Sécurité routière : effets réduits pour les radars sur le long terme
"Les radars auraient un impact deux fois plus fort à court termes qu'à long terme"
Etude de l'Insee menée par S. Roux et P. Zamora
L'Insee vient de publier une étude édifiante concernant l'impact des radars fixes sur la sécurité routière. Depuis l'introduction des premiers radars automatiques en 2002, la mortalité sur les routes a en effet considérablement diminué, passant de 7.242 décès à 3.645 en 2012.
C'est donc logiquement que la DSCR s'appuie sur ces chiffres encourageants pour justifier la prolifération des radars fixes sur les routes de France. Cependant, la machine à sous de l'Etat n'a jamais vu son efficacité quantifiée d'aucune sorte en matière de sécurité routière.
Sébastien Roux et Phillipe Zamora du CREST, se sont donc penchés sur ce sujet afin de déterminer l'impact véritable des radars sur l'accidentalité.
L'effet des radars fixes peut-être quantifié de manière précise en étudiant l'évolution du nombre d'accidents sur les sites qui en ont été équipés par rapport aux sites qui ne l'ont pas été.
L'installation de radars fixes dans les communes de moins de 6.000 habitants diminue de 13 à 17% le nombre d'accidents corporels et de 50 à 75% le nombre de décès au cours des premiers mois suivant leur installation. Cet effet décroît au-delà de six mois, tout en restant substantiel : une réduction de 11% pour les accidents et de 25 à 50 % pour les décès par rapport à une situation sans radars fixes.
D'autres facteurs de sécurité
Le discours de la sécurité routière dispose donc d'une base réelle même si de nombreux autres facteurs entrent en jeu dans cette évolution. On peut notamment parler des multiples campagnes de prévention, de l'amélioration des assistances sur les véhicules particuliers ou encore de l'augmentation du nombre de ralentissements (rond-points, dos d'âne...).
Par ailleurs, les auteurs ont constaté que l'importance de cet impact était bien supérieur à court terme. Selon eux, "Les radars auraient un impact deux fois plus fort à court terme qu'à long terme"; plusieurs raisons sont avancées. On assiste dans un premier temps à un "sur-ralentissement" des usagers de la route après l'installation d'un nouveau radar. Ce phénomène réduit considérablement la vitesse moyenne qui, de fait, réduit la gravité des accidents.
Mais si le nombre d'accidents diminue, c'est aussi parce que les usagers de la route se détournent des radars et les évitent en empruntant d'autres axes. Ainsi, depuis quelques années et malgré l'introduction de nouveaux dispositifs, la courbe de la mortalité voit sa diminution ralentie.
Un impact moins important qu'on ne l'annonce
Au final, en extrapolant jusqu'en 2011, les résultats obtenus sur la période 1998-2007 dans cette étude, l'installation des radars fixes dans les communes de moins de 6.000 habitants aurait évité environ 740 décès, 2.750 blessés graves et 2.230 accidents graves entre 2003 et 2011.
Selon les deux auteurs se sont donc 740 des 3.600 décès évités en 8 ans qui sont imputables aux radars automatiques. Soit environ uniquement 20% de la réduction du nombre de tués. Même si ces 20% semblent peu, ils ont contribué à sauver des vies et des familles. Alors, bénédiction malgré tout ?
Commentaires
Il ne s'agit pas d'une "étude de l'INSEE" comme abusivement présentée mais d'un mémo rédigé par deux statisticiens de cet organisme. L'avertissement qui figure en bas de première page du doc est clair, cette institution n'est pas engagée par les propos tenus par les statisticiens.
12-12-2013 17:18Bonjour,
12-12-2013 18:16Tu m'étonne que l'INSEE ne va pas demain matin soutenir cette étude
Puisque leur travail méthodique est faussé par le paramètre "ON A BESOIN D'ARGENT" des différents gouvernements et que ce sont les mêmes gouvernements qui détermine les budgets alloués à l'INSEE.........
Pas besoin de sortir de Saint Cyr ou de polytechnique pour se douter qu'il y a un minimum d'obligation de résultat dans le sens souhaité des autorités.
Bonne journée