english

Génération Yamaha Tmax

De 2001 à 2017, 16 ans d'essais et de souvenirs au guidon du phénomène !

Le premier scooter qui tient (presque) la route comme une moto, vendu à plus de 230 000 exemplaires dans le monde et 60 000 en France !

Depuis toujours, le scooter a été aussi intégré au monde de la moto qu'un clavecin médiéval à un groupe de hard-rock. Les motards leur reprochaient leur design de baignoire à roulette, leurs performances neurasthéniques et leur tenue de route de saucisse ! Mais en 2001, un engin révolutionna le concept même de scooter : le Yamaha Tmax.

Génération Yamaha Tmax

2001, l'odyssée de l'espèce !

Génération Yamaha Tmax, le premier modèle de 2001On peut dire effectivement que dans le monde de la mobilité, il y a eu effectivement un avant et un après le Tmax. Car, à la fin des années 90, la plupart des scooters n'excédaient pas les 250 cm3 à tel point que Suzuki défraie la chronique en 1999 avec son Burgman 400. Un engin généreux (coffre de 53 litres sous la selle et gros pare-brise) et qui commençait à pédaler un peu (on frôlait les 150 compteurs grâce à son mono de 32 chevaux), mais il ne tenait pas la route ; il tenait toute la route, nuance. Et puis les vibrations et la sonorité du mono à bas régime, ce n'était pas terrible.

Déjà fantasques à basse vitesse sur des petites cylindrées, les scooters souffrent de leur architecture (moteur monté souple et solidaire du bras oscillant) et ce défaut structurel est de plus en plus flagrant à mesure que la cylindrée et les performances augmentent.

Yamaha a pris le problème à l'envers : dès 1997, la firme aux trois diapasons planche sur le projet, car elle entrevoit une évolution dans les mobilités urbaines. Le projet a un code : "O8L". L'idée : un engin pratique, certes, mais qui doit offrir les mêmes critères de séduction qu'une moto. Pour la première fois, l'équipe en charge du projet (vous vous souvenez peut-être qu'à l'époque, l'influence de la France sur Yamaha est encore très forte grâce à la vision et à la personnalité de l'omnipotent Jean-Claude Olivier, le patron), va mélanger deux mots que l'on pensait aussi inconciliable que "Pénélope Fillon" et "attachée parlementaire" : il s'agit de "scooter" et "sportif".

Génération Yamaha Tmax, le jaune mythique de 2001

Pourtant, ça marche : l'équipe française, dirigée par François-Marie Dumas, présente aux Japonais un cahier des charges ambitieux, avec l'idée d'un moteur bicylindre en ligne monté fixe dans un cadre, avec des objectifs de répartition des masses et de rigidité identiques à ceux d'une moto. Les ingénieurs japonais approuvent et se mettent au travail, tandis que le design est confié à GK Design, l'entité qui s'occupe des motos. Le bureau de style des scooters est zappé.

Souvenir d'époque ; en ces temps reculés, j'étais un jeune pigiste et à ce moment-là, je planchais sur un magazine moto que tout le monde a oublié ! Il s'agissait de "Solutions Scooter", lancé par Motorpresse France (la structure de Moto Journal) et il n'y a eu qu'un numéro. En fait non, on a fait le deuxième mais il n'a jamais été publié. Ce magazine devait beaucoup à Christian "Papy" Lacombe qui, bien que passionné de moto, savait s'affranchir des chapelles et trouvait beaucoup d'intérêt aux scooters. Les lecteurs de MJ de l'époque se souviennent de ces sujets dont Papy raffolait, genre relier les bureaux de MJ au circuit du Castellet en ne prenant que des petites routes et, au guidon d'un Peugeot 80 SV, arriver avant certains collègues partis au guidon de "grosses motos".

Bref. Pour un papier pour ce magazine, j'emprunte un Tmax d'essai. Je pars faire une virée dans l'Oise, sur les petites routes. Habitué aux scooters 125 qui se dandinaient même sur le périphérique, je découvre un engin incroyable, qui pousse et qui, surtout, tient tellement bien la route et inspire tellement confiance que je me retrouve à faire frotter le bas de carénage en courbe !

Le Tmax, dans sa première version, développe 40 chevaux et prend 170 km/h compteur. Mais surtout, au-delà de ces caractéristiques proprement ahurissantes pour un scooter, on découvre que l'engin est en fait extrêmement agréable à utiliser au quotidien et va rapidement s'imposer comme le roi de la cité.

Stable en grande courbe, précis en virage serré, ne se dandinant pas sur ses appuis, excellent freineur (les deux leviers permettent un dosage parfait), le Tmax démontre ses aptitudes sportives dans des épreuves de Rallye Routier, telles que le Moto Tour, où il parvient, à la stupéfaction générale, à rentrer dans le top 10 de certaines spéciales (de préférence pas trop rapides, très sinueuses et en descente), certes avec des pointures telles que Dominique Sarron au guidon...

Génération Yamaha Tmax, Dominique Sarron au Moto Tour

La concurrence n'en reste pas là. Suzuki lance son 650 Burgman en 2002 et lui offre une boîte séquentielle. Mais la machine, trop lourde, ne concurrencera jamais le Tmax sur son terrain de jeu. Gilera joue aussi la carte sportive avec le 500 Nexus en 2003, mais son monocylindre est un peu tendre face au pétillant bi Yamaha. Le Tmax est en train d'écrire sa propre légende.

Hélas, le succès comporte des à-côtés moins reluisants. Le Tmax devient l'engin préféré des mauvais garçons et le deux-roues le plus volé en France : il est monté à un taux de 72 /1000 de vol (à comparer, à l'époque, aux 39/1000 de la GSX-R 1000, en seconde position et aux 12/1000 du duo Honda 600/900 Hornet).

Le Tmax se vendra à 1346 exemplaires en France la première année. Il est alors disponible en 3 coloris : bleu, argent et un jaune qui deviendra collector auprès des fans.

Bizarrement, le vrai succès commercial devra attendre un peu. On compte 1034 ventes en 2002, 1030 en 2003, mais par la suite, la croissance sera soutenue d'une année sur l'autre.

2004 : première évolution, plus de chevaux, double disque, des pneus plus gros...

Génération Yamaha Tmax, le millésime 2004

En 2004, le Tmax connait sa première vraie évolution. Le taux de compression a augmenté, les carburateurs sont remplacés par une injection et la puissance grimpe de 40 à 44 chevaux. Côté tenue de route, ça se bonifie encore plus avec une roue arrière en 15 pouces (au lieu de 14), des pneus plus larges, un second disque à l'avant, des tubes de fourche plus larges. Un compte-tours fait son apparition et un transpondeur est de série.

A l'époque, j'en fais l'essai pour un magazine aujourd'hui disparu (Moto2). Et en toute franchise, c'était un peu le stress car les vols de Tmax avec violence commençaient à se répandre un peu partout. Ce qui n'empêchait pas de tomber sous le charme de l'engin... que l'on était content de pouvoir rapporter à Yamaha France une fois l'essai terminé ! Néanmoins, même avec un bitume super froid et de la neige sur les bas côtés, le Tmax permettait d'enquiller de manière étonnante sur petite route.

Génération Yamaha Tmax, essai du modèle 2004

Malgré le gros problème du vol, le succès du Tmax ne se dément pas : 1887 ventes en 2004, 2590 en 2005, 3184 en 2006...

Sur la même base, l'ABS fera son apparition en 2005 et en 2006, la première d'une longue lignée de séries spéciales fait son apparition : le Black Max.

Génération Yamaha Tmax, le Black Max de 2006

2008 : cadre alu et étriers monoblocs !

Génération Yamaha Tmax, le modèle 2008

Déjà plébiscité pour sa tenue de route, le Tmax enfonce le clou et relègue la concurrence au rang de grosse dinde volante (et envoie ses salutations au Gilera GP 800 qui frôle les 270 kilos !), avec un nouveau cadre en alu plus rigide et plus léger. Ce n'est pas tout : la roue avant passe de 14 à 15 pouces, le diamètre des tubes de fourche de 41 à 43 mm, les suspensions disposent de réglages plus sportifs et le freinage fait appel, comme les motos sportives, à des étriers monoblocs à l'avant, le tableau de bord est nouveau, une seconde boîte à gants fait son apparition et la capacité du réservoir augmente de 14 à 15 litres. Bref, le Tmax progresse dans tous les compartiments du jeu et désormais le scooter Yamaha entre dans le classement des meilleures ventes de deux-roues en France, une position qu'il ne lâchera plus !

En 2010, pour célébrer les 10 ans de ce scooter phénoménal, Yamaha lance une nouvelle série limitée : le White Max.

2012 : 530 cm3, courroie, bras oscillant en alu

Génération Yamaha Tmax, le modèle 2012

Par une augmentation de l'alésage (de 66 à 68 mm), le Tmax passe à 530 cm3 et la puissance grimpe à 46,5 chevaux à 6750 tr/mn. Le moteur en profite pour évoluer sérieusement : nouveaux pistons en aluminium forgé, nouveau dessin de la chambre de combustion, nouveau dessin du variateur. La transmission n'est plus confiée à une double chaine sous carter étanche, mais à une courroie. Le disque arrière est plus grand (282 mm au lieu de 267)

Le look évolue également avec des phares qui rappellent alors ceux de la R1, R1 qui donne également son feu arrière à LEDs. Les rétroviseurs sont redessinés pour éviter les turbulences, le tableau de bord est nouveau et plus design, la bulle se règle en deux positions. Et Yamaha remet le couvert avec de nouvelles séries spéciales, dont un Bronze Max à la jolie peinture satinée.

Le succès ne se dément toujours pas et en 2016, le Tmax est encore la seconde meilleure vente des "plus de 125", avec 3816 machines et se place en seconde position derrière la Yamaha MT-07.

2015 : le démarrage sans clé et les freins radiaux

Génération Yamaha Tmax, le modèle 2015

Le Tmax évolue en douceur en 2015 avec une face avant redessinée, quelques points de détail et surtout, l'apparition d'un démarrage sans clé. Les aptitudes dynamiques progressent encore (mais où s'arrêteront-ils !) avec le montage d'étriers de freins radiaux, comme sur les motos à vocation sportive. J'en ai repris un en essai récemment, pour me remettre en tête les sensations de conduite, juste avant d'aller essayer les modèles 2017. Le Tmax n'a pas pris une ride et impressionne toujours autant par sa facilité de conduite et sa capacité à survoler le trafic. Ce qui peut être piégeux ; j'ai d'ailleurs perdu un point dans l'histoire...

Génération Yamaha Tmax, essai du modèle 2016

Et la saga continue : pour 2017, Yamaha décline son scooter fétiche en 3 versions, le Tmax, le Tmax SX et le Tmax DX. Si le moteur reste un 530, le Tmax se modernise avec un tableau de bord intégrant un écran TFT, un accélérateur by-wire, ce qui lui permet, sur la version SX, de proposer des cartographies moteur, tandis que le DX possède un régulateur de vitesse, un pare-brise électrique et des poignées chauffantes. Première sur un scooter à 2 roues : un contrôle de traction ! L'essai de ces machines arrive de manière imminente sur le Repaire.

Et impossible de terminer cet article sans vous rappeler cette sublime chronique de notre excellent KPOK : "Jean-Pierre a un Tmax". A lire ou à relire, parce que c'est cultissime !

Plus d'infos sur le Yamaha Tmax

Commentaires

KPOK

Citation

Et puis les vibrations et la sonorité du mono à bas régime, ce n'était pas terrible.

[attachment 26393 bd75f9ef9647457d809f7806f864cc3c1374518815-35734259.jpg]

Sinon : tu fais ch... y'en a un à vendre pas loin et j'ai même les sous.

23-02-2017 13:27 
Le Modérateur

A chaque fois que j'essaye un TMax, je perd 99% de mes neurones. Cet engin est addictif et la dernière fois, je me suis dis : il faut l'essayer pour comprendre pourquoi les mecs en TMax roulent comme des cons : j'en étais 1 !

23-02-2017 16:46 
 

Connectez-vous pour réagirOu inscrivez-vous