Raquettes aux îles Lofoten

Le meilleur de découvrir l'île quand la route est enneigée

Quand on dit îles, on pense mer et donc été. Il y a dans le monde une exception avec les îles Lofoten, dans le nord de la Norvège. Ici, c'est la mer et la montagne. Plus exactement, la montagne tombe littéralement dans la mer. Du coup, les activités s'entremêlent en hiver en Norvège, du surf (en combinaison ad hoc) au ski et aux raquettes. Car il faut bien le dire, on ne parle pas ici de ski alpin mais plutôt de ski nordique. Il y a des pistes, longues, bien entretenues de façon bénévole par les Norvégiens, mais très peu de remontées mécaniques voire aucune dans les îles Lofoten. Mais la montagne est bien là et tend ses bras enneigés au visiteur qui veut bien oublier la moto quelques temps.

Dans nos contrées, il faut partir un peu loin pour marcher en raquettes dans la nature. Ici, il suffit de s'arrêter presque sur le bord d'une route ou encore d'un école pour trouver une piste ou un chemin, plus ou moins balisé par contre. Un guide est toujours le bienvenu, pas seulement pour vous indiquer la route, mais surtout pour enrichir les heures passés ensemble d'informations sur les pistes, la faune et la flore. Un grand merci à Elizabeth pour son temps passé avec nous.
Les raquettes, chez nous, c'est un truc de vieux. Pire, les raquettes sont souvent en plastique, lourdes et fatiguantes. Ici, elles sont légères, en aluminium, rapides à mettre et faciles à enlever. On vous a dit que c'était une activité commune ici et qu'ils ont développé le bon matériel pour cela ?

On peut longer la piste mais on peut aussi s'en éloigner, même si l'on devine aussi les traces de ski, qu'il faut éviter de traverser afin de respecter les lignes tracées dans la neige facilitant le ski nordique. Alors, on s'éloigne. Libéré...

La montagne n'est pas loin et appelle. Au loin, la lumière ondule dans le temps. Ce n'est pas juste une phrase mais une réalité. Le ciel était neigeux au lever. Puis les nuages sont devenus bleus. Enfin, par moment, le soleil a percé, lançant ses rayons jaunes clairs à travers les nuages avant d'éblouir au centre du ciel alors que le reste du ciel reste nuageux. Les effets sont extraordinaires et dépendant de la période. Aux îles Lofoten, il fait nuit 24h/24 de début décembre à mi-janvier. Un peu avant et surtout, après, on est toujours entre chien et loup. Le soleil rase encore l'horizon, le transformant en rouge, comme un lever permanent. Et puis au fur et à mesure des semaines, le jour reprend ses droits, même si comme le dit notre guide, l'hiver est long et le printemps n'arrive réellement qu'en mai. Alors, les jours deviennent magiques par les variations de lumière qui agitent le jour du matin au soir... le matin étant plutôt dix heures et le soir étant 4h en février comme lors de notre passage.

La neige craque sous les pieds. La colline dévoile un lac gelé, mais pas trop. Le réchauffement planétaire touche aussi la Norvège. Il faut globalement moins froid. La pluie est possible en janvier et février alors qu'elle était improbable dans le passé. En ce début février, le lac que l'on peut habituellement traverser à pied demande des précautions. Et l'on voit bien qu'à certains endroits, on devine plus une couche de neige plutôt que de glace dure capable de supporter notre poids. Qu'importe, les "snowshoes" continuent à tracer la voie dans la poudreuse. On monte. Bientôt on devine le clocher d'une église. Et puis les pas suivent les pas et le regard commence à apercevoir la mer. Le soleil apparait, fugace, découvrant les montagnes au loin par délà la mer sur d'autres îles. Au milieu la mer, autour la mer. La vue à 360° avec la mer tout autour coupe le souffle et fait retenir sa respiration devant la beauté de l'instant. Quelques moteurs au loin percent l'espace. La neige assourdit tout à nouveau. Le vent est tombé. Il n'y a plus qu'ici et maintenant.