La pollution des 2-roues en net recul

De sérieux progrès observés en termes de consommation et d'émissions polluantes

L'agence ADEME s'interroge sur l'efficacité réelle du futur contrôle technique

Les deux-roues motorisés "ça pue et ça pollue" et c'est encore un slogan avancé à l'heure actuelle par les détracteurs des deux-roues motorisés.

C'était en partie vrai à l'époque où les moteurs deux temps à carbu étaient encore fréquents dans les rues et sur les routes. Mais on fait référence à une époque que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.

Dans les faits, les choses ont très largement évoluées depuis l'introduction de la norme Euro 3 il y a plus de 15 ans. Et c'est justement le temps qu'il a fallu à l'ADEME, l'agence gouvernementale en charge de la transition écologique, pour mettre à jour son évaluation des consommations et émissions d'échappement des motos et scooters de 125 cm3 et plus.

Il faut dire que depuis la dernière évaluation de l'ADEME, les normes Euro 4 puis Euro 5 sont entrées en vigueur et les derniers modèles présentes en 2023 sont même Euro 5+. Sans grande surprise, l'ADEME a ainsi constaté des réductions très significatives de la consommation de carburant et des émissions de CO2 en usage réel. Il faut dire que l'agence a également ajusté sa méthodologie pour prendre en compte le fait que les deux-roues motorisés ne se retrouvent pas bloqués dans les embouteillages contrairement aux voitures. C'est en effet l'un des arguments de ceux qui connaissant et pratiquent le deux-roues motorisés : comment comparer un véhicule qui peut souvent parcourir la même distance qu'une voiture en 15 minutes au lieu d'une heure. La pollution d'un deux-roues serait-elle alors divisée par 4 ?

L'ADEME conclut que les motos et les scooters présentent bel et bien "un avantage conséquent en termes d'efficacité énergétique" grâce à leur faible gabarit. C'est du moins vrai si l'on fait exception des motos les plus puissantes dont les performances ne sont pas adaptées à une utilisation quotidienne et si l'on n'utilise pas une 125 cm3 pour l'autoroute, ces petites cylindrées se montrant plus émettrices lorsqu'elles sont exploitées au maximum.

Il s'agit donc d'un véhicule individuel motorisé qui peut contribuer à réduire les émissions de CO2 et le budget d'utilisation en substitution à une voiture (hors covoiturage).

Le rapport s'est également intéressé aux deux-roues électriques en mesurant leur consommation et leur impact environnemental. L'agence montre ici que motos et scooters électriques sont aujourd'hui des véhicules parfaitement adaptés à un usage domicile/travail en raison de leur capacité réduite et de leur coût qui, s'il reste plus cher à l'achat, est vite rentabilisé à l'usage.

Enfin, l'ADEME se montre plus mesuré sur le sujet du contrôle technique moto et sur son impact réel. L'agence émet notamment des doutes sur l'efficacité du dispositif à réguler les émissions sonores des motos et scooters puisque ces dernières sont en grande partie liées au style de conduite de l'utilisateur et parce que le changement d'un silencieux ou le retrait d'une chicane peut être réalisé en quelques minutes.

Concernant le contrôle technique [...], il sera intéressant de quantifier l'impact de sa mise en place sur les impacts environnementaux du 2 roues motorisés. À noter également que des non-conformités (silencieux d'échappement non homologués notamment) peuvent être dissimulées au contrôle par la relative simplicité et rapidité de permutation avec l'échappement d'origine.

Enfin, certains impacts ne peuvent être adressés par le contrôle technique : les émissions sonores de 2/3RM conformes peuvent devenir gênantes par le simple fait d'un style de conduite agressif (Cf. ACEM) [...] : ce facteur comportemental important n'est pas impacté par la mise en place du contrôle technique.

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