GP d'Euskadi : interview de Laïa Sanz et Ludivine Puy
Interview croisée entre les deux partenaires et rivales de la catégorie Enduro Women
Laïa SANZ et Ludivine PUY prêtent pour leur bras de fer
A quelques heures du KTM Super Test du Grand Prix AMV Seguros d’Euskadi, voici une interview croisée entre les deux partenaires et rivales de la catégorie Enduro Women : Ludivine Puy (F) et Laïa Sanz (E). De quoi faire monter un peu plus la pression entre les deux concurrentes …
Comment s’est passée votre intersaison?
Ludivine Puy: J’ai eu une intersaison plutôt tranquille. Je n’ai pas eu ma moto tout de suite donc j’ai fait beaucoup de vélo et du coup, je me suis régalée dès que je suis remontée sur la moto.
Laïa Sanz : Je n’ai malheureusement pas eu d’intersaison. Je suis allée au Dakar et dès que je suis revenue, il a fallu que je m’entraîne pour pourvoir être performante en trial. A la première course, je me suis blessée au genou et j’ai dû être arrêtée pendant un mois et demi ce qui fait que je n’ai pas pu m’entraîner correctement pour ces deux premières courses d’Enduro.
Quels sont vos objectifs pour la saison qui débute?
L.P : Ce sera la dernière saison pour moi, mais mon principal objectif reste bien sûr de remporter le titre. Je ne suis pas venue là pour faire deuxième ; ça c’est clair. J’ai fait du trial et fait ce qu’il fallait donc maintenant on verra bien !
L.S : Mon principal objectif est de gagner quelques Grand Prix, mais je sais que ce sera difficile. Je n’ai encore jamais pu remporter une seule victoire, mais pourquoi pas rêver également du titre dès cette saison !
Quel est votre point de vue sur le pilotage de votre concurrente directe ?
L.P : C’est une super compétitrice. Sportivement, être en concurrence avec elle c’est le top parce qu’il n’y a pas de blabla, pas de tricherie et c’est sain. C’est une super concurrente comme j’en aurai plus jamais dans ma carrière.
L.S : Je la trouve vraiment très rapide, elle m’a impressionné durant ma toute première saison sur le Championnat du Monde Maxxis FIM d’Enduro. Elle évolue à un très haut niveau et se montre très vite dans les Cross Tests tout en étant vraiment facile sur les surfaces grasses.
Et côté humain, que pensez-vous d’elle ?
L.P : Malheureusement, on ne se connait pas trop à cause de la barrière de la langue. Elle a l’air très sympathique et assez cool et je pense que l’on est un peu pareil elle et moi. Nous nous entendons bien avec les garçons et entre filles on ne fait pas de « chichi ». Dommage que je ne parle pas Espagnol parce que je pense que nous nous serions bien entendu.
L.S : Je ne la connais pas très bien. Etant donné que je viens du trial, nous nous croisons que 3 à 4 fois par an, à l’occasion du Championnat. Mais il est certain que j’aimerai beaucoup plus la connaître.
Vous vous retrouvez toutes les deux dans le même team, cela vous donne-t-il une motivation supplémentaire ?
L.P : Il est clair que cela m’a beaucoup plus motivé et ça ne s’est pas forcément passé comme je l’aurai rêvé. Pour schématiser, on va dire qu’elle est montée à la chambre et que moi je suis descendue au garage… donc effectivement ça motive !
L.S : C’est sûr qu’il y a une motivation supplémentaire. En plus de cela, je vais pouvoir apprendre énormément de mes coéquipiers du team officiel Gas Gas comme Ivan (Cervantes), Figueras ou Reis. Ils veulent toujours m’aider et me donnent beaucoup de conseils. L’an passé, j’étais toute seule sans team officiel pour m’aider, mais cette saison, cela a changé. Ce sera plus facile, j’aurai une meilleure assistance, une meilleure moto et aussi un bon encadrement, ainsi que d’excellents mécaniciens.
Avec un 4ème Grand Prix cette saison, la catégorie Women prend plus d’importance. En êtes-vous satisfaite ?
L.P : Bien sûr, j’en suis très satisfaite. Désormais c’est un vrai championnat avec 4 courses, 8 manches, donc là, il y a de quoi se battre. En plus ce sont de très beaux Grand Prix : Espagne, Portugal, Italie et France. Je pense que ce sont probablement les plus beaux et les meilleurs avec des organisateurs qui sont au top. Je suis vraiment satisfaite par rapport à ce qu’il se faisait avant. Alain (Blanchard) a vraiment bien bossé pour que les filles soient mises en avant. Nous sommes 11 sur ce GP et la prochaine fois nous devrions être plus nombreuses car il y a des filles qui se sont blessées. C’est vraiment un beau championnat.
L.S : Je suis vraiment très satisfaite. Cela marche bien aussi en trial et je trouve qu’il est important de faire grandir le sport moto féminin afin que les teams croient en nous et que nous recevions plus d’aide et de communication…
Que signifierait pour vous un nouveau titre de Championne du Monde ?
L.P : Ce troisième titre serait à l’image de ma carrière : jamais rien lâcher. Malgré toutes les embuches que j’ai pu avoir, j’ai toujours trouvé la motivation pour rebondir. Ce serait donc une forme de concrétisation et je pourrais partir sereinement à la retraite car je serai allée au bout des choses !
L.S : Ce serait un rêve. Je suis plusieurs fois Championne du Monde de Trial mais l’EWC est un nouvel objectif et ce serait fantastique de gagner aussi en Enduro.
Sans aucun doute, une belle et passionnante saison attend les engagées de la catégorie Féminine avec en point d’orgue ce duel qui s’annonce déjà excitant entre « Lulu » et Laïa. Début des hostilités ce soir !
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