Essai du système automatique de graissage de chaîne Caméléon Oiler

Le graissage de la chaîne c’est toujours le truc qui emme... un max. Il faut toujours se trimballer une bombe, et, si on ne dispose pas d’une béquille centrale, trouver une bonne âme pour vous aider... Les trois quart du temps, faute de temps, de matériel, de place et d'envie, on s'en remet à la bonne qualité de la chaîne et le graissage passe à la trappe.

Et pourtant... Il faut savoir qu'une chaîne correctement graissée va voir sa durée de vie prolongée de près de 40%, et surtout son entretien considérablement allégé... Combien en voyons nous qui roulent avec des chaînes... mais là n'est point le sujet... On vous en parlera une autre fois... et en plus comme disent les gens qui roulent acatène... quand il y a de la chaîne, il n'y a pas de plaisir !!
Si l’on ne veut pas se résoudre à entrer dans la famille des arbres à roue, le principe du graisseur automatique est une bonne solution... A savoir lequel acquérir...

Scottoiler, le précurseur dans la catégorie fait un modèle non électrique de graisseur de chaîne à 110 € et un système électrique, le Scottoiler Esystem qui vous soulagera de 200 €, ICA en propose un à 160 €, Pro Oiler est également aux alentours de 200 € et le Caméléon Oiler coute 130 €. Je vous parle des plus connus car sont aussi sur les rangs le Chainoiler Loobman, le Lubtronic Chainoiler, le Hawkeoiler, le Tutoro Chainoiler, et je dois en oublier. Tous ces graisseurs offrent des principes de fonctionnement sensiblement différents, du simple goutte à goutte (pensez à fermer le robinet quand vous vous arrêtez), au pilotage par accéléromètre ou par capteur de vitesse par aimant qui détecte si la moto roule ou pas. C'est un peu la foire d'empoigne dans le monde des fainéants !!

En alternative économique, le Caméléon Oiler est l’une des solutions à envisager.

C'est donc parti pour un essai lambda, la KTM SMT de notre pote Christophe allait être un excellent terrain de jeu...
J'ai enfilé le bleu de travail, sorti la caisse à outils, et avec le pote pour me donner un coup de main, en ce dimanche matin nous avons attaqué la bricole... manque de pot, dehors il faisait moins 5°C et dans le garage ce n'était vraiment pas les Caraïbes... mais qu'importe, que ne ferions nous pas pour notre media préféré.

On déballe : composition du kit Caméléon Oiler

Dans la boîte, vous allez trouver :

• Une électrovanne sur laquelle arrive un tube transparent d'environ 1m de long qui sert de réservoir d'huile et de laquelle repart un tube de 4mm de diamètre (la sortie) et un fil électrique que l’on branchera à l’éclairage de la plaque d’immatriculation...
• Un tube semi-rigide. Ce tube comporte un embout que l'on reliera au tube de sortie de 4mm. Le tube fait une boucle. Il est précisé qu’il faut le laisser tel quel. Pourquoi ? Si quelqu’un a la réponse, je suis preneur.

• Une pochette avec des vis auto foreuses, des colliers de serrage et des fiches électriques rapides. 
• Une bouteille d'huile transparente relativement épaisse.
• Deux autocollants et la documentation en français, sans fautes ni de grammaire ni d'orthographe... C'est suffisamment rare pour être signalé !
  Bon eh bien nous voilà au taf...

Installation

Les colliers de serrage ne sont pas de très bonne qualité (fragiles et peu mordant donc difficiles à serrer). Après quelques jurons et une paire qui nous restent dans les doigts nous en avons récupéré des perso plus convaincants.

Leurs vis auto foreuses... vraiment je n'aime pas. Faire des trous dans la brelle ce n'est pas le style de la maison. Il faudrait mieux prévoir des colliers rigides voire de bons Rilsans. Nous n'avons pas hésité et opté pour cette dernière solution ; tant pis pour l’esthétique et vive le pratique.

L’amorçage du tuyau « réservoir d’huile »… grand moment... un bon conseil : ne faites pas cela par grand froid sinon vous n'avez pas fini... le mieux est de réchauffer le bidon au bain marie puis d'enfiler l'huile avec une seringue car vu la viscosité de ladite huile, si vous faites ça la main, vous n’êtes pas arrivé… Nous n'avons pas pris ces précautions... bilan 30 minutes et deux cafés plus tard nous en étions à la moitié... Il est vrai que, je me répète, dans le garage il ne faisait pas chaud.

A part ces points de détail, le reste est relativement aisé... même la recherche du fil d'éclairage de plaque... facile, il n'y en a qu'un !!

Principe de fonctionnement du Caméléon Oiler

L'huile contenue dans le tube réservoir installé sous la selle s'écoule au travers du boîtier (électrovanne), puis du tube semi-rigide et finalement arrive sur les maillons de la chaîne.

L'électrovanne s’ouvre toutes les 3-4 minutes pendant une durée que l'on aura déterminée, laissant ainsi passer plus ou moins d'huile. Ce qui est intéressant en fonction des conditions climatiques. Sachant qu'une seule viscosité d’huile est proposée... et qu'entre 35 en été et -10 en hiver il y a une petite différence !

Le Caméléon Oiler comporte une partie transparente qui s'illumine de couleurs différentes selon que l'électrovanne est fermée ou ouverte. Plusieurs couleurs d'éclairage sont proposées et dès que le jour tombe cela fait ambiance « boîte de nuit ».

Les réglages du Caméléon Oiler

Mettez le contact puis avant 3 secondes, appuyez sur le bouton sous le boîtier du Caméléon Oiler. La lampe s'allume et les couleurs défilent à toute vitesse (rouge, bleu, vert, etc.).
Appuyez de nouveau brièvement sur le bouton, les couleurs défilent doucement.
Quand la couleur voulue apparaît (j'ai choisi la couleur orange… KTM oblige), appuyez sur le bouton pour définir le temps de lubrification. 4-5 secondes me semblent un temps raisonnable pour graisser la chaîne.
Lâchez le bouton et après quelques secondes, les couleurs vont de nouveau défiler très vite.
Ré appuyez brièvement.
Les couleurs recommencent à défiler doucement, et c’est là que l‘on choisit en appuyant sur le bouton la couleur qui correspondra à la fermeture de l’électrovanne. D'un commun accord nous avons choisi le vert... pour l'espérance... que cela fonctionne !! .
Ainsi donc, le Caméléon Oiler sera vert et toutes les 3-4 minutes, il s'allumera en orange pendant 4 à 5 secondes et laissera passer l'huile pendant ce même laps de temps.

Et voilà, la bestiole était posée. Nous avions mis, montre en main, une paire d'heures, photos et notes comprises… Reste plus qu'à tester l'engin... Un petit rayon de soleil traînait... Le plus propre de nous deux étant encore Christophe, il enfila son casque et son blouson et roule ma poule.

Eh bien depuis, no problem... On vérifie tous les jours... ça graisse, ça huile, ça fonctionne au poil... Et ce qui est marrant c'est que cela interroge bon nombre de motards... Si cela continue on va demander des droits !

Les points positifs

• Pas d'installation complexe et surtout pas de reprise de dépression sur le carbu, et par conséquent pas de risque de débranchement intempestif qui annihile complètement la fonction ou d'interférence sur le fonctionnement du moteur. Le système Caméléon est complètement indépendant.
• Réglage précis, rapide et propre.
• Se fait oublier (très important).
• La maintenance de la lubrification de la chaîne ce qui, à la longue, va très certainement largement augmenter sa durée de vie.
• Le fait de pouvoir très facilement déconnecter le système, ce qui est très intéressant pour un usage TT dans une atmosphère sablonneuse.

Les points négatifs

• Pas si simple à installer que ce qu’on veut bien le dire (en ce qui nous concerne avec nos 4 mains gauches on a quand même mis deux bonnes heures).
• L'investissement, même si il est bien placé par rapport à la concurrence. Avec ce genre de système vous y gagnerez la tranquillité d‘esprit mais il est certain qu'entre l'achat et la maintenance (huile à retrouver)… quelques bombes de graisse à chaîne seraient peu-être plus rentables à court terme. A moyen terme, cela se rentabilise avec la longévité de la chaîne, et donc l'économie d'un changement de kit chaîne tous les 20.000 km (environ). Documentation pas très explicite (Ah, l’histoire des couleurs… grand moment de tristesse).

Conclusion

Compte tenu du prix, de la facilité d'utilisation, de l'aspect esthétique de l'engin et, après 1500 km d'utilisation, de la faible consommation d'huile (le réservoir est donné pour effectuer environ 8000 km) cet appareil nous semble être extrêmement intéressant pour qui souhaite ne plus se préoccuper du graissage souvent aléatoire de sa chaîne.

Une remarque qui a son importance : la distribution modérée d'huile évite, ce qui n'était vraiment pas le cas sur le Scottoiler que nous utilisons le plus souvent, de devoir quasiment nettoyer sa jante arrière à chaque balade… En 1500 km nous n'avons pas remarqué d'excès d'huile et par là même pas eu besoin d'user de la chiffonnette... sinon pour en faire l'usage normal afin d'avoir toujours sa machine impeccable.
Rendez vous dans un petit 5000 km pour vous donner plus de précision quant à la réelle consommation et surtout pour vous informer sur le réapprovisionnement en huile par un circuit plus simple que celui de contacter le constructeur.

Le site Internet de Caméléon Oiler