Road Trip : le Repaire sur la Route de Saint-Jacques de Compostelle

9 motards, 7 motos, sur la côte nord de l'Espagne, vers Compostelle

Entre mer et montagne, un voyage humide... et enrichissant

Les voyages forment la jeunesse. Enfin, il paraît. Le Repaire est descendu en nombre aux Wheels & Waves, un membre de l'équipe étant même descendu par l'autoroute en Harley-Davidson Road Glide Ultra. Et après avoir communié avec les hipsters, allait commencer un pur voyage le long de la côte nord de l'Espagne, vers Saint-Jacques de Compostelle, puis Porto et un retour en diagonale vers Pampelune puis Biarritz.

Entre petites criques perdues et forêts d'eucalyptus sur des sommets abrupts, entre villages isolés et architecture celte, la côte nord de l'Espagne est riche en découvertes. Elle est aussi très verte (et pas irriguée) : pas de bol, notre voyage s'est déroulé sous le déluge. Avec en plus un pneu arrière de KTM à l'agonie et la Yamaha qui perd sa béquille latérale. Etait-ce les pénitences que notre bande avait à payer ? Arriverons-nous à Saint-Jacques de Compostelle ? La réponse dans une saga publiée tout au long de l'été sur le Repaire. En attendant, voici la présentation de l'équipe.

La Rédaction & Shan, Harley-Davidson Road Glide Ultra

L'ours des Ardennes n'est pas à un paradoxe près. Alors qu'il est assez fan de petites motos simples et légères dans la vraie vie (et aussi pour aller à Dakar, avec une 125 chinoise), il a choisi une pure enclume pour ce voyage : une Road Glide Ultra prêtée par Harley-Davidson. Un gros carénage, des feux avants de Renault 16 TX, la radio et le régulateur de vitesse, une selle plus confortable que le canapé qu'il y a dans son salon. Et 407 kilos à sec. Une enclume, donc...

Shan n'a peur de rien. Elle pense même que de plonger avec des requins blancs, c'est cool. Dès que l'on parle de mobilité, Shan aime la vitesse : son meilleur score, c'est 245 km/h à moto et 285 km/h en voiture. Avec la Road Glide, elle a découvert un nouveau concept : celui du confort. Au risque d'y prendre goût.

Benoît & Lena, KTM 990 SM T, 30 000 km

Ben, c'est l'un des photographes qui officie pour le Repaire. Après des débuts laborieux (Honda CB 750 Seven Fifity et Suzuki TL 1000 S), il a vu la lumière en optant pour une Aprilia Tuono V2. Un jour, il fut invité à rouler sur un comparatif dans un prestigieux magazine (que la crise de la presse a coulé par le fond, hélas). Ce moment de bonheur lui coûta un billet de 11 000 : il tomba en amour sur l'une des nouveautés de l'année, la KTM 990 SM T et en acheta une illico. Pas rancunier, il continue de fréquenter cette secte de gens très étranges.

La SM T roule beaucoup : elle a fait du circuit à Mettet et du tourisme en Sardaigne, Corse, Pyrénées, Forêt Noire, Luxembourg, Normandie, Morvan. Et sa passagère, formée à l'école du KGB, est suffisamment détachée de la chose mécanique pour apprécier une machine "ready to race" et la considérer comme "ready to travel". Avec une constante : sourire, dignité, détachement, docilité. Elle flotte un peu au dessus de tout-cela : probablement grâce à un pilote formidable.

Nyco, Ducati X-Diavel, 6 000 km

Barbe lissée, mèche savamment rebelle, chemises à carreaux : Nyco pourrait rouler sur un truc de hipster, genre GSX-R à pneus à crampons ou Triumph T160 patinée au cambouis. Mais non : il a fait sa transition conceptuelle en passant du fist first au feet first : une Ducati 1000 Sport (mais avec des bracelets encore plus bas, ce qui est normalement interdit par la Convention de Genève) à un X-Diavel (mais avec un guidon flat bar, pour avoir une position de conduite en C) et les parties brillantes repeintes en noir, car si un truc doit briller, c'est lui. Avec son casque Bubulle et son treillis doublé en kevlar, Nyco fait passer la décontraction pour un art majeur.

Sans forcément changer de tenue et quelle que soit la moto sur laquelle il déambule, il entretient le feu : Nyco, c'est une posture. Il embrasse l'air, la route... Avec 6000 km en 2 mois, il possède probablement le X-Diavel le plus kilométré de l'hexagone. Comme quoi les hipsters roulent aussi.

Lolo, Triumph Speed Triple, 54 000 km

Le biceps soigneusement taillé, le carré de chocolat sur l'abdomen, Lolo est un sportif : la preuve, il prend une enclume et, parce que ce n'est pas assez simple, il lui colle des guidons bracelets et des commandes reculées. Du coup, sa Triumph Speed Triple demande engagement et détermination. Avec son petit phare noir et son bracelet "World Ducati Days" au guidon, sa Speed est unique. Comme Lolo, qui a commencé sa carrière sur une Kawasaki ZR-7, après avoir livré des pizzas sur un Peugeot Fox...

Geek dans l'âme, il roule toujours en musique et avec tous les avertisseurs de radar branchés. Ouvreur et chien fou à la fois, il mène la bande en vérifiant de ne pas perde ses oies. Rapide, mais attentionné.

Fifi, Yamaha 750 Super Ténéré, 32 000 km

Vrai amoureux de la moto et authentique épicurien, Fifi (l'anthrope) possède un joli garage composé d'une Suzuki 380 GT et d'une BMW R 90, que complète cette belle Yamaha XTZ 750 Super Ténéré à peine rodée. Grand amateur d'art contemporain et imbattable derrière des fourneaux, l'homme qui sait parler aux ressorts de suspension en les regardant dans les yeux a aussi conduit des Honda NSR 500 de Doohan et bouclé les 24 Heures du Mans moto. Ce qui ressort de cet éclectisme, c'est une passion sincère pour la moto qui le conduit à honorer de sa présence cette joyeuse bande juste pour le plaisir de partager la route et les tables... Et chaque instant, en fait...

Nell, Ducati Monster 695, 67 000 km

Avec à peine 6 mois de permis, Nell s'est engagée sur un road-trip avec le reste de la bande : 3500 km en Italie avec GP du Mugello et passage dans les Alpes. Entre le quotidien dans Paris, des journées pistes et les voyages habituels avec le reste de la bande, Nell fait 12 000 km par an avec son Monster 695. Un rêve d'ado concrétisé au début de la trentaine, une fois le concept confirmé par 6 mois avec une 125 YBR. Une rencontre avec une bande de Ducatistes a initié le saut dans le grand bain. Et aujourd'hui, la moto prend beaucoup de place dans sa vie, par les rencontres, une part de la personnalité que cela permet d'épanouir, déclare cette restauratrice de peinture.

"Amoureuse comme au premier jour", Nell veut garder son Monster le plus longtemps possible.

Jé, Ducati Monster 1100, 45 000 km

Normalement, le Monster 1100 S de Jé est rouge : mais le réservoir a été aussitôt changé par un élément en carbone. D'ailleurs, on ne devrait pas demander à Jé ce qui est carbone sur sa moto, mais plutôt ce qui n'est pas en carbone. Même les roues sont allégées. Son Monster pèse donc 160 kilos et marche très fort dans les tours. Jé aime donc la légèreté. Et la patate aussi : il vient d'acheter une Mercedes 63 AMG, avec le V8 de 6.2. Pour lui, chaque kilomètre parcouru doit être du souvenir pour la vie. La preuve avec sa moto, dont chaque kilomètre a été parcouru lors de voyages au long cours.