2.300 postes en moins chez Michelin
Un plan de suppressions de postes sur 3 ans, sans licenciement
Le groupe espère améliorer sa compétitivité de 5% chaque année dans l'industrie et le tertiaire
Les temps sont durs pour les manufacturiers de pneumatiques qui ont souffert depuis une dizaine d'années par l'arrivée des produits concurrents à très bas coût en provenance d'Asie. Cette nouvelle concurrence a largement entamé les résultats des fabricants historiques sur les pneus autos d'entrée de gamme et n'ont pas été sans conséquence, à l'image de Bridgestone qui a annoncé la fermeture de son usine de Béthune il y a quelques semaines.
Le groupe Michelin doit lui aussi faire face à cette situation et vient de présenter pour l'occasion un "plan de simplification et de compétitivité" pour les trois prochaines années.
Il n'est ici pas question de fermeture de site, mais de développement et de modernisation des activités industrielles et tertiaires. Avec son plan de 3 ans, le groupe entend améliorer sa compétitivité de 5% chaque année. En revanche, il est certain que les structures actuelles ne resteront pas comme aujourd'hui.
Michelin prévoit ainsi de réduire le nombre de postes jusqu'à 2.300 postes (1.100 dans le tertiaire et 1200 dans l'industrie) sur les 21.000 que le manufacturier compte en France en s'appuyant sur 60% de départs anticipés à la retraite et de départs volontaires. Parallèlement, le groupe s'engage à contribuer à la création d'un nouveau poste pour chaque suppression, que ce soit dans ses nouvelles activités ou en prenant part à la redynamisation des bassins d'emplois.
Michelin doit prochainement entamer la négociation d'un accord-cadre de 3 ans avec les organisations syndicales pour proposer un dispositif d'accompagnement des salariés, mais exclut pour l'heure tout licenciement ou fermeture de site.
Son plan stratégique, dont le montant des investissements n'a pas été précisé, prévoit notamment des développements de services, des opérations de recyclage, de la construction d'une usine à piles à hydrogène, de l'industrialisation d'une colle non toxique...
Le groupe promet également de renforcer sa présence à Clermont-Ferrand avec le lancement du Parc Cataroux, qui regroupera les acteurs publics et privés de la région sur une partie de son site industriel éponyme.
Florent Menegaux, président de Michelin :
L’ambition de ce projet est que la France, berceau de Michelin, demeure un pays clé de la transformation stratégique du Groupe dans les années à venir. Notre responsabilité économique consiste à renforcer notre performance globale tout en développant de nouveaux projets d’activités à forte valeur ajoutée. Cette responsabilité économique doit se conjuguer avec une responsabilité sociale exigeante : rechercher des solutions concertées, les plus équilibrées possibles, avec nos organisations syndicales et nos salariés et mettre en œuvre tous les moyens possibles pour accompagner de manière exemplaire les personnes comme les territoires, dans ces transformations.
Commentaires
Et on remercie qui ? Merci les actionnaires (enfin les gros) !
06-01-2021 15:46Oueps! Et ceux qui vont rester ne seront pas à la fête, car à réduire de plus en plus drastiquement les masses salariales, ceux qui restent doivent cumuler les postes, avec ou sans compétences, avec ou sans formation, mais le plus souvent sans... Et bien entendu, jamais de répercussion salariale, à hauteur des nouvelles fonctions cumulées !
06-01-2021 19:04Les entreprises vont finir avec 3-4 clampins nécessairement devenus omniscients, voire omnipotents, qui feront tourner les boutiques, pour le bien de gens de la haute.
Et rame, rame, rameur(s)...
Sans licenciement sec c'est déjà ça mais ce n'est pas une bonne nouvelle. Economiquement, nouvelles réjouissantes se font plutôt rares ...
07-01-2021 12:14perso tous les grands manufacturiers disent qu'ils subissent la concurrence chinoise mais honnêtement qui monte des pneus qui sont moyen sur le sec et carrément dangereux sur le mouillé ?
07-01-2021 17:47franky> il faut penser que le marché des pneus (comme le marché automobile) ne se limite pas à l'Europe. Les plus gros volumes sont en Asie, où monter des pneus chinois est monnaie courante.
07-01-2021 17:58Il y a longtemps que Michelin a compris qu'il ne pouvait pas concurrencer le dumping chinois à part fabriquer en chine, ce qui ne fait pas de l'emploi en France, sauf à faire du haut de gamme et des faibles volumes en France. Michelin monte des joint venture avec Faucecia ou d'autres pour diversifier une technologie hors pneu à Clermont et Lyon.
07-01-2021 19:08Donc du transfert d'emploi et des mutations.Le mono produit dans une seule région ou un seul pays c'est fini.
Heureusement que les actionnaires prennent un part du gâteau sinon qui investirait? Il faut avoir été entrepreneur pour le comprendre.
Des investissements qui se comptent souvent en millions d'euros.
On a bradé notre industrie pour ne garder que les services, l'Allemagne a fait le contraire, on voit le résultat. 15 années en Allemagne m'ont ouvert les yeux. Cela fait 50 ans que je vois le pays décliner par décades, les derniers évènements du covid ne font que me renforcer dans cette idée.
... bon, mais c'est vrai j'ai jamais été entrepreneur 07-01-2021 19:39
La vérité n'est jamais d'un seul coté, il y a des actionnaires gloutons on ne peut le nier, ce sont en général des fossoyeurs de sociétés. Ce qui ne semble pas être le cas de Michelin.
08-01-2021 01:25Si les techniciens qui opèrent sur les grands prix sont de haut vol et les pneus de haute technologie,malgré tout on ne peut pas empêcher un acheteur d'aller vers le bas de gamme s'il le désire.
Même si c'est au détriment de sa sécurité. Pourtant pour nous motards le pneu est un élément vital.
Je roule Michelin qui reste encore le premier groupe mondial.