Histoire de motarde
Vercors
Vie de motard(e)s - témoignage... et APPEL DE PHARE...
Tout début juillet, j'ai tout juste ZZR et je me sens capable de rouler partout, loin, toute puissante sur laplusbellemotodumonde. Pas trop de m'arrêter, surtout repartir en fait, encore !
Rouler avec un ami de Grenoble en R1000 GS (arggghhhhhhhh, j'espère que je n'accroche pas les lettres ou les chiffres, une vieille vielle BM de plus de 100 000 km. Rendez-vous à Die entre 12 et 12h30. Ne pas être en retard, il n'a pas de portable et si je ne suis pas à l'heure, ben, je n'ai plus qu'à faire demi-tour. Première fois que je conduis avec la sacoche de réservoir, euh, l'est un peu grosse, ma moto :)) Première fois aussi que je pars comme ça, seule, dans un coin où il faut que j'achète les cartes, je n'y ai jamais roulé même en passagère. Et première fois que j'emmène ZZR voir du pays.
Qu'est-ce qu'il va dire ? Je sais que je vais en prendre plein mon grade de ma moto avec tous mes chevaux alors que lui, avec beaucoup moins, ben, il enroule sacrément plus vite évidemment, avec mon pot qu'il n'aime pas du tout, mais pas du tout à priori. N'empêche, je vais lui montrer laplusbellemotodumonde.
Je me disais : tant que tu n'as pas fait le stage, tu ne dépasses pas 10000 trs et encore, en y allant très très progressivement, tu assures, tu la prends en main, rappelle-toi la phrase de fiston "gaffe, m'man, t'as une famille". Partir cool sur l'autoroute jusqu'à Avignon, pour voir. Ouais, je tiens presque les limitations Gayssot ! Mouarffff ! avec ton bolide ? Ben cool, on a dit. Alors, j'étais là, à 130 / 140, à l'aise sur cette moto bien carénée, bulle haute, quel pied après l'ER5 (qui était quand même l'explusbelledumonde)! Wrouaaaaaourrrrf ! Un Bandit rouge qui me double. Le fou rire !!!! Moi, j'étais à l'aise et lui, à l'arrache, mais à l'arrache complet, le nez dans la bulle. Mouarfff ! La BDN :)) Un vrai carrosse, ma moto :))) Nan, t'as dit que tu faisais gaffe, tu ne rattrapes pas, attends pour aller plus vite.
Enfin sortie de l'autoroute, oui, je dois pouvoir prendre les nationales et être à l'heure. Arrêt chaisplusoù pour la pause café et acheter les cartes, un mignon petit café avec terrasse juste devant le parking, histoire de surveiller maplusbelle. Elle est belle, si vous saviez !!! Evidemment, je n'ai pas pensé qu'il fallait reculer en la poussant ! Allez, tu pousses, ben, no problem, cette fois-ci !
Raccourci raté bien évidemment parce qu'une jolie carte dans une jolie sacoche-réservoir, ben, faut encore apprendre à la lire ! Et me voilà à longer l'Eygues dans les Gorges, magnifique, de belles courbes. Arghhh ! Si je savais mieux conduire ! Je me suis fait déposer plusieurs fois mais Dieu que ces courbes étaient belles et moi, là, avec mon ZZR, rhooooo, impensable encore quelques semaines plus tôt. M'en fous, tu peux doubler, regarde ma banane dans tes rétros. N'empêche, c'est la plus belle ZZR dans ces courbes !
Faudrait quand même ne pas trop traîner ! Ben arrivée tout juste à 12h05.
Evidemment, il m'attendait venant de l'autre côté. Oui, ben, ce n'était pas du tout l'itinéraire prévu mais qu'est-ce que c'était beau ! Marrant comme nos motos sont aux antipodes : tout les sépare, tout sépare les conducteurs -il a 25 ans de conduite et pourtant, tous les deux, on aura pris un plaisir fou de cette journée à avaler les virages et découvrir la montagne suivante à la sortie d'une jolie courbe ou virage.
On décide de prendre le Col du Rousset et de manger plus tard. Hé, ça tourne fort d'entrée, là !!! Un petit coup d'oeil et petite vanne à mes 14000 tours et on est partis. C'est beau ces montées dans les montagnes où la végétation change, les fleurs -on ne connaît pas ça ici en été-, l'air devient plus frais, le ciel est typique : bleu mais pas bleu comme ici et des nuages blancs toujours, cela me rappelle la Haute Savoie. Les virages ? Il les enroule, on a l'impression de l'entendre chanter et ZZR les prend comme elle peut, en voulant suivre mais en sachant que la moto - ou du moins, la pilote- en est à ses débuts mais heureuse d'être là, de rouler, retrouver les Alpes en sachant que ce n'est que le début de longs longs voyages. Arrêt bien sûr au Col. C'est marrant, il devait certainement y avoir du monde mais je ne me rappelle que la vue, nos deux motos et nos deux plaisirs partagés. Repartir. Argggh ! Cette béquille ! Je n'avais pas encore le coup pour relever la moto sur sol en pente et si je lui montre que j'ai du mal, je sais ce que je vais entendre !!! Alors, tu te débrouilles, hein :))
Repas à la terrasse d'un restaurant, discussions, rires, cette bonne humeur de motards sur la route et nous voilà repartis. Je ne me rappelle plus exactement jusqu'à quelle heure on pouvait rouler, quelles routes on a pris en premier ou pas mais je me rappelle de routes -virages et paysages- fantastiques : Combe Laval, Col de la Bataille avec ce petit air frais. Dans une forêt, il me laisse passer devant. Euh, on ira moins vite ! Pas grave, me répond-il, je peux te suivre un peu, non ? Soit. J'aime bien aussi découvrir la route, je vais moins vite mais j'aime bien et il est beau ce passage ! Et son aveu à la fin : il a un joli son, ton pot ! Imaginez donc, lui, l'adversaire acharné :)))
Des arrêts par moments pour regarder le paysage et puis, mais oui, je la connais cette route, elle me rappelle, mais oui, ce panneau en bois ! Rhoooo ! C'est là que l'on venait à l'auberge quand j'étais venue skier presque 30 ans auparavant ! Là, en plein été, la montagne ne change pas !
Arrêt pipi -désolée du détail- dans un bois, et hop, un cèpe. Rhooooo ! Il est beau c'lui-là ! Dommage que l'on ne puisse s'attarder faire la cueillette ! Quel changement avec Montpellier où on crève de chaud !
Il est heureux, détendu, enroule les virages comme un danseur, profite de quelques descentes pour s'amuser à faire l'oiseau qui vole avec les bras et je le suis, vraiment heureuse de cette journée pleine d'imprévus et de ma moto qui roule bien. Des virages, des vues plus belles les unes que les autres, on a encore le temps de rouler un peu, il me fait passer par les Grands et les Petits Goulets. Beau, majestueux, ces roches, cette eau qui suinte, cette odeur, cette luminosité.
Un dernier pot au bord de l'eau, parking tout en gros graviers où il fait demi-tour. Oui, ben, pas moi ! Je pose la moto en plein milieu et lui tends les clés ! Nos chemins se séparent, on se promet bien sûr de remettre ça. J'avais décidé d'enquiller l'autoroute pour rentrer. Je pousse un peu, 180. Ben, toujours aussi à l'aise sur maplusbellemotodumonde. Première fois que je vais à ces vitesses, ZZR toute neuve et maaaaah ! J'ai rien vu venir ! Pourtant, il me semblait bien regarder dans mes rétros ! Un frappadingue puis un deuxième qui me doublent entre moi et la barrière de sécurité ! Rien que la peur qu'ils m'ont faite aurait pu me faire faire un écart ! Ils ont disparu aussi vite que je ne les avais pas vus arriver.
Promesse de ce jour-là : plus jamais je ne passerai mes soirées à militer pour le doublement des barrières si c'est pour ce genre de frappadingues....
Vous avez aussi une aventure à raconter ? Ecrivez la moi et je la publierai :-)
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