Sécurité routière : polémique chiffres versus réglementation
Mauvais chiffres en janvier et les associations de victimes vilipendent la réglementation
La FFM réagit
Le nombre des tués a augmenté de 21 % en janvier 2011 par rapport à janvier 2010, soit la plus forte augmentation depuis juin 2009 (+33 %) ! Ce sont les chiffres provisoires, qui font émettre un fort doute sur la capacité à ne pas dépasser les 3.000 tués sur les routes en 2012, ambition du Président de la République.
Dès l'annonce de ces chiffres, provisoires, les associations de défense des victimes de la route se sont répandus dans les médias pour dénoncer les "assouplissements" de certaines sanctions du Code de la Route, responsables de la recrudescence des accidents selon eux.
Pour rappel, ces assouplissements concernent :
- réduction à six mois (au lieu d’un an) du délai pour récupérer un point, et à deux ans (contre trois) celui de récupération de l’intégralité des points, sauf infractions et délits (conduite en état d’ivresse…) pour lesquels la règle reste inchangée
- réduction du délai entre les stages (un tous les ans, contre un tous les deux ans) pour récupérer les points perdus.
Peu importe que la loi en question ait été votée postérieurement aux chiffres évoqués, il y a forcément aux yeux de ces radicaux, une corrélation manifeste. Peu importe également que l'année 2010 ait connu le plus faible nombre de décès sur la route depuis plus d'un demi-siècle, alors que le nombre de kilomètres parcourus a été décuplé.
Cette baisse a été particulièrement significative pour les motos avec une diminution de 20% des décès.
On préfère comparer des mois de janvier 2009 et janvier 2010 qui avaient bénéficié, d'après la DSCR elle-même, de conditions météorologiques très favorables à la sécurité routière (baromètre ONISR janvier 2010 du 08/02/2010 et bilan ONISR de janvier 2009 du 10/02/2009), à un mois de janvier 2011 qui, à l'inverse, a connu des conditions nettement moins favorables.
Il est temps que l'on arrête de raisonner à très court terme à travers des effets d'annonces pour réclamer un durcissement de la réglementation dès qu'un chiffre est ponctuellement mauvais. Il faudra admettre que, dans une statistique globalement baissière, il y aura de temps en temps des chiffres ponctuellement à la hausse notamment en fonction des conditions météorologiques. Les modestes mesures d'assouplissement votées par la Représentation Nationale ne font que traduire l'exaspération d'une majorité de Français devant les excès inutiles de la réglementation actuelle.
Il est d'ailleurs surprenant que les médias donnent régulièrement la parole à des associations de victimes dont la représentativité est discutable, et plus rarement à ceux qui représentent la majorité des Français.
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