Coupes moto légende : restauration des avant-guerre
Rencontre avec Paul Borlon
A Dijon-Prenois, les 27 et 28 mai
La pétarade qui s'élève de la pré-grille est caractéristique : ce sont des avant-guerre qui s'éclaircissent les soupapes. Il n'y a qu'elles pour faire ce lent et hésitant barouf. Vont s'élancer plusieurs Belges dont Paul Borlon sur sa 500 rouge cerise.
"Je suis venu à Dijon pour la première fois en 2004, d'abord en spectateur puis en tant que pilote à partir de 2011 sur une BSA A65. Ensuite j'ai eu une première Gillet-Herstal construite en 1924 avant d'acquérir la 500 il y a quatre ans. Elle était en piteux état et il a fallu que je la restaure entièrement : le moteur était HS et la carrosserie était complètement à refaire. Cela tombe bien parce que je suis mécanicien automobile indépendant. J'ai presque tout fait moi-même."
Pourquoi une Gillet-Herstal ?
"Sans doute parce que c'est l'une des trois grandes marques de motos belges et qu'elles étaient fabriquées non loin de là où je vis."
Vous êtes venus à combien ?
"C'est toujours la même bande de six à huit copains qui viennent tous les ans depuis une douzaine d'années. D'abord par la route sur des machines modernes, puis progressivement avec des anciennes. Cette année, nous avons apporté cinq motos dont trois Gillet-Herstal ; deux restaurées et une dans son jus."
Vous participez à d'autres manifestations ?
"Sur circuit ? Non, on ne vient qu'à Dijon. Il y a peu de manifestations où les anciennes peuvent rouler sur piste. Par contre à partir du mois de mai on participe à des rallyes routiers d'anciennes quasiment tous les dimanches. Le moto-club dont je suis un des administrateurs organise par exemple deux rallyes par an et une bourse aux pièces. Nous profitons bien évidemment des rallyes des autres moto-clubs belges ou français".
Comment ont évolué les Coupes ces dernières années ?
"J'ai l'impression qu'il y a moins de passionnés. Les mentalités changent beaucoup, je trouve. Les visiteurs, aussi. J'imagine que ceux qui viennent cherchent à voir rouler les motos de leur jeunesse, d'où le nombre grandissant de motos des années 70 à 80. Maintenant on voit des motos du début des années 90. C'est logique, mais du coup les plus anciennes se retrouvent un peu en porte-à-faux alors qu'elles constituaient une part importante du plateau quand nous avons commencé à venir. Il y a aussi la question du coût : rouler en ancienne revient vite cher. Mais il est nécessaire de maintenir les contacts avec les autres clubs et puis il reste l'ambiance générale des Coupes."
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