La norme d'homologation des casques ECE 22-05
Des critères d'évaluations précis, mais incomplets
Un règlement actuel suivi depuis 2002 et qui va évoluer à partir du 1er juillet 2022
Le port du casque est obligatoire à moto en France depuis l'arrêté du 28 juin 1973. Afin de ne pas porter n'importe quoi en guise de heaume à deux-roues motorisé, les normes ont ensuite été mises en place, afin d'obliger à porter un casque homologué. Le non port d'un casque homologué (mais aussi le fait qu'il ne soit pas attaché au niveau de la jugulaire depuis 2006) entraîne le retrait de 3 points du permis et une amende pouvant aller jusqu'à 750 € (même si en général, il s'agit d'une amende forfaitaire de 135 €).
Jusqu'à présent, il s'agissait de la norme ECE R22-05. Introduit en 2002, le règlement européen ECE R22-05 (Economic Community of Europe) a pendant plus de 20 ans dicté les normes à respecter pour l'homologation des casques de moto dans une cinquantaine de pays.
L'introduction de la cinquième version
Le règlement N° 22 des Nations Unies a été adopté en France dès 1995, avec la quatrième version du texte (22-04) puis a cédé sa place à la cinquième version (22-05) en 2002. Une sixième version 22-06 a été introduite en 2021, mais cette dernière ne rentre réellement en vigueur qu'à compter du 1er juillet 2022, date à laquelle tous les nouveaux casques doivent être homologués sous la norme 22-06.
Les casques déjà homologués 22-05 pourront par contre encore être produits avec leur homologation 22-05 jusqu'au 30 juin 2023.
C'est ensuite à chaque pays de décider localement si les casques certifiés ECE R22-05 seront ensuite autorisés à la vente. Le texte laisse en effet la liberté aux états membres d'autoriser ou non la vente des casques 22-05 après le 1er janvier 2024 (36 mois après la mise en vigueur de la nouvelle norme, article 15.1.4).
Cela ne veut ainsi pas dire qu'il faudra obligatoirement changer son couvre-chef en 2024 si celui-ci est certifié 22-05.
L'étiquette d'un casque homologué
Chaque casque a une étiquette d'homologation sur la jugulaire. Le E signifie Europe et le numéro indique le pays 2 pour la France).
La série de chiffres correspond à la norme puis au numéro d'homologation. La mention "P" indique le type de casque (P pour intégral ou modulable avec mentonnière).
Le test de certification
Le règlement définit l'ensemble des tests qui doivent être menés pour permettre la certification d'un casque. Cela concerne plusieurs points :
- Amortissement des chocs
- Angle de vision
- Résistance à l'abrasion
- Déformation à l'impact
- Qualité de l'écran
- Système de retenue
Le casque est testé avec sa visière et elle-même est testée au niveau de son champ de vision, de la transmission lumineuse, de la diffusion de la lumière, de la transmission spectrale, de la réfringence, de ses caractéristiques mécaniques, de ses qualités optiques, de sa résistance aux rayures ainsi que de l'angle d'ouverture de l'écran.
En ce qui concerne l'amortissement des chocs et de la résistance à l'impact, les casques sont testés par des impacts linéaires sur cinq zones précisément définies. Les casques intégraux et modulables sont également testés au niveau de la mentonnière, pour un total de 6 zones. Chaque test est mené à une vitesse de 7,5 m/s à -20°C, 20°C et 50°C, le casque étant lâché depuis une hauteur de 3 mètres.
Pour valider le test, la force transmise au crâne doit être inférieure à 275 g. Le HIC (Head Injury Criterion), un indice d'évaluation de la gravité des blessures, doit être inférieur à 2400.
Le casque est recalé si la calotte casse ou présente une déformation supérieure à 15 mm. Elle est également testée sur un ruban abrasif tournant à 30 km/h pour vérifier sa résistance en cas de glissade.
Enfin, la bonne tenue du casque sur la tête est vérifiée par plusieurs tests vérifiant si celui-ci se déchausse ou tourne à plus de 30°. La sangle jugulaire est quant à elle testée en résistance et en déformation, avec notamment des mesures de l'élongation.
Limites du règlement ECE R22-05
Bien que longtemps appliquée, la norme a fait l'objet de nombreuses critiques, notamment sur sa longévité alors même que la technologie a très largement évolué sur cette longue période d'activité.
Plusieurs points du règlement ont également été mis en cause quant à l'efficacité de cette norme. Les tests peuvent être réalisés par des laboratoires publics et privés. Or, rien ne permet de savoir qui a réalisé l'homologation et les laboratoires privés ne sont pas contrôlés par les pouvoirs publics.
Les points de contrôles sont quant à eux scrupuleusement définis et il n'est pas possible de tester d'autres zones qui pourraient sembler plus fragiles.
Enfin, le plus gros problème réside dans la méthode de sélection des casques pour l'homologation. Un constructeur doit en effet fournir 7 casques pour les essais tous les 3.200 unités vendues, mais c'est lui qui sélectionne les modèles qu'il souhaite. Les modèles testés ne sont donc pas prélevés au hasard et peuvent avoir été conçus différemment uniquement pour passer les tests.
Ces remarques valent surtout pour les marques exotiques ou peu connues, certains fabricants majeurs assurant qu'ils dépassent les normes de loin.
C'est pour cette raison que le test Sharp constitue une autre manière de tester les casques, avec des étoiles en fonction de la réussite à une batterie de tests.
Et c'est aussi l'objectif de la nouvelle norme ECE R22-06 déjà en place et obligatoire pour tous les nouveaux modèles de casques à partir du 1er juillet 2022.
Plus d'infos sur les casques motos
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Commentaires
Excellente chose puisque ca va forcer un peu les marques à mettre à jour des models qui commencaient à vieillir. J'attends le GT air 3 de chez Shoei et leur prochain Neotec.
15-06-2022 14:43