Les sociétés d'autoroutes s'intéressent aux routes nationales

Une privatisation espérée depuis 2014 par les concessionnaires

Un rapport attendu au ministère des transports pour l'été

Il y a 13 ans, le réseau autoroutier français était majoritairement concédé à des sociétés privées chargées de son exploitation. Aujourd'hui, ce sont près de 9.000 des 11.600 km du réseau qui sont gérés par ces sociétés privées.

Cette privatisation a d'ailleurs alimenté la critique depuis ses débuts, que ce soit sur le montant des contrats au moment de la signature établi à 14,8 milliards quand la Cour des Comptes estimait que la valeur des concessions était de 24 milliards d'euros, les nombreuses hausses tarifaires aux péages et la situation de rente financière du secteur (27 milliards de dividendes versés aux actionnaires en 10 ans), ou encore la prolongation des contrats en 2015 après l'échec de la tentative de certains parlementaires de pousser l'Etat à reprendre en main la gestion des autoroutes. Encore aujourd'hui, on constate cette impopularité avec les nombreuses actions de Gilets Jaunes menées aux péages.

Mais voilà, les sociétés d'autoroute ne semblent pas vouloir s'arrêter en si bon chemin et lorgnent désormais également sur les routes nationales.

Alors que le protocole d'accord signé en 2015 entre l'Etat et les concessionnaires vient d'être rendu public, Radio France a mené une vaste enquête autour du sujet et est notamment parvenu à récupérer une note interne de l'Association des Sociétés Françaises d'Autoroutes (ASFA) qui se montre très claire sur ces ambitions :

Ce modèle vertueux [des concessions] pourrait s’élargir à l’ensemble du réseau routier national, dans sa configuration resserrée aux seuls grands itinéraires qui est devenue la sienne suite aux décentralisations.

Parmi les arguments mis en avant par l'ASFA, cette privatisation permettrait ainsi à l'Etat de faire des économies :

Le transfert de tout ou partie du réseau routier national est de nature à provoquer un choc budgétaire très significatif, soulageant le budget de l’État et pérennisant les capacités d’entretien du réseau.

Arnaud Hary, le président de l'ASFA, a par ailleurs confirmé qu'aujourd'hui encore le réseau de routes nationales intéressait les concessionnaires autoroutiers, mais seulement les portions qui pourraient être transformées en autoroutes.

Du côté du ministère, on préfère attendre avant de se prononcer, un rapport sur l'évolution de la gestion du réseau national non concédé étant attendu pour l'été.

Plus d'infos sur la privatisation des routes

• Source : www.franceinter.fr
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