Paris : une interdiction improvisée et approximative

Interdiction de véhicules contribuant à la fluidité en agglomération et peu impactant sur la pollution

La FFMC, le CNPA et la FFM décrient un plan incohérent

La Mairie de Paris recevait ce mardi les acteurs du marché des deux-roues motorisés pour leur présenter les grandes orientations du plan antipollution qui devrait être rapidement mis en place, avec notamment l'interdiction des deux-roues d'avant 2000.

La Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), accompagnée du Conseil national des professionnels de l’automobile (CNPA), de la Fédération Française de Motocyclisme (FFM) et des représentants du marché n'ont que peu gouté au discours de Christophe Najdovski, l'adjoint d'Anne Hidalgo en charge du transport dans la capitale.

Alors que la Mairie de Paris souhaite interdire l'accès à la capitale aux deux-roues motorisés antérieurs à 2000 dès juillet 2016, la FFMC n'a pas hésité à parler d'improvisation de la part de M. Najdovski. Il faut également ne pas oublier que ces restrictions ne sont que le début et qu'elles se durciront au fil des années.

Pour la FFMC et le CNPA, interdire les 2RM est un non-sens compte tenu de ce qui se pratique chez nos voisins européens soumis à la directive 2008/50/CE sur la qualité de l’air. Il est avéré que notre mode de locomotion contribue à la fluidité en agglomération grâce à son gabarit réduit et sa facilité de stationnement. Paris serait-elle donc la capitale européenne la plus sévère à l’encontre des 2RM ?

Plus largement, dans le rapport de la direction générale des services suite à une réunion communautaire du 7 janvier 2015 que la FFMC s’est procurée, il est indiqué, au paragraphe intitulé Information et non-stigmatisation des possesseurs de véhicules anciens que « les chiffres issus de l’étude ZAPA montre que ces véhicules sont ceux qui circulent le moins et donc, ont, dans le poids total des émissions de polluants automobiles, peu d’impacts sur la pollution chronique à laquelle les Franciliens sont soumis. »

Pour toutes réponses, M. Najdovski se place sur une question de principe, ce que nous ne pouvons accepter eu égard aux nombreux impacts sociaux de telles restrictions à l’encontre de la mobilité.

La FFMC s’inquiète de l’improvisation dont fait preuve l’adjoint en charge des transports allant jusqu’à faire l’amalgame entre les motorisations diesel et les 2RM roulant exclusivement à l’essence.

Les acteurs du 2RM sont soucieux des enjeux environnementaux et de santé publique, mais refusent que des questions de principes idéologiques, portés par Nathalie Kosciusko Morizet en 2011 et aujourd’hui par M. Najdovski, se substituent aux questions d’efficacités, a fortiori sur des enjeux tels que ceux de la mobilité et de la liberté de circulation.

Espérons toutefois que la Mairie revoit rapidement son plan antipollution, sans quoi on devrait voir une levée de boucliers qui ne compteraient pas seulement les motards, mais l'ensemble des usagers de la route dans ses rangs.

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