Et Darwin loupa la quatrième
Pourquoi nos moteurs sont-ils comme ils sont ?
La mécanique est-elle aussi soumise aux mécanismes de l'évolution ?
Pourquoi nos moteurs sont-ils comme ils sont ? Pourquoi quatre soupapes ? Pourquoi l'arbre en tête ? La mécanique est-elle aussi soumise aux mécanismes de l'évolution ? Et surtout, surtout, l'électrique est-il l'avenir du cylindre à trous qui pue ?
Au temps de mon ancêtre Karl von Pok, inventeur du moteur à un temps ‒donc forcément quatre fois mieux que le moteur à quatre temps, selon Jacques Brel, théoricien méconnu des cycles moteurs‒ toutes les architectures moteur sont à inventer. Dans leurs ateliers, de doux dingues mettent au point de bizarreries que l'Histoire a écarté, comme cette fantastique bielle à longueur variable mise au point pour ajuster... le taux de compression ; qui, depuis des lustres, se contente d'une banale valeur fixe sans que cela fasse tiquer les ingénieurs.
À la trappe, donc, les moteurs rotatifs, les admissions par disques, les carburateurs à léchage, les magnétos, les vilebrequins autrement que monoblocs. Dommage que toi, le jeune, n'ait pas connu le musée des Arts et Métiers avant qu'ils ne le "modernisent" : c'était l'atelier du savant fou que je parcourais à la recherche de l'invention oubliée qui allait transformer la Deux Chevaux familiale en engin volant grâce à un dispositif prodigieux au fonctionnement cependant mal expliqué.
Charles Darwin, inventeur du passé de mode, aurait expliqué pourquoi les ingénieurs ont retenu le moteur moderne, avec ses quatre soupapes par cylindres, son allumage par simple ou double bougie, son simple ou double arbre à cames, ses pistons à jupes courtes et son embrayage multidisques à bain d'huile -sauf pour ceux qui aiment les moteurs qui font un bruit de ponceuse à béton.
Pour ce qui est des quatre soupapes, je l'ai appris en cours de physique vers la fin du siècle dernier : la surface de deux petites soupapes d'admission est plus importante qu'une seule grosse soupape, ce qui facilite le remplissage. J'imagine que tout le reste s'explique de manière rationnelle en mélangeant faisabilité technique, processus de fabrication, contraintes mécaniques et impératifs budgétaires.
Cependant, depuis une quarantaine d'années, le cours normal de l'évolution est de plus en plus perturbé par l'aspect réglementaire du cours des choses ‒par je ne sais quelle perversion, il faut que les juristes foutent leurs doigts partout ; sans doute s'ennuient-ils‒ ce qui nous vaut les veaux mutants que s'efforcent de nous vendre les constructeurs, principalement automobiles. Pressurés, harcelés par des fanatiques en costards, les ingénieurs en sont venus à dessiner des monstres à deux moteurs, pleins de kilos, pleins de chevaux, pleins de plastique... l'exact opposé de ce qu'il fallait faire ‒imagine une Deuche avec un trois pattes turbo 600 cm3 moderne.
Heureusement, la moto est épargnée par ces divagations légalo-techniques : le poids nous évite l'hybride. Malheureusement, le légalo-technique nous pousse vers l'électrique et pas un seul de ces ravis technophiles n'a jeté un oeil à la courbe de production de jus en France, ou s'il l'a fait, il s'est dit que ce n'était pas dans sa fiche de poste et zou !
L'électrique, donc, vilipendée par l'ignorant et le calcifié du cortex qui pensent ainsi s'opposer à l'équation-star du moment : pollution => électrique. Il faut faire simple quand il s'agit d'éduquer le populo.
Voilà qu'à tout crin il faut vendre l'électrique qui va nous sauver™. On a mis une camisole de force et des bouchons d'oreilles à Darwin : son passage à la télé pour évoquer les transports du futur s'est très mal passé.
Pourtant, quand je lis que la vente de carburant pour véhicules légers a reculé de 15 % en 2020, je me dis que le thermique prend la pente du dinosaure. Je ne vois cependant pas Tesla (pour ne froisser personne) dans le rôle de l'agile mammifère qui prend la relève, surtout quand il s'agit de transporter 70 kilos sur 20 kilomètres dans une circulation qui varie de dense à complètement bouchée.
Commentaires
si tu as envie de voir quelques bizarreries motorisées et que tes pas te mènent en Bavière, va jeter un oeil au musée des transports :).
09-01-2024 09:01tu pourras y voir par exemple LE moteur porteur par excellence, ou plutot, le moteur à cylindre porteur
tom4
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Kpok, des fois tu fais du bien au moral, des fois pas... Là, pas.
09-01-2024 09:58D'accord avec toi KPOK au sujet du musée des Arts & Métiers - ceci dit (Brahim), il vaut toujours largement le coup !
09-01-2024 10:41Pour les soupapes, 2 petites sont également plus facile à faire fonctionner qu'une grosse, et peuvent faire des A/R plus rapides (donc plus de puissance).
Au fait, savais-tu que Jacques Brel avait une fille ? Francisca !
Bee Loo: on voit que tu t'es bien amusé au réveillon...
09-01-2024 12:56et vous savez comment on appelle un cardinal qui a fumé un joint?
09-01-2024 13:19c'est un sous-pape avec l'arbre à came en tête
OK je suis déjà loin...
Bien sûr que la théorie de l'évolution s'applique aux moteurs. Un petit retour dans le passé pour constater que les puissances à cylindrée égale ont augmentées et la consommation diminuée.
09-01-2024 13:33Le phénomène nouveau avec les crises c'est la standardisation et les économies d'échelle.
Mais n'est ce pas mieux ainsi, moins de fantaisie et plus de réalisme. Ce qui est drôle c'est que les normes poussent à construire des moteurs plus gros.
Pour les motos, c’est vrai qu’on te ferait bientôt passer une 1000 pour une moyenne cylindrée, et une 125 pour une mobylette. L’esprit rebelle ? 09-01-2024 15:00