Voxan : le rachat qui sauve
La saga continue avec le rachat de la marque par Tectagon et Yshima
Le conte de Noël 2001 présentait le groupe MerkerYshima comme la seule solution réaliste de
survie pour Voxan. Après un nouveau délai de plus d'un mois, le Tribunal de commerce de
Clermont-Fermont rend son verdict au profit du groupe germano-suisse-japonais. La moto
française est donc sauvée...
Au terme de cette offre de reprise, le groupe MerkerYshima - filiale des groupes germano-suisse Tectagon et japonais Yshima - devient donc propriétaire de la marque française et du site de production d'Issoire, qui doit doit être maintenu "au moins pendant cinq ans". Mais en attendant, les effectifs sont d'ore et déjà réduits de 113 à 60 salariés. Malgré ces coupes, on ne peut cependant que se réjouir d'une histoire qui se termine bien...
Et oui, l'histoire se termine... car Voxan est désormais une marque internationale : une nécessité dans le secteur moto actuellement. Mais cela signe aussi la fin d'une marque française au sens strict.
Voxan prévoit une commercialisation de 30.000 motos... Le chiffre peut sembler
raisonnable face au nombre de motards en Europe. Mais il ne faut pas oublier que le
meilleur modèle de moto en France se vend "seulement en 6.000 exemplaires"...
et il s'agit d'une petite cylindrée (600 cm3) avec un prix défiant toute concurrence
(6.000 euros). Les modèles plus puissants, et donc plus chers, comme les modèles Voxan,
se vendent pour un prix de 50% supérieur et en moins de 2.000 exemplaires.
Il ne faut pas non plus oublier que chaque marché en Europe est différent et que les
modèles les plus vendus en France ne sont pas les plus vendus ailleurs, avec de fortes
disparités. Ceci explique que la rentabilité s'obtient avec une gamme large répondant
aux besoins différents de chaque pays. Le succès d'une moto dépend également du
réseau de distribution sur l'ensemble d'un territoire. Le réseau Voxan est réduit sur
l'hexagone et inexistant à l'international. Bref, si la réussite de Voxan passe
clairement par l'international, c'est un sacré pari. Et on se demande si les 150 millions
de francs annuels prévus par le nouveau groupe suffiront à propulser la marque hors de
France.
Le marché vient encore de montrer que les investissements nécessaires pour lancer et faire vivre une marque de moto sont importants et ne permettent aucune erreur. Les investissements sont d'ailleurs tellement importants, qu'ils doivent être rentabilisés par une production importante. Enfin, la concurrence est rude face à une production japonaise multiple, sur l'ensemble des créneaux et pas uniquement sur le haut de gamme; marché sur lequel se situe Voxan. Même, Suzuki et Kawasaki, respectivement 3e et 4e constructeurs mondiaux, ont du se réunir pour faire face et partager les coûts de recherche & développement et de commercialisation. Pourquoi ? parce que le marché de la moto est une "niche", c'est à dire un micro marché, notamment par rapport à l'automobile. Les meilleures ventes de chaque pays se situent en quelques milliers d'exemplaires. Voxan prévoit de vendre 30.000 motos... Un chiffre qui représente plus un véritable pari sur l'avenir qu'un objectif raisonnable.
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