Essai scooter Yamaha NMax 125
La Force tranquille
125 cm3, 12,2 cv, 11,2 Nm, Start & Stop, 3.549 euros
Dans la famille scooter, je demande un petit scooter compact urbain... chez Yamaha, c'est le NMax. Sorti en 2015, le NMax est alors la réponse Yamaha à Honda qui a sorti le PCX en 2010 : un petit scooter compact urbain. Ces deux modèles sont des extra-terrestres dans un marché scooter à l'époque réparti entre les scooters sportifs comme le XMax et les GT comme le Burgman. Mais avec le PCX puis le NMax, on voit apparaître cette génération de scooter 125 au look de 50, beaucoup plus accessible au niveau prix, mais avec de vraies qualité, tant au niveau motorisation qu'équipement. Bref, le NMax, c'est la réponse du berger à la bergère avec ce qui se veut le meilleur rapport de scooter prestations/prix... le tout avec les bénéfices d'un large réseau. Mais le NMax a bien augmenté depuis son lancement, en prenant plus de mille euros, pour atteindre les 3.999 euros avant de redescendre le mois dernier à 3.549 euros. Ce n'est plus vraiment un scooter entrée de gamme. Alors, le modèle reste-t-il une bonne affaire ou vaut-il mieux regarder ailleurs pour avoir un moyen de locomotion simple en ville ? Essai, vidéo incluse...
Découverte
Prenez un NMax de 2015 et celui de 2023... A cent mètres, vous ne verrez pas la différence, tellement le modèle n'a apparemment absolument pas changé. Il est toujours aussi petit, trapu, court sur pattes, avec une petite bulle à peine plus haute que la selle. Les plus observateurs noteront une face avant plus sportive, avec une petite inspiration XMax.
Et pourtant, le prix a bien évolué quant à lui, en passant de 2.999 euros en 2015 à seulement 3.199 euros en 2020 puis en augmentant incroyablement à 3.999 euros en 2023 (avant de redescendre juste avant la publication de cet essai à 3.549 euros). Il faut dire que malgré les apparences, on est passé à un nouveau moteur Euro5 Blue Core, même si les caractéristiques n'ont pas changé avec quasiment la même puissance et le même couple : +0.2 cv et -0,5 Nm de couple.
Mais la longueur, l'empattement, la garde au sol, la taille du réservoir, le poids ont bien changé, prouvant les modifications apportées au modèle.
On retrouve donc un moteur à commande de distribution variable VAA (témoin VAA qui s'allume lors de l'accélération) développant 12,2 cv à 8.000 tours/minute pour un couple de 11,2 Nm à 6.000 tours/minute. Ce n'est pas extraordinaire et "loin" des 15cv maximum possible de la législation mais on est quasiment identique en chiffres au concurrent direct PCX.
Le NMax possède aussi le fameux système Start & Stop et un système de contrôle de traction.
Il bénéficie en plus de frein à disque à l'avant ET à l'arrière, ce qui n'est pas le cas de la concurrence (tambour arrière pour le PCX).
Même si le poids a pris 4 kilos en passant de 127 à 131 kilos tous pleins faits, cela reste un poids très contenu, d'autant plus que le poids est placé très bas.
En selle
Le point fort de ce scooter, c'est clairement son accessibilité. Avec une selle à seulement 765 mm, le deux-roues est pratiquement accessible à tous. Le conducteur d'1,70m mettra les deux pieds bien à terre. Et celui d'1,60 sera certes sur la pointe des pieds, mais grâce au poids presque plume, on est tout de suite à l'aise et chez soi. Et pour ceux qui n'ont pas le permis moto mais juste l'équivalence de permis, c'est un vrai point fort pour commencer avec ce type de deux-roues.
Les deux mains se posent naturellement sur le guidon. Les pieds trouvent leur place, autorisant d'être bien à plat ou plus allongés vers l'avant. On se trouve plutôt au-dessus du scooter par rapport à un XMax où on se trouve à l'intérieur. Ceci est dû à un tablier et une bulle placés très bas.
Sous les yeux, on trouve un compteur LCD, bien lisible sous le soleil, avec toutes les informations : compteur, totalisateur, horloge, double trip partiel, consommation (en kilomètres par litre), jauge à essence, température moteur. Malgré son millésime, le compteur LCD est toutefois un peu old school.
Ce sont peut être également les plastiques d'un autre âge qui contribuent à cette impression. Il y a un monde entre la qualité des plastiques d'un XMax et d'un NMax; ceci expliquant également la différence de prix avec un XMax commençant à 5.499 euros, soit plus de deux mille euros plus cher.
Mais on apprécie le système sans clef, avec un simple gros contacteur sur le tablier pour déverrouiller le scooter et permettant aussi à sa droite d'ouvrir la trappe à essence et le coffre. Le NMax bénéficie aussi d'un sécurité, avec un bip strident intervenant dès que l'on n'a pas verrouillé le scooter. Pour nous, qui nous arrêtions souvent pendant l'essai, c'était horripilant de l'entendre sonner à tout bout de champ. Mais ceci sera moins notable pour un utilisateur standard qui verrouillera son scooter systématiquement à l'arrêt. Et ce sera un point fort pour ceux qui oublient toujours de le verrouiller.
Les rétroviseurs offrent une relative bonne rétrovision et se règlement facilement.
Enfin, il bénéficie de la fameuse connectivité MyRide, permettant de connecter l'application mobile Yamaha au scooter.
Contact
Le Nmax s'ébroue presque dans le silence et sans vibration avec un son très discret et agréable. Au moins, vous ne réveillerez pas les voisins. Le moteur réagit immédiatement à la sollicitation de la poignée de gaz même si cela se fait doucement. Le Nmax aime prendre son temps pour vous faire voyager tranquillement.
En ville
Le Nmax est facile, vraiment facile. Léger, avec un poids placé bas, il se faufile facilement dans la circulation. Et avec une largeur réduite, il passe partout. Ce n'est pas un foudre de guerre, mais le mono est volontaire et linéaire, offrant des accélérations douces et sans surprise. Il n'en est que plus facile de prise en main dès les premières minutes. En bref, on le conduit immédiatement comme si on l'avait toujours conduit. Le freinage offre un bon feeling et toute la puissance nécessaire en ligne avec ses possibilités dynamiques. L'ABS est un peu sensible sur un freinage appuyé, mais il faut bien freiner pour le déclencher; en utilisation normale, vous ne le ferez pas entrer en action.
Et le Start & Stop est un régal, par le silence obtenu au feu rouge à l'arrêt et par le fait de se faire complètement oublier. Il suffit en effet d'une légère pression sur la poignée pour que le moteur redémarre et il n'y a ainsi jamais aucune latence entre le fait de laisser le moteur tourner (le Start & Stop est désactivable au commodo droit) et le fait de laisser le système en action. Si la différence de consommation est minime, c'est un plaisir au quotidien.
Sur autoroute
Le NMax s'engage volontairement sur autoroute. Ce n'est pas un foudre de guerre et il faut lui laisser prendre ses tours. Bien lancé, en solo et sensiblement en descente, il pourra même atteindre les 115 km/h au compteur. Puis il rebaissera rapidement à 110 km/h sur le plat voire 105 km/h dès que le plat sera plutôt faux plat. Il est par contre stable et imperturbable à sa vitesse maximale, donnant l'impression d'être sur un rail et absolument pas gêné lors des dépassements d'autres véhicules. Autant dire, que si l'on se retrouve derrière un camion, il sera délicat de doubler. Il se révèle du coup un peu juste pour faire de l'autoroute sur de longues distances mais pourra occasionnellement assurer des liaisons sur des voies rapides et en péri-urbain. Sa bulle basse offre par contre une excellente protection, déviant très bien l'air, sans pression sur le buste ou le casque.
Sur départementale
Le NMax se retrouve plus naturellement sur les petites départementales où il offre le meilleur compromis entre facilité et stabilité. Il peut ainsi prendre des courbes rapides en toute sérénité et se révèle efficace pour enchaîner les virolos. Il n'est ainsi pas nécessaire de maintenir la poignée dans le coin en permanence pour en extraire la quintessence (ce qui est le cas de certains 125) et il est volontaire dans ses reprises. Il n'a pas la même dynamique qu'un PCX mais se révèle tout à fait capable de tenir la distance, au détriment des sensations.
Freinage
Le freinage avant et arrière sont excellents, offrant un bon feeling et la puissance nécessaire, de façon très homogène.
Confort
Le Nmax est confortable et plus confortable que sa version pourtant plus chère XMax, beaucoup plus sec. Ici, que l'on soit en solo ou duo, les défauts de la chaussée sont plutôt bien gommés.
Pratique
Le Nmax dispose de deux vide-poche à l'avant, dont un fermé. Et son coffre, si ce n'est pas le plus grand de la catégorie, accueille volontiers un casque modulable (contrairement à son concurrent direct PCX pourtant plus grand; et sachant qu'un certain nombre de 125 n'acceptent qu'un jet).
Consommation
Yamaha annonce une consommation de 2,2 litres au 100 km. Sur l'ancien modèle nous avions plutôt mesuré 2.5 litres. Mais lors de cet essai, on était plus près d'une consommation de 3 litres au cent, confirmée avec un passage en réserve à 230 kilomètres. Avec les 7,1 litres du réservoir et une conduite un peu plus souple, on doit pouvoir atteindre les 270 km d'autonomie.
L'essai du NMax en vidéo
Conclusion
Compact, léger, stable, facile de prise en main, avec un bon freinage, le NMax est un excellent scooter, homogène, qui reste accessible en termes de tarifs, d'autant plus qu'alors qu'il était à 3.999 euros jusqu'en juillet 2023, il a baissé à 3.549 euros depuis, se positionnant au même prix qu'un Honda PCX. Son coffre peut vraiment accueillir un casque modulable et c'est un vrai plus pour une utilisation urbaine avec de nombreux arrêts.
Points forts
- Prise en main
- Rangement
- Prix
Points faibles
- Moteur peu démonstratif
La fiche technique du Yamaha NMax 125
Conditions d’essais
- Itinéraire: villes + petites routes variées + autoroutes interurbaines
- Kilométrage du scooter : 300 km
Commentaires
J'ai vu la vidéo sur YouTube et je dois dire que j'ai été par mal séduit par ce Nmax 125. Les performances ne sont pas d'un top niveau mais en gros ce sont celles que l'on retrouvera sur les autres 124 scooters. Un autre point qui me chagrine, c'est l'autonomie de l'engin. Le réservoir ne contenant que 7,1 litres il ne fallait pas s'attendre à des miracles de ce côté-là. Pour un engin de cette allure, il aurait fallu une contenance d'au moins 10 à 11 litres. Même le réservoir de ma 125 T2 contenait 11,5 litres. Le Nmax n'est pas le 125 le plus coupleux mais il est suffisamment rapide pour envisager des longues étapes et tant pis s'il faut refaire le plein tous les 200 kms. Ce scooter peut au moins s'enorgueillir d'une ligne générale plutôt harmonieuse...
26-12-2023 18:10