BMW GS Days
Retour aux fondamentaux
28-29-30 avril et 1er mai 2012
Dans le cadre du Château de Massillan situé à Uchaux près d’Orange, BMW organise durant 4 jours ses premiers GS Days intégrant le deuxième GS Trophy. Ces journées d’essais de toute la gamme du constructeur allemand sont ouvertes à tous, quelle que soit la machine. Cependant, l’accent est mis sur le segment offroad et s’oriente vers les motards ayant en commun le goût des voyages, des rencontres et des découvertes à motos. Ainsi, deux roadbooks routiers certes, sont proposés aux participants des «Days», comme la route des Gorges de l’Ardèche. De plus, ces routards peuvent rester tout au long de l’évènement réalisé dans un esprit bivouac. 500 d’entre eux s’y sont inscrits, avec femme et enfants et l’accès reste libre aux visiteurs de passage.
Autres témoins de la recherche d’aventure, les partenariats avec de grandes marques spécialisées dans les voyages lointains, notamment Touratech, co-organisateur de l’évènement. Son dirigeant, Yvon Bodelot et son équipe n’ont pas ménagé leurs efforts pour offrir à chacun une organisation efficace et des idées d’horizon nouveaux. S’entourant de prestigieux représentants, gage de sérieuses ambitions, les GS Days invitent ainsi trois pilotes renommées ayant marqué l’histoire de la marque en tout-terrain, au guidon de GS. Herbert Schek, pionnier du offroad en BMW a remporté entre autres les Six Days en 1969 au guidon d’un prototype R75/5 tout-terrain puis enchaîné sur le Dakar dans les années 80. Raymond Loizeaux, recordman du nombre de participations au Paris-Dakar avec 22 éditions à son actif, ancien pilote BMW Motorrad dans l’équipe officielle. Enfin, David Frétigné, pilote du team Husqvarna Speedbrain Rallye Team, 5 fois Champion de France d’Enduro, 3 fois Champion de France de Cross Country, 3 fois Champion du Monde aux ISDE, 4 fois vainqueur du Rallye AMV Shamrock. Il est le parrain du 2ème GS Trophy France et propose des ateliers d’initiation au pilotage tout-terrain aux visiteurs. On ne saurait proposer meilleure équipe pour représenter l’esprit offroad.
L’aventure au coin de la tente
Parallèlement à ces journées d’essai se déroule le GS Trophy, destiné aux pilotes BMW GS (F et R) de tous niveaux souhaitant vivre une aventure sportive et humaine. Les épreuves permettent à tout le monde de participer, la sélection s’effectuant plutôt sur la régularité et le sens de l’orientation, l’habileté et la débrouillardise. Les 3 premiers gagneront leur qualification au GS Challenge International. Ils s’envoleront, tous frais payés, pour l’Amérique Latine en décembre prochain pour y représenter la France. 15 autres pays dans le monde organisent également une confrontation de ce type.
Bien plus qu’un projet marketing, l’évènement se veut fédérateur pour la frange dure des possesseurs de GS. Ceux-ci font en effet partie du canal passionné du segment. Véritables enduristes, ils ont en commun l’idée de sortir des sentiers battus et de l’image classique associée à la marque Allemande. Pour Tim Diehl-Thiele, directeur marketing et communication BMW Europe, voilà en effet le concept de ces journées : «Rester au contact et unir la clientèle par le dynamisme et l’envie. En rejoignant ce rassemblement familial aux allures de bivouac, donner rêve, aventure et expérience en pilotant sa propre machine. Et ainsi, découvrir les possibilités de sa GS, F 800 ou R 1200 et tenter de gagner, via le Trophy, un billet pour la Patagonie.»
L’évènement Français compte une centaine d’inscrits, ayant bien souvent réservé depuis des mois, désireux d’étancher leur soif d’horizons lointains. Les 3 places disponibles sont donc lourdement convoitées. Et tout aussi âpres à remporter. Ainsi, pas moins de 12 épreuves et deux tracés de roadbooks permettront d’écrémer ces mordus de chemins de traverses. Ceux-ci devront se départager en cumulant un maximum de points à glaner à son rythme : aucun ordre de passage et secteurs comportant, pour la plupart, des niveaux dont le barème suit la difficulté. A chacun, alors de tenter le parcours qui convient tant à ses capacités qu’à son envie de gagner... défis pour les uns, compétition véritable pour les plus chevronnés. Viendra alors l’épreuve finale ou les 10 meilleurs tenteront d’accéder au Graal.
Le Samedi voit l’accueil de tous les inscrits dont la provenance et aussi variée que le millésime de leur machine. Nombre de départements Français sont représentés mais également d’autres pays : Allemagne, Italie et même Slovénie. Franchir les frontières fait partie de la GS attitude... Le Dimanche et le Lundi sont consacrés aux épreuves du Trophy avec les essais GS Days en toile de fond.
Nuit pluvieuse, GS boueuse.
Pluie et rafales de vent ont malmené les tentes toute la nuit, transformant les abris de toiles en tambours ruisselants. L’aube clos enfin l’hostilité des cieux. Matinal, l’éveil fait son chemin doucement dans le campement. Ce sont quelques voix, d’abord éparses, puis en nombre croissant qui saluent l’apparition d’un timide soleil. On parle mécanique, équipement, parcours et stratégie. Enfin, un premier moteur gronde et le camp des «trophystes» s’anime à bon train. Les concurrents s’apprêtent au départ, ponctuant leur égrènement de vrombissements successifs.
C’est pour nous aussi, journalistes, le moment de suivre l’action sur une sélection d’épreuves. Et c’est en équipe que se déroule la première à laquelle nous assistons. Tirés au sort pour former un groupe de 6, les participants ont une mission digne des jeux télévisés; Deux d’entre eux partent d’un point A en poussant une moto, équipée d’une cantine alu vide, pilotée par un troisième collègue. Le numéro quatre traverse l’étang en kayak tandis qu’un autre en fait le tour en VTT. Quand la moto arrive au point B, les différents protagonistes remplissent d’eau la cantine. L’équipage retourne alors, tant bien que mal via les berges en dévers du plan d’eau, vers son point de départ... en tentant de garder un minimum de 20 cm d’eau dans le contenant métallique. Un grand moment d’entraide Simone!
Plus sérieuse sera l’Erzberg Replica, siégeant, comme la mythique épreuve Autrichienne, dans l’enceinte d’une carrière, certes bien plus modeste. Franchissements, montées et descentes courtes mais rudes et barrées d’obstacles sont au programme. La boue complique encore certains passages et donne aux machines une teinte d’un beige uniforme. Les pilotes peuvent effectuer plusieurs tours afin, toujours, d’amasser le maximum de points. Si le niveau 1 n’est guère relevé, le 3 oblige à une bonne maîtrise de sa machine, notamment celle des imposantes Adventure. Sortir de profondes cuvettes n’a rien de facile. Bien que moins émérites, certains téméraires, à force d’essai, y parviennent avec un sourire qui en dit long sur la performance personnelle réalisée...
Nous participons ensuite à une épreuve trialisante, la Tour a Erg, dans le domaine de l’entreprise Touratech. Slalom sous les chênes verts suivis d’un exercice de maniabilité moteur coupé. Equilibre et disposition physique sont de mises. Le parcours, serré, exige une attention de chaque instant afin de choisir les bonnes trajectoires. Dans les locaux de l’équipementier se déroule, dans le même temps, un test de connaissance mécanique. La Tour a Tech bien sur... Le but? Trouver l’origine de la panne.
Après une rapide collation, nous empruntons le tracé d’un des roadbooks : la Navigation Viticole qui, comme son nom l’indique, serpente entre les vignes d’une appellation renommée : Château Neuf du Pape. Entre chemin roulant et zone grossièrement empierrée, la randonnée peut s’avérer technique pour les moins aguerris, surtout sous la pluie continue du Lundi... L’eau du ciel grossissant alors le flux des abandons ou des retardataires en perdition.
Laissons alors reposer les machines pour un peu de sport... en suspension. C’est en effet le moment d’enfiler un baudrier pour des parcours plus ou moins acrobatiques autour d’une passerelle surplombant les eaux de l’Aigues. Plus récréatif que réellement complexe, voila de quoi détendre les concurrents. Après avoir crapahutés dans les arbres et franchis la rivière via une tyrolienne, il est temps de reprendre les montures.
Retour aux champs. Sur une parcelle dont les vignes sont absentes, trois itinéraires plus ou moins exigeants s’offre à vous. Sol meuble et caillouteux... allez donc y «promener» votre GS et enchaîner les tours. Les virages serrés du plus complexe des chemins ne sont pas de tout repos. A fortiori lorsque, détrempée par la météo quasi marine du troisième jour, la terre se fait glaise luisante, se dérobant sous les crampons et précipitant les chutes.
Il est enfin temps de revenir au campement pour prendre une douche, chaude cette fois. Le soleil du dimanche l’imposait autant que l’humidité du lendemain. Quelques menus casses pour les machines et encore moins de blessures pour les pilotes. Le bilan de santé est positif.
Après ces deux jours, 10 heureux finalistes reprennent le guidon pour un dernier run de type enduro près du campement. Et l’inattendu est au rendez-vous. Les troisième et deuxième places sont remportées par les frères Thibault, David (finaliste l’an dernier) et Fabien. Mais la victoire revient à jeune homme de 22 ans, Tom Carere, mécanicien et passionné de courses VTT engagées. Celui-ci s’est mis à l’enduro depuis trois semaines seulement... et son niveau a pourtant impressionné les organisateurs ! Ces trois là empochent leur billet pour l’Amérique du Sud... pour encore plus de rêve.
Autour des GS DAYS - Exposants et Animations
L’évènement GS Days, c’est aussi de nombreux exposants et animations. BMW propose ainsi une conférence didactique sur l’évolution de son moteur boxer et plus particulièrement de ces actuels composants électroniques. Kurt de Maeseneire, pédagogue efficace, tient à démontrer la qualité de cette mécanique légendaire qui, bien que désormais bardée de capteurs, peut toujours vous emmener à bon port. Si un ou plusieurs équipements à puces venaient à défaillir au milieux de nulle part, votre monture continuerait alors sa route, en mode dégradé, certes mais sans panne immobilisante. A vérifier dans le prochain désert traversé...
Metzeler, premier fournisseur en pneumatiques de la firme Bavaroise, est également de la partie. Son camion bleu et le pachyderme gonflable de même couleur qui l’accompagne sont un point clef de rendez-vous. On peut en effet y changer, pour l’occasion, sa monte d’origine et passer en enveloppe à tétines. Et inversement avant de reprendre la route du retour.
Les spécialistes de l’organisation de tours lointains proposent leur service aux motards en mal de dépaysement. Offrant des infrastructures d’accompagnement, ils s’efforceront de rendre vos barouds aussi inoubliables qu’aventureux.
Enfin, l’artiste Patrice Lemiegre aux aquarelles impressionnantes de force, détails et mouvements, accompagne ces journées offroad. (http://aqua-moto.over-blog.com)
Conclusion
La série GS a plus de 30 ans. Comme toute les grandes familles, réunir ses membres les plus passionnés permet de retrouver le lien unique et multiple qui les fédère : l’aventure sous toutes ses formes, tant sur les routes qu’en dehors. C’est également pour BMW, un moyen d’affirmer son emprise historique sur un segment trail devenu, cette année, ultra concurrentiel. Et face à la menace pour les parts de marché que représentent les très remarquées Honda Crosstourer et Triumph Tiger Explorer, pour ne citer qu’elles, le constructeur Allemand joue la carte du tout terrain à portée de tous. On peut se rendre au travail tous les jours en GS et aussi bien au bout du monde dans de rudes conditions. Argument massue et vrai point fort de ce modèle.
Preuve de cette dynamique, en marge des évènements phares, un «road show» sillonne la France pour faire essayer la gamme. Particulièrement enthousiaste à ce sujet, le directeur BMW France, Marcel Driessen, confie un excellent retour client par cette organisation. Ainsi, sur un évènement de ce type, 36 machines auraient été commandées.
Ces GS Days 2012 auront drainé près de 2 000 visiteurs (hors participants inscrits) en dépit d’une météo mitigée. La marque à l’hélice fait preuve d’un grand dynamisme pour rajeunir encore et toujours son image et doper les ventes de son fer de lance mondial. Epaulée par la F 800 GS, la baroudeuse R 1200 tout chemin veut à nouveau faire briller sa robe de championne de la catégorie et démontrer sa suprématie hors route. Comme l’affirme Franck Diepen, responsable marketing Europe : «Offroad is GS...!»
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