Essai Ducati Monster 600
Le bicylindre Ducati
Quand on parle de roadsters, on pense à la Bandit, à la Fazer et... au Monster Ducati. Il n'y a ici plus rien de raisonnable, ni de réellement comparable. On entre dans le mythe et le monde du bicylindre... Contact...
La Monster, comme toutes les Ducati, est reconnaissable par son cadre treillis. Elle est trapue et la puissance semble ramassée, prête à débouler. Les japonais n'ont pas réussi à faire mieux en termes de lignes. Et une certitude se fait tout de suite : c'est une moto d'égoïste. Sans poignée, sur ce qui ressemble à un garde-boue en plus solide, le sac de sable n'a clairement pas sa place. A tel point d'ailleurs, que de nombreux modèles sont livrés d'office avec une coque qui se place sur ce bout de selle minuscule et peut toutefois s'enlever grâce à deux vis. Une suspension ferme et une selle dure confirment le tableau inconfortable.
Au premier tour de clef - et après avoir replié la béquille, sécurité anti-démarrage oblige -, la sonorité grave du bicylindre émerveille : promesse de sensations. Le moteur a toutefois besoin de chauffer pour ne pas ratatouiller à la moindre ouverture des gaz et je lui laisse donc quelques longues minutes de préparation.
La moto se prend en main comme on monte sur une mobylette, avec une position plus ramassée sur soi. Passer des 200 kilos de la Bandit aux 174 kilos de la Monster surprend et l'on a vraiment l'impression d'enfourcher un jouet. Première engagée, la Monster part d'un coup et chaque passage de vitesse donne un nouveau coup de pied au cul affirmé... C'est encore plus violent au rétrogradage. Il y a du couple c'est clair ainsi qu'un fabuleux frein moteur. Ce frein moteur est encore aidé par un frein avant et son disque Brembo d'une efficacité extraordinaire : solide, musclé, violent même et vous en profitez pour oublier le frein arrière, inexistant. La Monster a du caractère et on apprend à compenser ce frein moteur par une sérieuse remise des gaz avant de faire tomber chaque rapport.
Prudence donc sur les premiers mètres et c'est avec calme que je commence par les départementales. La position plus repliée que sur une Bandit me donne l'impression de chevaucher un monstre indressé et je dose l'accélérateur et l'embrayage. C'est peine perdue pour l'embrayage. On est ici dans le domaine du on/off. Quelles que soient les précautions, les vitesses passent d'un coup, appellent le coup de pied au cul et le dosage s'effectue uniquement à la poignée d'accélérations.
Après les départementales apparaissent les espaces de l'autoroute et j'ouvre alors en grand. Ce n'est pas nécessaire. La Monster n'est pas à son aise sur ce type de parcours. L'absence de carénage et de saute-vent tout d'abord et sa position de conduite ensuite rendent la route fatigante. Et surtout, on s'aperçoit très vite que la 600 n'a que 54 chevaux. Et, poignée au taquet, on a l'impression d'être sur une moto bridée. Retour rapide donc sur les départementales, où la Monster peut vraiment montrer son caractère viril sur les virolos et les reprises. Il est d'autant plus facile de se défouler que la Monster est légère et très saine. Elle se place toute seule sans que l'on s'en aperçoive et confirme une nouvelle fois l'impression de jouet, à la fois facile à placer et capable de la pire brutalité. Ce n'est pas une moto qui s'adapte à votre conduite, comme une japonaise. Au contraire, ici, c'est à vous de vous habituer à elle : votre nouvelle maitresse.
C'est un bicylindre, il a du couple et il faut s'y habituer. Une fois que l'on s'y est habitué cependant, et si vous vous décidez )à revenir vers votre 4 cylindres, ce dernier vous semble tout d'un coup fade en sensations. Il faut donc faire un choix entre deux philosophies : la moto de caractère et la moto polyvalente et facile à conduire. La Monster rentre dans la catégorie à caractère (caractérielle diront certains), à laquelle on s'attache parce qu'on a des sensations, un moteur et un son inégalable. C'est l'inverse d'une moto utilitaire qui ne se sentira d'ailleurs pas dans son élément pour une utilisation aller-retour boulot-dodo. La Monster, c'est un pur plaisir solitaire avec laquelle on peut s'évader le week-end, dans une virée sauvage et virile, pour faire le plein de sensation.
Le tableau
technique comparatif avec les autres roadsters |
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Commentaires
pas trop d'accord avec votre conclusion
01-11-2012 21:08Le 600 mostro peut être parfaitement utilisé au quotidien.les filles y seront a l'aise. pour le couple oui mais dans les tours...