Essai motard Honda VFR - récits
Essais motards : Lionel
Ma Honda VFR 800 FIY. Il y a un moment que je l'ai, et pour donner tout de suite ma conclusion, elle est vraiment géniale. Maintenant la moto est une école de tolérance, et je ne suis peut-être pas le même motard que toi lecteur, nous n'avons peut-être pas les mêmes attentes d'une moto.
Le motard
J'ai commencé la moto à 11 ans, je faisais du tout-terrain dans des champs. Jamais sur la route. J'adorais vraiment ça et je connaissais les caractéristiques de toutes les motos de l'époque. D'autres préoccupations m'ont sainement je crois, éloigné des deux-roues. J'ai passé la majorité et le permis Auto, pas moto. Ce n'est que dix ans après en région parisienne que j'ai passé le permis moto, laborieusement, mais tu sais que c'est une épreuve nécessaire même si difficile.
J'ai pris une Transalp, pourtant pas haut sur pattes, je n'ai eu aucun problème et pense toujours que c'est une moto exceptionnelle.
J'utilise ma moto quotidiennement, et les week-ends. Elle doit démarrer
tous les matins, être fiable, sure, et maniable ce qui va pour moi
avec la sécurité. Quoiqu'on reproche à la Transalp
un freinage mou (mon modèle était le '94 avec un seul disque
à l'avant), j'ai toujours freiné assez court.
L'habitude de faire des appels de feux de stop avant de freiner permet
de freiner plus tôt si ça se gâte.
Passé les 90000km de ma Transalp (à 30.000 km par an, ça va vite), j'ai du envisager l'acquisition d'une autre moto. Il y avait bien la suite, Varadero ou Transalp 650, mais je trouvais que Honda n'avait pas assuré en mettant une chaîne sur le Varadero. La Transalp 650 ne me faisait pas envie.
Et puis, je rêvais du VFR. L'esthétique du modèle 1999, en jaune, ou bleu me rappelait mes rêves de Transalp quelques années avant. Je crois que c'est sa gueule qui m'a le plus attiré.
Je recherchais une routière, pas une sportive, je voulais un carénage pour que même en duo la fatigue ne soit pas un problème, et pouvoir outre faire mes déplacement quotidiens, pouvoir partir un week-end à Annecy, à Saintes, ou autre sans galère.
Par ailleurs, je n'ai plus de voiture depuis longtemps.
L'essai
Avec celle d'un pote, j'avais chaussé la machine pour constater qu'elle était à ma taille. Je touchais mieux des pieds qu'avec la Transalp. Pour une machine de 50Kg de plus, elle donnait l'impression d'une moto plus légère.
Je suis donc allé l'essayer. C'est fou les pièces qu'il faut présenter au concessionnaire et la décharge qu'il faut signer pour essayer une moto... Le mieux est peut-être de faire un tour en passager derrière le vendeur ? Je ne sais pas.
Dans les recommandations d'usage, on m'a dit que c'était une Honda, et qu'il n'y aurait pas de (mauvaise) surprise.
Le quatre-cylindres ronronnait à son ralenti me donnant une impression de belle machine, mêlée de fierté d'être sur cet engin, même si le spécimen d'essai était rouge.
Attentif à la réaction du levier de débrayage hydraulique, je n'ai même pas calé. Tranquillement, je prenais mes marques en dynamique. Bien sur, la position n'est pas celle d'une Transalp. Mais on a tout un éventail de positions, qui vont du relativement droit, bras tendus, au couché, coudes à l'extérieur du réservoir, la tête dans la bulle.
Seconde, troisième, douceur, vivacité. Feu rouge, on teste le freinage. Ah ! C'est pour ça qu'ils disaient que la Transalp ne freinait pas bien. Là on le sent. Non seulement les trois disques avec leurs étriers font merveille, mais on dispose du freinage Dual CBS qui ne s'illustera que plus tard...
Bon, une petite tranche d'autoroute pour clore l'essai... De toutes façons je sais déjà que je la veux, faisons nous un peu plaisir. La surprise, c'est le vent. Sur ma Transalp, j'ai une bulle haute. A 130, mon casque reste ouvert. Là à 110 Clac! il se ferme. Bon ! Mais quel plaisir, on conserve la maniabilité quand ça s'accélère, ça donne confiance. Je rentre.
Je la veux, c'est clair. Quelques questions sur la possibilité de mettre des valises, faut aussi que j'achète de l'eau minérale au supermarché du coin. Rassuré, je rentre.
Ca fait drôle de reprendre la Transalp.
L'acquisition
Les premiers kilomètres
Génial, on commence à enrouler le câble de l'accélérateur, tout va si bien. Ohla !!! Le camion de devant, il se rapproche d'autant plus vite !!! C'est ça le problème quand on prend une moto plus rapide que ce qu'on avait avant. La vitesse et les sensations qui vont avec grisent vite. Et heureusement que j'ai l'oeil affuté, car je reconnais m'être fait quelques frayeurs en me laissant griser.
ç'aurait été ma première moto, est-ce que j'y serais passé ? Mystère.
Un an après
Un an et 25000km après, je crois qu'il faut ça pour pouvoir dire qu'on connait sa moto. Bon on ne peut pas dire que le moteur soit coupleux. La VFR c'est deux motos. Une avant 7000trs/min l'autre au delà.
Avant 7000trs/min évidement y'a pas beaucoup de couple, mais on peut vivre en ville sans se faire insulter, le bruit étant très civilisé.
De 7000 à 10000+, ce n'est que tu bonheur ! Attention aux surprises, car on se retrouve vite fait dans une situation incontrôlable. Mais le motard expérimenté bénéficiera d'une maniabilité exceptionnelle.
Un jour par temps de pluie, après un changement de voie quelque peu acrobatique de ma part, je me retrouve derrière une caisse qui ralentit fortement. Là le réflexe me fait oublier le frein arrière. Et bien malgré un léger dérappage de la roue avant, le frein arrière (Dual CBS: Merci) a stabilisé la moto, évité le décollage de l'arrière, et m'a sauvé de la chute. Oui, ça sert à quelque chose. On ne freine pas TOUJOURS comme on a appris. Le reste du temps, je freine évidement comme on nous l'a appris (70-30), c'est ce qu'il faut faire.
Le coût
Le coût kilométrique est intéressant. Je compte 7 à 8 l/100km. Ca c'est juste le carburant (SP95). Mes révisions jusqu'à 36000km me donnent un rapport de 26,60 euros pour 1000km, plaquettes de freins incluses. J'ai changé mon pneu arrière séparèment vers 12000km pour moins de 150 euros.
Donc pour 1000km : Carburant: 80, Révisions: 26,6, Pneux: 4,2... Même en ajoutant un pneu avant ça fait 11 centimes (d'euros) du km.
La VFR en première moto ?
Moi c'était ma deuxième moto. Un motard débutant n'est pas forcément impétueux. Question d'age, de tempérament. Pour ce motard là, conseiller n'importe quelle moto aussi puissante (en rapport poids-puissance) est meurtrier.
Pour le motard débutant qui n'est pas impétueux, je crains de dire la même chose, même en étant raisonnable, on est vite en proie à la griserie de la vitesse, et alors seule l'expérience peut rattraper, parfois, l'imprudence.
Pour prendre position, je pense que la vie vaut bien d'attendre un ou deux ans avec une moto de débutant pour former ses réflexes, l'humilité. Je ne recommande pas le VFR comme première moto, mais on en profite plus en ayant de l'expérience.
Une expérience racontée par Lionel
Commentaires
Excellent texte de Lionel. Rien a redire ! Comme lui, j adore cette moto. Les 95% du temps, on a une belle moto, docile, un rail, pas violente au moteur lineaire. Et les 5%, quand je depasse les 7000, j ai une machine puissante mais fiable.
16-03-2012 23:57Et puis, serieusement, au feu rouge, je me surprend souvent a passer que c est la plus belle du lot