La communication auto-moto : le futur de la sécurité
La technologie V2X pour la sécurité des motards sur la route
Des débuts prometteurs même si le deux-roues est encore trop oublié par l'industrie automobile
La sécurité à deux-roues passe de plus en plus par l'électronique et a bien évolué depuis l'ABS. Les assistances à la conduite ont en effet connu ces dernières années un développement rapide grâce d'abord à l'ajout des centrales inertielles et va continuer avec l'arrivée des radars qui ont notamment permis l'introduction du régulateur adaptatif de vitesse avant le contrôle de traction adaptatif, sans oublier les détecteurs d'angle mort.
Si ces aides jouent un rôle positif dans la sécurité des usagers de deux-roues motorisés en venant éviter certaines situations à risque, les motards restent malgré tout surreprésentés dans la mortalité, notamment parce que les assistances sont aujourd'hui limitées par les capteurs, mais aussi parce que ces aides ne sont pas forcément efficaces face au comportement des autres usagers.
Le problème c'est que les capteurs automobiles ne sont pas toujours capables de reconnaître une moto du fait du faible encombrement de celle-ci et que les conducteurs peuvent avoir du mal à évaluer la vitesse d'un deux-roues, quand ils l'ont vu.
Pour pallier à ça et renforcer encore la sécurité sur les routes, voilà maintenant plus d'une décennie que les constructeurs et équipementiers travaillent au développement des systèmes de communication entre les véhicules, V2V (vehicle to vehicle) et V2X (Vehicle to everything). Autrement dit, l'objectif est que chacun véhicule soit en liaison avec son environnement pour "l'analyser et le comprendre" afin d'interagir au mieux avec lui. C'est d'ailleurs ce qui va permettre d'augmenter les niveaux d'autonomie des véhicules. Puisque l'on est entré dans une ère où l'on peut partager en direct sa localisation à ses proches, pourquoi ne pas mettre cette ultraconnectivité au profit de la sécurité.
Dans le cadre de son programme de recherche, la Fondation MAIF a ainsi financé un projet mené par l'UTAC CERAM Millbrook pour étudier le potentiel de cette connectivité intervéhicule et plus particulièrement pour éviter les collisions entre motos et autos.
Théo Charbonneau, Responsable Activité Grand Projet ADAS-AD chez UTAC CERAM Millbrook :
Le V2X présente un fort potentiel en termes de sécurité routière pour les motocyclistes. Il réside notamment dans sa capacité à les percevoir dans le flot de la circulation afin d’informer les véhicules et laisser réagir ces derniers, en priorité, qui ont propension à être plus stables sur la route.
Plusieurs scénarios d'accidents types, comme la voiture qui tourne à gauche et coupe la route au motard arrivant en sens inverse ou le non-respect de la priorité à droite à un carrefour, ont ainsi permis de tester l'efficacité de la communication V2X sur le centre d'essai TEQMO de Linas-Montlhéry.
Dans le cas présent, le système émet une alerte au conducteur de la voiture quand il détecte l'arrivée d'une moto pour permettre à celui-ci de réagir. Si ce n'est pas le cas, alors le véhicule à 4 roues freine automatiquement. Le freinage n'intervient par contre pas sur la moto pour éviter de provoquer une perte d'équilibre ou une chute.
Si la communication entre les véhicules démontre encore une fois son potentiel, le V2X se heurte toujours à une réalité bien différente alors que les constructeurs travaillent tous dans ce sens pour préparer l'arrivée du véhicule autonome. Les deux-roues restent en effet trop souvent à l'écart, un point que soulignait encore l'industrie moto il y a deux ans. C'est d'ailleurs ce point qui a amené l'industrie moto à travailler ensemble avec le consortium de la moto connectée.
L'efficacité globale du système va enfin reposer sur sa généralisation. Plus les véhicules seront équipés et plus le système sera efficace.
Le V2X représente ainsi le futur de la sécurité, notamment pour réduire l'accidentalité, un futur qui se rapproche puisque l'organisme Euro NCAP prévoit de débuter les évaluations de ces systèmes à partir de 2025.
Commentaires
Un système qui filerait une grande claque à l'automobiliste sur son smartphone...ça c'est un système utile.
28-05-2021 15:05Confier sa vie à l'affichage d'une alerte est carrément irresponsable. Cette soi disant aide ne remplacera jamais la règle qui est celle de ne pas se mettre en situation de danger et de confier sa vie à la réaction de l'autre.
29-05-2021 08:09Quand je vois certaines "mises en situation" je suis affligé car elles semblent officialiser de grosses erreurs de conduite d'une part des voitures mais aussi d'autre part des motos, refus de priorité, dépassement d'une voiture ayant signalé son intention de tourner, etc...j'ai appris à ne jamais faire confiance aux autres quand il s'agit de ma sécurité.
On ne peut pas toujours faire autrement et on sera toujours vulnérables. L'idée de s'équiper de ce genre de matériel peut induire un sentiment de sécurité plus élevé, ce n'est pas le cas. Il faut toujours se demander comment la voiture qu'on regarde est en mesure de nous envoyer par terre. C'est le seul moyen de survivre. En ce qui me concerne, j'ai pas trouvé mieux, ce qui ne m'a pas mis à l'abri non plus d'être renversé.
Ça sonnerait pas h24 sur le périph ? Les franciliens devraient le désactiver rapidement
29-05-2021 09:38Il faudrait inclure une option taser (pour le proprio) aux smartphones.
29-05-2021 18:01Toutes les aides à la conduite actuelles devraient pouvoir en plus punir le conducteur au lieu de juste faire son boulot.
J'imagine l'alerte au franchement de ligne qui mettrait un coup de jus ou un coup de pied dans le dossier.