Grand Prix Maxxis FIM WEC : Ahola impérial, 6e victoire pour Aubert

Le Championnat du Monde d'Enduro en Sardaigne les 18 et 19 avril

La pluie a été l'invitée surprise du début de saison sur le Maxxis Fim World Enduro Championship. À l'occasion de la première journée du Grand Prix Surflex d'Italie disputée à Iglesias, les stars de l'enduro mondial ont dû essuyer quelques averses. Avant même qu'il devienne glissant, le terrain sarde ne manquait pourtant pas de piquant, mêlant sol dur et pierres au travers des paysages montagneux dignes de cartes postales. Mais avec des temps de pointage relativement serrés dans les deux longues portions de liaison qui ont rythmé les 3 tours de course, les meilleurs enduristes de la planète n'ont pas franchement eu le temps de regarder le paysage.

Comme au Portugal et en Espagne, les pilotes ont démarré le week-end par le désormais « traditionnel » KTM Super Test du vendredi soir. Grande première, ils se sont affrontés par série de deux dans une stressante course poursuite, sur un terrain typé motocross. L'un des spécialistes des courses en salle s'impose, l'Italien Fabio Mossini (ITA-HM) remporte ce prologue. Il est l'homme le plus rapide de la soirée devant Christophe Nambotin (FRA-GAS) et Ivan Cervantes (ESP-KTM).

Enduro1

Les petites cylindrées de l'Enduro 1 étaient les plus rapides lors de cette première manche. Et malgré quelques erreurs dans l'Enduro Test, Mika Ahola (SF-HM) a fait de cette portion chronométrée sa chasse gardée. Sur les cinquante minutes totales de chronos, il s'impose avec 45 secondes d'avance. La deuxième place de l'E1 revient au plus italien des pilotes français, l'officiel Husqvarna Antoine MEO (FRA-HVA). Le meilleur rookie 2008 parvient à dominer un Simone Albergoni (ITA-KTM) toujours sensible à la pression lorsqu'il dispute son Grand Prix national.

Enduro 2

Chez les Enduro 2, évidemment la victoire revient à Johnny Aubert (FRA-KTM), mais le Français a certainement remporté son succès le plus difficile depuis le début de saison. Certes le champion en titre s'impose confortablement avec une avance importante de 1 minute 9 secondes, mais il a gardé un œil sur les chronos des autres catégories et a constaté qu'il concédait du temps dans l'Enduro Test. Cette fameuse « ligne » est justement l'une des portions chronométrées où Bartosz Oblucki (POL-HVA) est allé chercher une encourageante deuxième place, en faisant preuve d'étonnantes qualités de sang froid et de maîtrise. L'autre bonne nouvelle est la troisième place de Juha Salminen (SF-BMW), qui offre à BMW un premier podium mondial cette saison, à moins de 2 secondes d'Oblucki.

Juha Salminen : « Aujourd'hui c'était très serré. Nous avons fait des progrès pendant la pause de trois semaines, et j'ai aussi amélioré ma manière de piloter. Je commets encore trop d'erreurs mais malgré tout je suis content. »

Enduro 3

Chez les Enduro 3, la série noire continue pour David Knight (GB-BMW). Le pilote de l'Ile de Man sonné dans l'Enduro Test préfère abandonner. Dans des spéciales tantôt sèches, tantôt glissantes, Sébastien Guillaume (FRA-HVA) s'est montré le plus fin pilote. Après un début de saison en embuscade derrière Cervantes, l'officiel Husqvarna signe une première victoire en 2009 avec 5.99 sur son premier adversaire.

Sébastien Guillaume : « Je fais une très bonne opération au championnat. J'ai fait ma course sans me soucier des temps, on me les a annoncés à la fin du deuxième tour. On m'a dit que j'étais en tête avec 10 secondes d'avance. Du coup, je me suis mis un peu de pression et je n'ai pas très bien roulé dans les deux dernières spéciales. C'est certain que demain j'adopterai la même tactique. Aujourd'hui il fallait rouler propre pour trouver l'adhérence de la roue arrière, c'est ce que j'ai su faire et ça a payé. De toute façon, avec un Enduro Test long de 11 minutes, on ne peut pas attaquer tout le temps, le physique ne suivrait pas. C'est une spéciale très vicieuse. »

Les pilotes français ont particulièrement apprécié les conditions sardes puisque Christophe Nambotin (FRA-GAS) subtilise la deuxième place de l'E3 à Ivan Cervantes dans le dernier tour de course, pour 4.77 secondes. Chez les Juniors, son compatriote Jérémy Joly (FRA-HM) s'impose. L'officiel HM Honda est parvenu à dominer un Oriol Mena (ESP-HSB) que l'on pensait jusque-là imbattable.

La 2e journée ne va pas arranger les choses : les mécaniques du WEC ont été mises à rude épreuve. Sollicitées dans les longues portions de liaison, ou encore malmenées dans les pierres qui jonchent le parcours, les motos ont souffert. Parmi les nombreux abandons du jour, citons ceux de David Knight (GB-BMW), victime de problèmes d'embrayage, et du débutant Taddy Blazusiak (POL-KTM), dont la moto a été endommagée en liaison. La notion d'enduro a donc pris toute sa valeur à l'occasion de ce troisième rendez-vous de la saison, puisque les stars ont dû à la fois ménager leurs montures et résister physiquement sur le tracé, notamment dans l'interminable Enduro Test, une spéciale de 7,5 kms tracée sur un sentier de montagne.

Enduro1

Le meilleur pilote dans cette portion chronométrée est incontestablement le vainqueur de la catégorie Enduro 1, le Finlandais Mika Ahola (SF-HM). Intraitable dans cette spéciale en ligne, ses excellents chronos lui permettent également de s'affirmer comme l'homme le plus rapide du week-end, toutes catégories confondues. Dans la grande tradition des pilotes d'enduro italien, Simone Albergoni (ITA-KTM) n'est pas maladroit non plus dans l'Enduro Test. L'Italien offre une belle réaction ce deuxième jour et décroche le meilleur résultat italien de l'épreuve en prenant la 2e place à 25 secondes d'Ahola. Un moment deuxième, puis finalement troisième, Antoine Meo (FRA-HVA) aura représenté tout au long de la journée une menace pour l'Italien, qu'il suit à 12 secondes.

Enduro 2

Pour l'anecdote, la journée de Johnny Aubert (FRA-KTM) a débuté par une grosse chute dans la spéciale d'entraînement, histoire de démontrer que le leader de l'Enduro2 est bien humain. Car pour le reste, l'officiel KTM n'a pas laissé l'ombre d'un espoir à ses adversaires. Malgré quelques mésaventures avec son bouchon de réservoir, il remporte facilement sa 6e victoire consécutive et demeure le seul pilote invaincu sur le Maxxis FIM WEC 2009. Les premiers poursuivants d'Aubert sont à 1 minute 25 secondes. Tenus dans la même seconde tout au long de la journée, les anciens champions du monde Junior Joakim Ljunggren (SWE-HSB) et Cristobal Guerrero (ESP-YAM) se sont départagés dans le dernier tour de course. Le Suédois deuxième profite des problèmes de l'Espagnol gêné par un pilote retardataire et rétrogradé à la 6e place finale. Cette mésaventure bénéficie également à Juha Salminen (SF-BMW), troisième de l'E2.

Enduro3

Chez les Enduro 3, après le premier des trois tours de course, Ivan Cervantes (ESP-KTM) avait fait le break sur ses adversaires. Lorsque le terrain reste sec, comme lors de cette deuxième journée, l'Espagnol est un ton au-dessus de la catégorie, en particulier dans la Cross Test. Cervantes est plus rapide que Sébastien Guillaume (FRA-HVA) pour 16 secondes. Les écarts chez les grosses cylindrées sont francs, et Samuli ARO (SF-KTM) troisième a bénéficié de la méforme de Christophe Nambotin (FRA-GAS) dans le dernier tour pour le devancer de 25 secondes.

Ivan Cervantes : « Je suis super content car j'ai pris la tête de la journée dès ce matin, devant un Sébastien Guillaume très en forme ici. Ce sera un grand rival pour moi cette saison, il l'a démontré hier. Aujourd'hui on faisait les mêmes temps dans l'Enduro Test, j'étais plus rapide dans la Cross. Je suis très heureux, car c'était un Grand Prix difficile, que je quitte en tête de la catégorie avec 18 points d'avance. C'est très positif et j'attends la suite en Finlande avec impatience. »

Oriol Mena (ESP-YAM) et Jérémy Joly (FRA-HM) se sont retrouvés chez les Juniors pour un remake de la veille. Pourtant en tête toute la journée, Joly a dû s'incliner face au chrono assassin de son rival espagnol dans l'avant-dernière spéciale. En lui infligeant 21 secondes, il lui vole du même coup la victoire. Mirko Gritti (ITA-BETA) prend la troisième place de la catégorie des moins de 23 ans.