Manifestation anti contrôle technique moto

FFM, FFMC et Codever dénoncent les arguments des pouvoirs publics

Les motards appelés à se mobiliser les 16 et 17 avril dans toute la France

Il y a trois ans, Dekra avait fait pression sur l'Union Européenne dans le but d'instaurer un contrôle technique au niveau européen pour tous les deux-roues. Suite à la forte mobilisation des communautés motardes et au soutien des pouvoirs publics français, l'étude de la mise en place d'un contrôle technique avait finalement été reportée à 2022 par le Parlement Européen.

Oui mais voilà, après deux ans sans le moindre nuage à l'horizon, le sujet est revenu sur la table à l'occasion du Conseil Interministériel de Sécurité Routière (CISR) le 2 octobre dernier. Le Premier Ministre Manuel Valls avait alors annoncé la mise en place d'un contrôle lors de la vente d'occasion des 2 et 3 roues motorisés d'ici la fin 2017. Une annonce qui prenait une fois encore à contrepied les recommandations faites par le Conseil National de Sécurité Routière (CNSR).

La Fédération Française de Motocyclisme (FFM), la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) et le Collectif de Défense des loisirs Verts (Codever) réaffirment leur opposition à tout contrôle technique moto et appellent les usagers à manifester les 16 et 17 avril prochain.

Des contre-vérités comme arguments

Si les pouvoirs publics justifient cette mesure par une amélioration de la sécurité routière, cet argument va là encore à l'encontre des différentes études menées au niveau national et européen. Le rapport Maids, qui a permis de repousser la mesure au niveau européen, indique que l’état du véhicule n’est en cause que dans 0,3 % des cas d’accidents. Dans son enquête "2-roues", la Confédération Française des Experts Automobiles (CFEA) n’a quant à elle constaté aucun défaut sur les éléments de sécurité de 4.500 véhicules accidentés.

A titre de comparaison, la mortalité des motards a diminué de 38% en France depuis 2000 tandis qu'elle a baissé de 31% en Allemagne où le contrôle technique est appliqué. La corrélation entre la baisse de la mortalité et le contrôle technique est loin d'être évidente...

Autre argument présenté : la protection du consommateur. Là encore, les trois associations le rejettent en expliquant la majorité des vices cachés sont du domaine mécanique et nécessitent une intervention plus poussée que le simple contrôle visuel avancé par Emmanuel Barbe.

Un marché potentiel de 100 millions d'euros

Bien évidemment, la plus grande crainte des usagers est que ce contrôle technique à la revente ne devienne rapidement périodique comme c'est le cas dans l'automobile. Si cette solution permettrait aux opérateurs de dégager plus de profits et de développer un marché potentiel de plus de 100 millions d'euros, ce sont une fois de plus les usagers qui serviraient la cause en déboursant régulièrement les 50 € à 70 € obligatoires pour ce contrôle.

Plus d'infos sur le contrôle technique moto

• Site : www.stopcontroletechnique2rm.fr
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