Kustom Show 2007
5000 m² pour découvrir la Kustom culture.
Une centaine d'exposants pour vérifier que l'imagination motarde existe encore, mais principalement aux Etats-Unis. Le besoin d'originalité et d'exclusivité se répand en France mais à petite dose.
Envie d'avoir une machine d'exception personnalisée qui nous est propre c'est notre rêve à tous. La nôtre restera toujours la plus belle du monde même si notre voisin a exactement la même. Mais que celui qui n'a jamais rajouté un jour un élément qui n'était pas d'origine, un boulon inox, un embout de guidon aux couleurs de la moto, un autocollant, lève la main. Individualité rime avec liberté dans le milieu du deux roues non utilitaire. Bien sur, le citadin qui prend son deux roues pour se déplacer plus facilement ne rêve pas de personnalisation. Mais le motard passionné (vous remarquerez que je n'ai surtout pas dit "le vrai"), celui qui, déjà à la maternité se distingue par ses bras écartés comme s'il tenait un guidon. Celui là, il ne pleure pas, il fait vroum vroum. Je me demande même si certains parents ne nous nourrissent à l'huile de vidange pour être surs que nous serons bien des motards. Ce motocycliste là, il veut une moto qui ne soit qu'à lui. Peut importe ce qui distinguera sa belle du troupeau, la selle, les vis de couleur, les cale-pied en inox, le pot carbone etc ...... Comme cela débute la customisation.
Mais au delà du deux roues, la culture custom héberge des artistes de tout poil. Des mécanos pour qui la clef plate reste un dieu qu'ils vénèrent. Le poste à soudure une lampe de chevet et le métal une pâte à modeler à qui ils vont donner forme pour créer un deux roues que personne ne pourra refaire ensuite, même pas eux. Ils vont y mettre beaucoup de temps, beaucoup de passion, beaucoup de talent mais surtout beaucoup d'eux même. Les motos leur ressemblent, colorés, vivantes. Elles ne sont pas tatoués comme leur propriétaire mais elles se parent de peintures rutilantes et de motifs souvent sortis de la tête de l'artiste. Quoique je devrai dire des cauchemars de l'auteur. les têtes de morts sont nombreuses. Qui saura m'expliquer pourquoi ce symbole s'associe à la moto customisée la plupart du temps. Heureusement de temps en temps un bouquet de fleurs vient égayer ce petit monde de "brutes". Brute, image qu'ils se donnent bien volontiers alors que leur dictionnaire contient les mots amitié, copains, deux roues, passion, mécanique etc...... Il faut bien le reconnaître aussi, jacks Daniels, budweiser, saloon, mais cela va de paire non ?
Alors pour cette visite j'ai eu envie de regarder les deux roues autrement. Les observer dans leurs détails, dans ce que leur "père" voulait faire ressortir de l'ensemble. Après tout la majorité des bases viennent de modèle Harley. méconnaissable par la suite. Il devient alors facile de s'apercevoir que leurs géniteurs peaufinant le sens du détail. Les vis de carbu en forme de dés pour celle ci, les durites en cuivre poli pour cette autre, et à rechercher le détail croit pouvoir s'approcher du concepteur. Mais, trop tard, déjà un autre modèle les appellent ailleurs. Et oui, souvent c'est le travail d'une équipe, d'un atelier bien rodé habitué a donner vie à ses délires. Pendant le week end, un grand défi se déroulait sous nos yeux. 2 équipes françaises s'affrontaient pour créer un custom en moins de 48 heures sur une base Harley Davidson. Ballet extraordinairement bien rodé de mécaniciens, soudeurs, peintres dans un atelier reconstitué en plein air. Et les motos doivent rouler. Plaisir de voir la moto se construire tranquillement sous nos yeux. Plaisir de voir ces artistes de la clef à molette, du poste à soudure et du pistolet à peinture exécuter leur danse devant nos yeux curieux. De toute façon elles méritent déjà toute les deux de gagner. Applaudissements mérités pour ces fanas pleins de cambouis qui ont su nous intéresser par leur dextérité. Jeux de mécano pour eux, alors que nous assistons à une démonstration de talent pur. Les photos du Kustom Show vous en montreront plus que je ne pourrais décrire.
Le monde du custom se divisait en trois parties ce wear rend.
La moto et ses créateurs français auxquels venaient se mêler d'autres artistes étrangers. Le monde du rock'n roll avec ses hot-rod et ses longues américaines Comme les années précédente le monde de la Polynésie, ses tatouages, ses sculptures et ses danses. En bref un dépaysement complet pendant 48 heures et la possibilité d'approcher de près des machines d'exceptions. Machines de valeur, sans prix pour certaines car leurs constructeurs n'évalueront jamais le temps passé à se faire plaisir en bricolant, astiquant, chromant et jouant avec les pièces mécaniques. Par contre d'autres étaient à vendre et affichaient allègrement plus de 35 000 euros sans fioritures particulières. Cher l'art quand même.
Du coté voitures, royaume du cuir noir et des bananes gominés. Ducktail, coiffeur rock vous sculptait la tignasse à la mode des années 50. Même Betty boop aurait craqué. Son salon roulant une caravane aux couleurs de l'époque trônait fièrement au milieu des pin up au rouge à lèvres agressif et cheveux noir de jais. Les photographes s'en donnaient à coeur joie pour immortaliser en numérique une période que la plupart n'ont même pas connu. Pendant ce temps le DJ, mélange de Fonzee des jours heureux et de James Dean nous régalait de vieux airs de rock.
Au final je suis remonté sur la selle de ma japonaise bien gardée par une tribu d'agent de sécurité, embauchés pour l'occasion. Elle est belle ma moto à moi avec ses autocollants personnalisés. Je ne la changerai pas contre un custom mais un petit voyage de temps en temps dans un autre milieu ça fait du bien.
Rendez vous l'année prochaine pour la 8eme édition.
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