Limitations de vitesse : l'ACA montre les crocs
Le secrétaire général du débat sur la transition énergétique remet de l'huile sur le feu
Quelles solutions contre la pollution et l'insécurité routière ?
Après Manuel Valls, c'est Thierry Wahl qui vient de rebondir sur l'abaissement de la limitation de vitesse sur autoroute comme en ville. Alors que la limitation à 30 km/h fait son chemin dans les esprits de l'Etat, l'Automobile Club Association s'oppose à cette manière d'envisager le problème.
Thierry Wahl est secrétaire général du débat sur la transition énergétique. Ses préoccupations sont en priorité environnementales et il a réutilisé l'argument de la baisse des limitations de vitesse pour lutter contre la pollution. L'ACA estime au contraire que c'est du côté des constructeurs que l'amélioration peut intervenir.
La diminution de la consommation passera indéniablement par les améliorations techniques des nouveaux véhicules qui s’étendront progressivement à l’ensemble du parc plutôt que par la baisse généralisée des vitesses. Il en va de même pour la pollution ; les nouveaux véhicules diesel intégrant à présent des filtres à particules ont fortement contribué à sa diminution. Les normes Euro 6 qui s’annoncent participeront également à la baisse des émissions d’oxydes d’azote.
L'objectif que s'est fixé le gouvernement est de réduire à moins de 2000 morts le bilan des accidents routiers en 2020. Pour l'Aassociation, la lutte contre la vitesse n'est pas prioritaire. Le Directeur Général de l'association, Roger Braun, rappelle les priorités qui lui semblent essentielles.
Pour cela il faudra lutter efficacement contre l’alcool au volant (30 % des tués), auditer et améliorer les infrastructures routières, améliorer la formation des conducteurs notamment juste après l’obtention de leur permis, lutter contre l’hypovigilance et la distraction par utilisation notamment des smartphones au volant.
Celui-ci précise en revanche que dans certaines zones à risque, il peut être pertinent d'abaisser les limitations de vitesse. Il s'oppose néanmoins à la généralisation d'une telle décision sur l'ensemble du territoire français, notamment sur le périphérique ou en plein Paris.
Quant à la vitesse, il y a assurément des zones où elle devra être abaissée, mais une limitation généralisée serait impropre à remplir l’objectif ambitieux que le gouvernement s’est donné.
Didier Bollecker ajoute même que cette mesure pourrait engendrer des risques supplémentaires, notamment sur autoroute, plutôt que d'améliorer la situation actuelle.
Il est désormais bien établi que, sur autoroute, des vitesses trop abaissées engendrent, par la monotonie, de réels risques de somnolence.
Le bras de fer entre les pouvoirs publics et les associations de défense des usagers de la route continue et les deux parties semblent déterminées à obtenir gain de cause. La suite au prochain épisode...
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