Affichage moto-écoles : les meilleures ne sont pas les plus compétentes

Une école qui a de bons résultats n'est pas forcément une école qui dispense une bonne formation.

Afin d’améliorer la qualité de la formation, l’Etat a eu plutôt une bonne idée : rendre l’affichage obligatoire des résultats des écoles de conduite dès le 1er juin. Le postulat de base est qu'une école qui a de bons résultats est une école qui dispense une bonne formation.

Pour la FFMC "on voudrait faire croire aux candidats au permis qu'une école ayant de bons résultats et une bonne école. C’est de manière pernicieuse les rendre responsables de leur problème de formation : ils n’avaient qu’à choisir une « bonne » école ! ".

Certaines moto-écoles refusent déjà de se plier à cette obligation; et elles sont soutenues par les inspecteurs du permis de conduire. En effet, le taux de réussite variant du simple au triple selon l’inspecteur pour une même école, la pertinence et la fiabilité des résultats comme critère de sélection s’en trouve tout de suite relativisée et les inspecteurs ne tiennent pas forcément à ce que cela se sache.

Du coup, les moto écoles ont promis d’afficher également les résultats par inspecteur pour compléter l'information. Ce qui ne ravit pas tout le monde !

La FFMC et l’AFDM, qui connaissent le problème pour travailler depuis 20 ans avec un réseau d’écoles triées sur le volet, savent à quoi s’en tenir et soutiennent la démarche des écoles qui, bien qu’effectuant un bon travail de formation, n’ont pas forcément d’excellents résultats et pour plusieurs raisons :

• situation en zone « difficile »,
• travail avec des élèves déscolarisés, ne maîtrisant pas bien le français, ou
• refus de « bachoter » sur les points d’examen…

Pour la FFMC, il s'agit d'"une nouvelle mesures « poudre aux yeux » (le permis à 1.00 €/jour en fut une autre…) qui n’ont qu’un seul but : faire croire que le gouvernement s’occupe du problème et cherche des solutions."

La FFMC prone "des réformes sur des critères d’examens pour que les formations ne soient plus axées essentiellement sur du bachotage, mais aussi celles des formations des enseignants de la conduite et des inspecteurs sont nécessaires. Les contrôles de la qualité de la formation dispensée également. La mise en place d’un contrôle continu, d’une réelle probation à la conduite sont des solutions possibles, mais tout cela doit se faire en concertation avec les écoles de conduite : pas à leurs dépends et pas sans elles ! et d'envourager un continuum éducatif digne de ce nom".

La FFMC en profite pour proposer de participer à toute étude sérieuse diligentée sur le thème de la formation et de l’éducation à la Sécurité Routière, du plus jeune âge et tout au long de la vie de l’usager de la route. Parce qu’un motard bien formé est un motard plus en sécurité, et parce que c’est d’autant plus vrai s’il partage la chaussée avec d’autres usagers tout aussi bien formés.