Ducati Monster 696
600, 620, 695, puis 696, le Monster est surtout LE bicylindre Ducati.
Après 15 années d’évolutions, le Monster a subit en 2008 une véritable cure de jouvence : nouvelle ligne, poids allégé de 5 kilos pour seulement 161 kilos, puissance augmentée de 7 chevaux pour 80 chevaux à 9.000 tr/min, injection Siemens, entrées d’air dans le réservoir, embrayage assisté (APTC), doubles étriers 4 pistons à fixation radiale, fourche inversée de 43 mm, optique ultra plate… seul le cadre treillis reste mais avec des tubes grossis ! La technologie est ici au rendez-vous : acquisition de données, compteur 100% digital, freinage brembo… Il demandait autrefois une certaine maitrise du couple, notamment au rétrogradage. Il intègre un système anti-dribblage qui doit en faciliter la prise en main. Souvent présenté comme abordable pour le débutant, la version 2008 est-elle toujours aussi adaptée ?
Découverte
Le Monster a une ligne unique, qui se remarque d’autant plus dans sa lignée rouge marqué Ducati. On remarque immédiatement les entrées d’air sur le réservoir qui permettent au-delà d’une amélioration du rayon de braquage de gagner 3 chevaux.
Livré avec une coque de selle, le Monster affiche ses caractéristiques égoïstes. Le capot se dévisse avec une clef allen, non présente dans la trousse à outils fournie !
En selle
Les pieds touchent bien à plat par terre pour le pilote d’1,70 m. Avec une selle à seulement 770mm, c’est sans aucun doute la moto la plus basse dans la catégorie roadsters 600-700 cm3.
Très large guidon plat positionné bas, le buste tombe vers l’avant, faisant presque penser à une position typée sportive, mais sans appui sur les poignets. Le buste fait presque corps avec la moto et la position globale plus proche du sol que d’habitude.
Le compteur, entièrement digital, présente toutes les informations nécessaires et plus encore : compteur kilométrique, trip partiel, compte-tours, témoins phares, feux de route, clignotants, pression d'huile, réserve carburant, horloge, température extérieure, liquides, immobilizer, voyant de maintenance, chrono, pré-équipé DDA (Ducati Diagnostic Acquisition) avec une sortie pour la clf USB placée sous la selle.
Les rétroviseurs polygonaux, très esthétiques, se règlent en appuyant sur leur miroir. Mais leur position, notamment au regard de la position du pilote, les rend quasiment inutiles au quotidien, comme le compteur.
Contact
Clef tournée sur le réservoir, le double pot arrière relevé distille un son grave, presque rauque, enchanteur pour les oreilles. Les regards se détournent vers la belle instantanément, à la fois pour sa ligne et pour ses sonorités.
L’embrayage surprend par sa douceur… contrairement aux précédents modèles et grâce au nouveau sytème APTC. Du coup, le Monster 696 ne ressemble plus à un outil de musculation du poignet gauche comme les années précédentes. Par contre, il n’y pas de réglage de garde à l’embrayage. Ceci dit, l’embrayage s’enclenche sur les premiers centimètres.
On sent bien la rigueur du bicylindre sur les premiers rapports, demandant dans un premier temps à doser les démarrages, jusqu’à ce que cela devienne instinctif.
En ville
La position typée s’oublie rapidement et se révèle aussi facile qu’une position roadster classique. Il est possible de se faufiler facilement et rapidement entre les files sans aucun problème. Les manœuvres à basse vitesse se révèlent faciles. Seul le large guidon sur lequel sont positionnées des rétroviseurs particulièrement larges, peuvent frôler plus que d’accoutumée en largeur.
Il est possible d’osciller entre 2e et 3e facilement en ville, le bicylindre acceptant d’enrouler à 2.200 tr/mn en 6e, et tracter dès 4.000 tr/min sans cogner. Même la première se révèle agréable.
Seule la chaleur, importante, dégagée par le moteur, sous la selle fait chauffer le pilote au printemps.
Autoroute
Le Monster s’engage presque violemment sur autoroute et tracte avec force jusqu’à des vitesses inavouables. La position quasi allongée sur le réservoir protège très bien du vent, protection encore renforcée par le mini-saute-vent.
Stable en ligne droite, imperturbable en grandes courbes, Le Monster s’accomode très bien de ce type de parcours.
Départementales
Doué sur autoroute, le Monster dévoile toute sa personnalité sur départementales. Les vitesses se montent rapidement ou plus précisément, on arrive tout de suite au rupteur sur les premiers rapports, demandant d’enclencher le rapport supplémentaire rapidement. Çà en devient un véritable jeu, même si on sent que le moteur aurait pu grimper bien plus haut, et que le passage de vitesse forcé ne lui laisse pas le temps de s’exprimer comme il pourrait le faire.
Mais ce qui marque le plus sur départementale, c’est le comportement exemplaire de la partie cycle. Le Monster dévoile sa force et devient un véritable rail, comme aucun autre roadster. Sa rigidité permet de le malmener sur n’importe quelle route, sans que la trajectoire n’en souffre. Le regard se pose et la moto y va sans effort.
Les changements d'angle se font facilement en donnant l'impression que la moto réagit d'un bloc... ce qui met le pilote encore plus en confiance et incite à une conduite plus musclée que le Monster accepte volontiers.
Freinage
Le Monster offre un freinage puissant à l’avant avec un très bon feeling. La partie cycle étant au rendez-vous, la moto ne plonge pas, même en cas de freinage très appuyé. Par contre, à vitesse lente en ville, le freinage peut sembler brutal au premier abord et demande un peu de dosage, notamment sous la pluie.
Pneumatiques
Montée en BT56, ce sont à priori des pneus plus touring que sport qu'il faut chauffer avant d'attaquer. Dans les faits, la partie cycle associée aux 80 chevaux font qu'ils se chauffent facilement et sans temps d'attente. Au moins, il est possible de rouler fort sans pour autant s'attendre à un budget pneu important.
Confort
Le Monster est définitivement une moto d’égoïste et le passager n’y a pas vraiment sa place, sauf pour un très court trajet. Pour le pilote, il n’y a aucun reproche à lui faire. L’ensemble amortisseurs et selle fonctionne bien, donnant un confort ferme mais permettant d’enchaîner sans problème les kilomètres.
Pratique
C’est sans doute la partie qui fâche. Il n’y a aucune place sous la selle.
La béquille se déplie et replie bien offrant une très bonne stabilité à la moto, même sur terrain en dévers.
Conclusion
Facile de prise en main, avec une partie cycle exemplaire, le Monster offre une moto de caractère mais sûre, qui met en confiance très rapidement. Idéale pour un jeune permis, elle offre d’excellentes sensations au pilote plus expérimenté qui en appréciera la précision sur route. Les pilotes plus aguerris se tourneront davantage vers le modèle ayant 200 cm3 de plus.
Points forts
- Partie cycle
- Caractère
- Selle basse / accessible petits gabarits
Points faibles
- Pratique : place sous la selle
- Rétroviseurs
Commentaires
super petite moto tres maniable et tres agréable a piloté
03-04-2012 19:30en ville et en campagne et avec des pot termignoni elle a un bruit d enfer. que du plaisir pour les yeux et les oreilles...........
David, quelques remarques sur la forme :
04-04-2012 10:32- en conclusion : "les pilotes plus aguerris se tourneront vers le modèle cubant 200cc de plus" -> 696 + 200 = 896 (on va dire 900). Ca fait longtemps que le Monster 900 a disparu . Soit c'est 100cc de plus (796), soit 400cc de plus (1100).
- euh, les photos en dynamique, on a eu mieux non ? Va falloir faire des progrès en filé .
David, "Le Monster est définitivement une moto d’égoïste et le passager n’y a pas vraiment sa place, sauf pour un très court trajet." tu aurais pu développer...
10-04-2012 15:19Perso, je trouve que la Monster est plutôt mieux placée pour le duo que ses concurrentes (Z750, Street Triple), sur lesquelles la selle est rikiki ou les reposes-pied prévus pour des contorsionnistes, voire les 2...
Certes, ce n'est pas une XJR 1300 ou une GSX 1400, mais c'est correct, d'autant que la suspension fait plutôt bien son boulot
Je déterre un très vieux poste, ça tombe bien, je suis vieux maintenant !
20-11-2023 14:18Pourquoi ce déterrage ? En 1971, mon surnom a Thonon, Haute Savoie, était "Ducat' " car j'étais le seul à en avoir une,un mono acheté chez Gazon à Royan (17).
Retraité depuis fort longtemps, je suis en Asie et des douleurs terribles de partout, les disques au niveau des lombaires ont disparu : donc, je recherche une moto avec une position qui me soulage, pas trop lourde, selle pas trop haute, un truc pour handicapé si tu préfères ! Et il y en a ici, des Ducati...abordables car anciennes. Des 696 etc...
Pour la passgère, les miss font 40 kg, dont l'étagère devrait aller. A suivre...
Bojr à tous ! J'ai récemment essayé un décalaminant pour optimiser la lubrificatio de mon moteur de Monster 696. Après 15 ans, cette cure de jouvence a vraiment fait des merveiles : nouvelle ligne, 5 kg en moins, et une puissance acrue de 7 chevaux à 9 000 tr/min en 2008 !
22-11-2023 14:31