Essai communication passager : Astumania Tuyaucom
10.000 kilomètres avec le système de communication pilote-passager Tuyaucom
La moto a un seul désavantage vis à vis de la voiture, c'est l'impossibilité de dialoguer entre le pilote et le passager. Les systèmes de communication sont là pour y remédier.
Deux idéologies s'affrontent toutefois ici puisque la moto demande une attention de conduite supérieure à la conduite voiture. Le système de communication risque de perturber le pilote et est donc dangereux et déconseillé. Personnellement, je pense que le passager a également un rôle de co-pilote permettant d'aider sur la route en communiquant les informations et ensuite de signaler un danger éventuel que le pilote n'aurait pas vu. Le principal est de ne pas engager une conversation ininterrompue qui pourrait alors distraire le pilote. Tout est question d'équilibre.
Il existe de nombreux systèmes de communication, principalement électrique et/ou radio. Et depuis quelques années, une petite société a inventé un système ingénieux de communication, sans électricité ni radio, basé simplement sur des tubes en caoutchouc. Essai...
Installation
Quand vous achetez le sachet Tuyaucom, vous vous retrouvez avec deux tuyaux en caoutchouc, deux micros, 4 raccords et un sachet de pastilles en plastique ! On n'est pas ici à la pointe de la technologie, loin s'en faut !
Les micros ? un rond en plastique avec une petite mousse et un petit tuyau. Ils se collent à l'intérieur du casque devant la bouche. Le tuyau dispose d'une petite languette qui se bloque sur le côté du casque en passant sous la mousse du casque. Il n'y a pas plus simple.
Et le sachet en plastique ? Et bien, il sert à réaliser un moulage... de votre
oreille ! Tout le secret du Tuyaucom réside d'ailleurs là.
La cuisine commence... Vous faites chauffer une casserole d'eau chaude (pas bouillante) et vous y
jetez le contenu du sachet en plastique, sous forme de pastilles. Les pastilles vont
fondre et se réunir. Vous obtenez alors une boule molle que vous placez autour de
l'embout destiné à l'oreille et vous appliquez le tout à l'intérieur de votre oreille
pour en prendre la forme exacte, en faisant attention que le bout de l'embout ne soit pas
bouché. Attention, c'est chaud... mais par contre, cela ne brûle jamais. Vous obtenez
ainsi une forme dont sort un tuyau, qui devient votre écouteur.
Et c'est tout !
Quand vous voulez vous servir du système, le micro est déjà fixé sur votre casque. Passager et pilotes mettent l'écouteur dans leur oreille, puis le casque. Ensuite, il suffit d'utiliser les 2 tuyaux en caoutchouc pour relier les deux embouts qui sortent de chaque casque : un pour le micro, un pour l'écouteur qui se branchent respectivement sur l'écouteur et le micro de l'autre. Il y a un détrompeur, donc il n'y a aucun moyen de se tromper pour le branchement.
Maintenant, il est important de dire que la réalisation du moulage a beau être très simple, elle nécessite de s'y reprendre à 3 ou 4 fois avant d'avoir un moulage parfait si on en n'a jamais fait avant. Ensuite, ce moulage spécifique implique qu'il ne soit pas possible de le prêter, puisque chaque motard a une forme d'oreille différente.
Essai route
Une fois sur la moto, le système fonctionne sans aucun bruit : évidemment, il n'y a pas d'électricité ni de brouillage radio, donc il n'y a aucun souffle. C'est vraiment parfaitement audible.
Il suffit après de faire l'essai sur route, et sans bruit, sans besoin de réglage de volume, le système continue à fournir une qualité d'écoute formidable.
On passe ensuite sur l'autoroute (allemande) et l'on monte à des vitesses proscrites par la loi française, pour en apprécier encore plus la qualité. En fait, le système est extraordinairement efficace jusqu'à largement 180 km/h, sinon plus. La différence s'effectue ensuite sur le niveau d'insonorisation des casques pilote/passager. Si le casque est bruyant, les bruits à l'intérieur du casque passent également. Par contre, si vous disposez d'un casque "silencieux", il n'y a aucun problème.
Après plusieurs milliers de kilomètres que ce soit sur roadsters ou sportives, le système n'a jamais été pris en défaut, fournissant toujours le même niveau de qualité sonore et le même confort d'utilisation.
Attention toutefois à haute vitesse ! Le système étant basé sur une connexion par des tuyaux en caoutchouc, et des raccords qui sont juste enfoncés les uns dans les autres, les turbulences à haute vitesse peuvent entraîner un détachement des tuyaux centraux, projetés alors sur la route; ceci m'est arrivé sur autoroute lors d'un dépassement. Donc, il faut bien vérifier l'enfoncement des raccords avant de partir.
Enfin, il convient de préciser que si le moulage est trop gros, il peut gêner lors de l'enfilage de casque très serré (comme le Z-One de Shoei par exemple). L'importance du moulage est donc primordiale.
Conclusion : les plus/ les moins
Le système Tuyaucom est à la fois le système le plus simple et le plus efficace du marché. On se demande pourquoi personne n'y avait pensé avant. Son seul défaut réside dans la réalisation de l'écouteur et du moulage de l'oreille, qui peut être laborieux. Il resterait alors toujours la possibilité de faire effectuer le moulage par un prothésiste comme Styl Embouts mais il faut compter 45 euros pour le moulage de l'oreille seul !
Et à 52 euros prix public conseillé TTC (peut être trouvé aux environs de 45 euros chez certains revendeurs), le Tuyaucom est en plus le meilleur rapport qualité/prix pour un système de communication. Ceci explique qu'il soit également largement plébiscité sur tous les forums motards.
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