Bien choisir sa protection airbag moto
Guide d'achat pour faire le bon choix de son "sac à air" ou coussin gonflable
A câble ou électronique ? Intégré au blouson ou indépendant ? Autonome ou radiocommandé ? ... Nos conseils pour trouver le bon airbag
Quand on a déjà choisi son casque, ses gants, son blouson, ses bottes et son pantalon de moto, on peut encore aller plus loin pour améliorer sa protection en optant pour une meilleure dorsale ou le top : un système airbag.
Un airbag, c'est quoi ? c'est un coussin gonflable, une cartouche de gaz sous pression et un déclencheur. Mais sous cette définition simple se cachent plein de différences, de technologies et de niveaux de protection, afin de limiter aussi bien les traumatismes liés à l'impact que les lésions internes.
Si les premiers dispositifs sont apparus au milieu des années 1990, la technologie a connu un essor technique impressionnant au cours des dix dernières années avec des produits désormais également plus abordables en termes de prix. Et bien que ceux-ci offrent une protection accrue en protégeant de plus en plus de zones du corps, les airbags restent assez peu utilisés par les motards, pour des raisons de coût longtemps très élevé, même si la situation évolue positivement, notamment avec la prise en charge partielle de ces protections par certaines assurances.
Vitesse de déclenchement, nombre de zones protégées, système de gonflage, vitesse de gonflage, type de gilet, confort... on passe en revue les différents aspects de l'airbag moto pour vous aider à choisir celui qui vous correspond le mieux.
La norme EPI
Comme tous les équipements de protection individuelle (EPI), les airbags moto sont soumis à une norme d'homologation. En l'occurrence, les gilets airbags vendus en France doivent respecter la norme EN 1621-4 qui fixe le seuil minimal d'absorption des chocs ainsi que le temps de déploiement que ceux-ci ne doivent pas dépasser.
Mais à l'inverse des autres EPI, les airbags sont "récents" et cette norme, la première du genre, est encore très incomplète. Elle ne permet pas à elle-seule d'avoir une information sur l'efficacité de l'airbag, contrairement aux blousons qui peuvent être classés selon plusieurs niveaux d'efficacité.
En complément, on peut donc s'appuyer sur les tests SRA qui classent les dispositifs de coussin d'air avec une notation à 5 étoiles en fonction de leurs performances. Là encore, le classement n'est pas infaillible, surtout du fait qu'il n'y a que peu de modèles testés. Seuls les dispositifs électroniques atteignent ici 5 étoiles, les modèles à déclenchement mécanique se classant entre 1 et 3 étoiles, principalement à cause de leur temps de déclenchement plus long.
Intégré ou indépendant ?
Le système airbag peut, selon les modèles, être directement intégré à une veste, un blouson ou une combinaison. Dans ce cas, le vêtement est conçu en intégrant les coussins d'air. Si l'on gagne du temps au moment d'enfiler ou de retirer son équipement, on ne peut pas utiliser son airbag avec un autre équipement. Pour ceux qui roulent été et hiver, sur route et sur piste, il ne leur sera donc pas possible d'utiliser leur airbag dans toutes les situations.
A contrario, les systèmes indépendants ont été les premiers à être lancés et se généralisent de plus en en plus. Ils sont d'abord apparus avec les gilets externes à porter par-dessus son blouson ou sa veste. Depuis peu, les fabricants ont également mis au point des gilets qui se portent sous le blouson et offrent un niveau d'absorption similaire avec un encombrement moindre.
Le type de gilet va également influencer les possibilités offertes au motard, des modèles permettent par exemple de rouler en portant un sac à dos ou avec un passager alors que d'autres non. Il faudra bien vérifier ce point en fonction de ses besoins.
Filaire ou sans fil ?
Déclenchement mécanique ou électronique ? C'est la grande question au moment de choisir son airbag moto, chacune des technologies présentant ses avantages et inconvénients.
Déclenchement mécanique
Nés en premiers, les airbags à déclenchement mécaniques, ou filaires, reposent sur un système de câble qui relie la moto à la cartouche de CO2. Lorsque le motard est éjecté de sa moto, le câble se tend et active le percuteur qui lance le processus de gonflage. L'avantage, c'est qu'un gilet filaire est purement mécanique, il ne risque pas de se gonfler en raison d'une fausse alerte (sauf en oubliant de défaire le lien/câble en descendant de la moto) et n'a pas besoin d'être branché pour être rechargé. Il est également souvent moins cher et fonctionne de la même manière sur route et sur circuit.
Toutefois, il présente un temps de déclenchement plus long, puisqu'il nécessite l'actionnement du câble et en cas de glissade, l'airbag ne se gonflera donc pas toujours si le motard reste solidaire de sa moto. Il faut également prendre le réflexe de retirer le câble avant de descendre de sa moto pour éviter les gonflages intempestifs.
Déclenchement électronique
Les airbags à déclenchement électronique, sans fil, sont apparus au cours des années 2010. Ici, il existe deux types d'airbags électroniques, ceux où des capteurs sont installés sur la moto que l'on qualifie de radiocommandés et ceux où tous les capteurs sont intégrés au gilet, les airbags autonomes. Les premiers nécessitent donc de disposer d'une moto moderne compatible avec le système tandis que les seconds pourront être portés avec n'importe quelle machine et se montrent donc plus polyvalents, ce sont également les modèles les plus récents.
Le déclenchement est ici amorcé par un logiciel intégré qui détecte les situations de chute grâce à ses capteurs et gonfle l'airbag en quelques millièmes de seconde. Le système est donc opérationnel plus rapidement.
Cependant, pour ne pas générer de gonflage intempestif, l'algorithme doit différer sur la route ou sur la piste, les contraintes étant différentes et notamment l'angle d'inclinaison de la moto. Si les modèles les plus récents disposent de modes permettant d'ajuster le logiciel à sa pratique, les premières versions n'étaient dédiées qu'à une utilisation routière. Les déclenchements électroniques ne sont toutefois pas à l'abri d'une fausse alerte.
Là aussi il faut ajuster ses habitudes, en rechargeant dès que possible la batterie de son gilet pour que celui-ci reste toujours opérationnel. L'autonomie annoncée par le fabricant est donc un critère à prendre en compte, d'autant plus que certains airbags n'offrent qu'une autonomie d'une journée en mode utilisation complète.
Les zones protégées : dos, poitrine, coccyx, abdomen voire côtes
Tous les airbags ne protègent pas autant et autant de zones différentes. On pense au dos en premier, mais c'est parfois juste les vertèbres dorsales quand il faut aussi protéger les cervicales et les lombaires. Et ensuite, c'est encore mieux si il peut protéger la poitrine, les clavicules, l'abdomen voire les côtes.
Et entre toutes ces zones protégées, la capacité à bien les protéger varie énormément d'un modèle à l'autre, notamment au niveau des extrémités telles que les cervicales ou à l'autre bout le coccyx.
Enfin, certains modèles intègrent également une protection dorsale classique pour limiter les risques en cas de défaillance du système de déclenchement.
Coût de la recharge
Au-delà du coût d'achat du gilet, il convient de vérifier quelle est la procédure de réarmement d'un airbag. Tous les systèmes reposent sur une cartouche de CO2. Il faut donc vérifier le coût d'achat d'une cartouche compatible avec le gilet de sa marque, mais aussi s'assurer que l'on peut le faire seul, ce qui n'est pas toujours le cas.
Certaines marques imposent en effet un retour en atelier à chaque déclenchement ou après un nombre donné de gonflages, pour le réarmer et vérifier que le gilet remplit toujours son rôle. Là encore, les coûts diffèrent d'une marque à l'autre et l'addition peut vite grimper, d'autant que pendant que le gilet est remis en état, il ne peut pas être utilisé. Certaines marques commencent notamment à équiper certains magasins pour que cela puisse être fait en allant en magasin et d'autres demandent un envoi postal, parfois à l'étranger avec des temps d'indisponibilité plus ou moins longs.
Abonnement ou achat
Pour les gilets filaires, la question ne se pose pas, il n'y a pas d'abonnement.
Pour les gilets électroniques, le système développé par In&Motion qui équipe de nombreuses marques comme Ixon, Furygan ou RST, propose une offre de location du module de détection. À l'achat, le gilet est ainsi beaucoup moins cher mais l'on paie ensuite chaque mois une douzaine d'euros, qui permet de bénéficier d'une mise à jour continue du logiciel. On peut également acheter ce module, mais lorsque celui-ci évolue il faudra en racheter une nouvelle version si l'on veut profiter des avancées. Il est toutefois possible de suspendre son abonnement durant l'hiver, pour les motards qui ne roulent pas toute l'année. Si c'est le mode de vente d'In&Motion, d'autres marques ne font pas payer les mises à jour. Tout dépend donc de son utilisation.
Certains fabricants demandent également un retour en atelier tous les deux ans, même sans déclenchement, afin de le vérifier dans tous les cas.
Confort
C'est le dernier point, après l'importance cruciale d'être bien protégé, mais un airbag doit aussi être confortable et ne pas gêner la conduite de la moto.
Le plus confortable, c'est le blouson ou la combinaison qui intègre l'airbag. Plus facile à enfiler (et ne pas oublier pour une raison ou une autre), l'airbag y est parfaitement intégré. Et en fait, on oublie même qu'il est là, hormis les petites lumières qui indiquent qu'il est actif.
Un gilet airbag indépendant sous un blouson et souvent la solution la plus esthétique, puisqu'on ne le voit pas. Mais en fonction du blouson, il peut serrer de trop et ainsi devenir inconfortable à l'usage. Il faut de plus avoir en tête que l'airbag a besoin de place dans ce cas-là pour se gonfler, ce qui nécessite parfois d'acheter un blouson de taille supérieure à sa taille habituelle.
Le gilet à porter sur un blouson est le moins esthétique, mais laisse souvent de la place et hormis le fait d'être obligé de l'enfiler s'oublie vite.
Budget
Comme pour tout équipement, on peut trouver des modèles "pas cher" autour d'une centaine d'euros sur les plateformes chinoises type Wish, à déconseiller formellement. Pour ce prix-là, il vaut mieux encore se tourner vers une ou plusieurs dorsales de niveau 2.
Plus généralement, il faut compter environ 400 euros pour les modèles les moins chers, cela vaut pour les filaires chez Bering ou Allshot, mais aussi pour l'airbag électronique In&Motion (même si ce dernier demande un abonnement, comme évoqué plus haut). Les gilets mécaniques grimpent ensuite jusqu'à 650 €, voire même 850 euros dans le cas d'un airbag intégré sur le blouson en cuir comme par exemple le modèle Helite Roadster.
En ce qui concerne les gilets électroniques, les modèles internes et autonomes Dainese Smart Jacket et Alpinestars Tech-Air 5 sont respectivement proposés à 629.95 et 649.95 euros. Dainese propose toujours son système autonome D|Air, mais uniquement intégré à des blousons ou des combinaisons. Il faut ici compter environ 1.199,95 € pour un blouson et 2.199,95 € pour une combinaison de piste.
Chez Helite, les gilets externes nécessitent un capteur à installer sur la fourche et sont commercialisés entre 690 et 840 euros. Chez Bering, l'airbag Protect Air à radiofréquence s'affiche à 899 euros avec l'installation des capteurs sur la moto.
Commentaires
Le plus mauvais des airbags est celui que l'on ne porte pas. Filaire ou électronique, pas de polémique à ce sujet, peu importe, ils sont efficaces et évitent bien des drames. J'ai malheureusement testé le mien il y a un mois: aucun bobo grâce à lui et la sensation d'être dans un cocon durant la glissade. cet équipement devrait être vendu systématiquement avec toute moto neuve.
27-12-2023 11:11En ce qui me concerne ce n'est pas le coût, c'est la taille, bien que je ne me soit pas encore posé la question de l'achat d'un airbag.
27-12-2023 11:38Déjà en taille blouson ou veste c'est du 4 voire du 5XL, autant dire que le choix se restreint très vite.
Certaines marques s’arrêtent à 3XL car après les ventes sont anecdotiques.
Un airbag par dessus et je suis sponsorisé par Bibendum et une taille en dessous je roule en apnée.
J’ai un filaire Béring parce qu’il était dans mes moyens, jaune, et que je porte au dessus du blouson. Mon surnom maintenant c’est la luciole. 😞. Quand il pleut c’est moins bien car ça fait trop de couches avec la tenue de pluie. Sinon je le mets dès que je vais à Toulouse car le perif c’est la zone. Il m’en faudra un second pour ma femme. En tout cas je ne regrette pas mon achat.
27-12-2023 13:59J’ai un in&motion depuis 3 ans , jamais déclenché (heureusement) mais j’en suis content on l oublie tout de suite .
28-12-2023 11:08Je m'étais penché sur le sujet plusieurs fois, mais j'ai buté sur certains points des modelés électroniques (abonnement, étanchéité, remise en cause de la garde robe "près du corps" en plus des éventuels aléas de déclenchements). Les seuls modeles filaires que j'avais étaient en mode "luciole". Une vidéo du canadien "F9" m'a fait découvrir l'existence du helite turtle en livrée noire... Je l'ai reçu hier.
28-12-2023 20:05Ca doit tenir chaud l'été, non? Mine de rien, c'est une couche de plastique en plus...
29-12-2023 01:40Salut
29-12-2023 10:11Forcément. Chaud et...lourd.
J'ai un filaire allshot. Par dessus le blouson, l'hiver c'est top...
L'été beaucoup moins.
Après, c'est le problème de l'airbag. Une couche étanche de plus, dessus ou dessous, ça coupe l'air...
Idem pour les vestes avec airbag intégré... forcément.
Sécurité et confort est rarement compatible...
V
il faudrait être de mauvaise fois pour dire que l'aération estivale en sera favorisée. cela doit rester jouable pour de la ballade ou du trajet maison/boulot, mais clairement pas pour faire les courses. 29-12-2023 11:31
Salut
29-12-2023 11:56Ouaip, parce que l'airbag aéré... c'est moins efficace
V
Un point souvent négligé lors du choix d'un airbag et pas explicite dans le guide : la capacité de ce dernier à "verrouiller" le casque lors de son déclenchement ; il faut pour cela que les boudins sur les épaules et tout autour du cou remontent assez haut... ce qui n'est pas le cas de beaucoup de gilets airbag et surtout pour les soi-disant premiums.
29-12-2023 17:05Pour moi les meilleurs élèves dans la catégorie sont les modèles de chez Helite qui sont en plus doté d'une dorsale de niveau 2 à l'extérieur de la zone gonflable (bien plus efficace pour la répartition cinétique).
En plus tout est fait en France (conception, manufacture et SAV), pas d'abonnement et on peut le reconditioner soi-même.
Bien vu.
14-07-2024 18:49Y a notamment 2 airbags sans abonnement très à la mode, dainese smart jacket et alpinestars tech air 3 qui ne protègent pas les cervicales...
Est-ce qu'on peut mettre un sac à dos par dessus ces gilets?
16-07-2024 11:43Merci