Un éco-circuit auto-suffisant dans l'Aisne
MSV fait évoluer le projet du complexe de Couvron
Une ferme solaire pour alimenter le tracé de 3.5 km et ses installations
Aujourd'hui, entre la hausse des prix des carburants, la fin annoncée du moteur thermique et les plaintes de riverains, la tendance est plus à la fermeture de circuits qu'à leur création. Pourtant, un nouveau complexe sportif doit voir le jour dans l'Aisne.
Mené par MotorSport Vision (MSV), société dirigée par l'ancien pilote de Formule 1 Jonathan Palmer et qui s'occupe de tracés britanniques tels que Donington Park, Brands Hatch et Cadwell Park, le projet ne date pas d'hier. En 2015, la société britannique a racheté cet ancien terrain militaire de 520 hectares à Couvron afin de le transformer en complexe sportif. Toutes les autorisations ont été obtenues en février 2019. Mais quelques mois plus tard la crise sanitaire est arrivée et a bloqué toute avancée.
MSV vient de revoir ses plans et de présenter un projet repensé dans les grandes largeurs. Initialement on parlait d'un circuit de 8 km sur 220 hectares. L'idée est d'en faire l'un des plus grands et des plus rapides circuits d'Europe, avant tout pour les compétitions auto. Mais l'avenir étant celui des véhicules électriques, du moins, à partir de 2035, un si long tracé serait trop ambitieux pour ces véhicules.
Le tracé a donc été totalement redessiné pour présenter une piste de 3,5 km de long sur 40 hectares de terrain. L'utilisation du circuit sera la même que ce qui était prévu avec six courses par an en plus d'autres activités automobiles telles que des essais et des journées de roulage. La grande différence c'est que les véhicules électriques y seront davantage présents.
Pour ça, MSV a fait un choix étonnant en décidant de construire sa propre ferme photovoltaïque sur près de 300 hectares. L'objectif est ici de fournir 350 MW d'électricité pour permettre au circuit et à ses infrastructures d'être auto suffisants en énergie. Il est également prévu que les normes de bruit soient abaissées à l'avenir.
Si dans un premier temps les autos et motos thermiques pourront y circuler, l'éco-circuit de Couvron se destinera par la suite aux électriques, y compris à l'aviation puisqu'une piste de 1200 m de long sur 23 m de large sera conservée pour les avions électriques.
Selon MSV, il faudra encore patienter entre quatre et cinq ans pour que l'éco-circuit de Couvron ouvre ses portes au public.
Commentaires
Une belle illustration du faible rendement des fermes photovoltaïques : Condamner 300 ha de biodiversité (ou de terres agricoles) pour des installations dont la durée de vie n'est que de 20 ans, et dont la production restera anecdotique.
27-07-2022 08:37Sauf s'ils anticipent de recharger les véhicules électriques ...
27-07-2022 09:10C'était un terrain militaire donc passablement détruit ou pollué.
27-07-2022 11:52Ca me choque moins que de raser des arbres pour implanter des panneaux comme dans les Landes ou comme j'ai vu en Beauce sur une parcelle cultivable.
C'est déjà un progrès puisqu'il faudra produire plus d'électricité en dehors du nucléaire.
Il y a plein de surfaces perdues et à exploiter sur des toitures industrielles et commerciales.
La question serait, l'utilité d'un circuit plutôt que de sacrifier encore des terres agricoles pour construire des entrepôts de stockage pour Amazon et consorts?
Militaire ou pas, un aérodrome est un grand espace naturel. Car pistes, taxyways et tarmac n'utilisent qu'une infime partie de sa surface. Ni les hangars et autres constructions.
02-08-2022 10:38Demandez aux riverains de Guyancourt s'ils estiment avoir gagné au change de la suppression d'une installation datant de 1930. Même si ce sont de nouveaux quartiers et des "industries non polluantes" qui s'y sont installées. Ils n'ont plus cet immense poumon vert dont les quelques avions généraient bein moins de pollution et nuisances que tous ces nouveaux habitants et travailleurs !
Quant à la pollution inhérente à l'activité aéronautique, je ne suis pas certain qu'elle soit énorme. Cela a beau être l'ancienne base US Air Force de Laon-Couvron, il y a belle lurette que les produits dangereux ne sont plus rejetés dans la nature. Et même dans les années 50, on récupérait huiles et fluides divers.
Certes, sa transformation en base d'artillerie et de blindés doit elle avoir bien plus de résidus d'explosifs dans la terre. Bien que l'armée n'ai jamais été un parangon d'écologie, les zones de tir étant strictement définies, cela ne doit pas être dramatique ?
Picabia a tout à fait raison, il y a bien plus de toitures à récupérer pour installer des panneaux solaires avant de convertir des hectares de nature ou de terres arables. Cela peut d'ailleurs avoir un double intérêt dans le cas de parkings. Les véhicules sont abrités tant du soleil que des intempéries, et on produit de l'électricité. De plus, il doit même être possible de récupérer l'eau, alors que c'est impossible sur un parking découvert du fait des produits qui coulant des véhicules, s'incrustent dans la surface.