Pilote de légende : Jan de Vries
Double Champion du Monde 50GP
Le plus champion néerlandais le plus titré de l'histoire
Jan de Vries est un pilote de moto de vitesse néerlandais entré dans la légende pour ses succès obtenus en Grands Prix 50 cm3 et pour être devenu le premier Néerlandais sacré Champion du Monde moto.
Né le 5 janvier 1944 à Sint Jacobiparochie, Jan de Vries se forme dans la métallurgie, mais rapidement les deux-roues motorisés suscitent son intérêt alors qu'il participe à sa première course en cyclomoteur à la fin des 1950 et se met à modifier lui-même ses petites cylindrées pour le grass track. C'est là qu'il rencontre les fils de Jaap Jager, concessionnaire moto du coin pour qui il devient mécanicien.
Lorsque Jager devient concessionnaire Kreidler, en 1963, De Vries en profite pour essayer les Allemandes sur l'herbe. S'il continue à rouler en amateur, ses projets ne vont pas plus loin, mais des amis l'inscrivent aux sélections menées par l'importateur Van Veen deux ans plus tard. Alors qu'il n'avait jamais piloté sur asphalte, De Vries se retrouve retenu pour participer à une compétition test sur le tracé de Zndvoort. À la surprise générale, il se montre plus rapide que ses adversaires plus expérimentés sur route. De Vries est recruté par Van Veen qui en fait son pilote de réserve derrière Cees Van Dongen et Aalt Toersen.
C'est en 1966 que de Vries fait ses débuts en Championnat du Monde 50 cm3 avec une Kreidler. Il prend le départ du Dutch TT d'Assen, mais abandonne. Même chose la saison suivante. En 1968, il apparait plus régulièrement et parvient même à inscrire ses premiers points, à Assen évidemment, pour finir 10e du championnat.
C'est à partir de 1969 que les choses évoluent pour le Néerlandais. Face aux aberrations mécaniques des Japonais, la FIM a resserré la règlementation et contraint les Suzuki et Honda à disparaitre, ouvrant une voie royale aux Européennes à deux-temps qu'étaient les Derbi et Kreidler. Le championnat se développe avec désormais 12 épreuves et le mode d'attribution des points est élargi pour récompenser les 10 premiers. C'est dans ce contexte que De Vries s'illustre en signant son tout premier podium dès l'ouverture de la saison lors du Grand Prix d'Espagne remporté par son coéquipier Toersen, offrant alors la première victoire de l'histoire de Kreidler. Deuxième en Allemagne, De Vries abandonne en France et enchaine ensuite le bon et le moins bon avec tout de même trois autres podiums à Assen, Ulster et en Yougoslavie. 4e d'un championnat remporté par Angel Nieto, De Vries change de statut.
Resté sur Kreidler en 1970, il peine lors du début de saison, s'essayant également à la 125 sans grande réussite. Il faut attendre le Grand Prix de Yougoslavie pour que le Hollandais renoue avec le podium en GP 50, performance qu'il réédite à Assen avant d'être dépassé par ses adversaires. Lors de l'avant-dernière manche de l'année, à Monza, il parvient à décrocher sa première victoire. Il termine 5e du général.
L'équipe Van Veen Kreidler travaille dur pour faire progresser ses motos et offrir à ses pilotes les moyens de s'imposer. Le démarrage de la saison 1971 est parfait avec deux succès consécutifs en Autriche et en Allemagne pour De Vries qui s'impose de nouveau en Belgique après son raté d'Assen. La lutte avec Nieto est serrée, chacun se répondant, mais l'Espagnol prend les devants en s'imposant au Sachsenring et en Suède. En Italie, De Vries s'impose devant l'Espagnol. Tout se joue en Espagne, sur le circuit de Jarama, pour l'ultime course de l'année qui voit le Hollandais s'imposer alors que son adversaire abandonne. Avec 6 points d'avance, Jan De Vries devient le premier pilote néerlandais sacré Champion du Monde en Grand Prix moto.
En 1972, l'affrontement entre De Vries et Nieto reprend de plus belle. Lorsque le premier s'impose, l'autre finit second ou abandonne. Quoi qu'il en soit, les deux hommes concluent la saison avec le même bilan : trois victoires et trois deuxièmes placent chacun, pour un total de 81 points. Seuls les cinq meilleurs résultats étant retenu, ce sont 69 points que chacun inscrit. Pour départager les deux hommes, les temps de course sont additionnés et s'est finalement Nieto qui obtient le titre pour une poignée de secondes.
Derbi et Nieto partis, Jan de Vries devient le grand favori pour 1973. Malgré son abandon en Allemagne en ouverture du championnat, il assume son statut en remportant tous les Grands Prix auquel il participe à une exception près : celui d'Assen. Sacré pour la deuxième fois à l'issue de la saison, il annonce la fin de sa carrière de pilote. Jamais, il n'aura gagné sur ses terres.
Pas question pour autant de quitter définitivement l'univers des courses puisqu'il reste mécanicien chez Van Veen en 1974. Alors que Van Veen arrête ses activités l'année suivante, Nieto achète une des anciennes Kreidler et reçoit l'aide de son ancien adversaire. Nieto renoue avec le titre cette année-là. Par la suite, De Vries continue d'intervenir en tant que mécanicien auprès de différents pilotes, puis de Van Veen lorsque l'importateur revient en mondial en 1977. Il travaillera sur ces machines jusqu'en 1983 avant de quitter définitivement l'univers de la course pour s'orienter vers un producteur de pots d'échappement puis un fabricant d'outils de jardin.
Ayant conservé sa moto championne du monde de 1973, Jan de Vries commence à écumer les rassemblements classiques en Europe dès le milieu des années 1990. En 2021, il décède suite à un arrêt cardiaque. Il était âgé de 77 ans.
Commentaires
C'est vrai qu'en 1972, le titre s'est joué à vraiment pas grand chose.
17-07-2024 13:07