freine fort sans jamais surprendre, d'autant que le Van Van ne plonge pas sur les freinages appuyés.
Pratique
Le Van Van dispose d'origine d'un porte-paquets, suffisant pour placer un sac, le pique-nique ou le matériel de plage.
Par contre, il n'y a aucun rangement sous la selle. Donc, l'antivol se place obligatoirement au niveau du porte-paquets arrière, avec une tendance à frotter contre le garde-boue blanc et à l'abîmer (à moins de placer un tissu entre).
Le réservoir est trop mince pour placer quoi que ce soit et l'échappement arrière trop haut pour envisager des sacoches cavalières.
Consommation
Ah le plaisir de conduire un mono-cylindre en 125 cm3 : une consommation moyenne de 3 litres au cent, pouvant aller jusqu'à 3,5 en tirant fort ! çà fait rêver et autorise donc une autonomie de 200 km avant réserve, largement suffisant pour ce type d'engin.
Conclusion
Avec sa couleur criarde et son look détente, surtout en version Oxbow, le Van Van fait définitivement tourner et détourner les regards.
Sans réel concurrent (à part éventuellement le TW 125 qui n'en a ni l'allure ni les performances), c'est définitivement un engin dans le vent. Son manque de côté pratique le désavantage un peu par rapport à un scooter et explique des ventes limitées en France. Mais aussi à l'aise en ville que dans les champs ou sur la plage, c'est l'engin idéal pour s'amuser et se déplacer facilement.
Points forts
- look
- confort
- autonomie
Points faibles
- aspects pratiques
Concurrents : Hyosung 125 Karion, Yamaha TW 125
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