Les premières voitures radars privées roulent en Normandie

Phase de test avant le lancement du dispositif en septembre

Un roulage pour permettre l'homologation du système, sans contraventions.

Depuis une semaine, elles se fondent dans la masse de voitures qui roulent en Normandie, à la recherche des excès de vitesse. Les voitures radars destinées à être privatisées sont actuellement en phase de test sur les routes de la région. Elles rouleront plusieurs mois, pour tester et homologuer le système confié à un opérateur privé, le 1er septembre prochain. Pour voir s'il est au point, des relevés de vitesse sont effectués, sans contravention. D'abord introduit en Normandie, le dispositif d'externalisation sera ensuite progressivement étendu aux autres régions.

Radar autonome : comment ça marche ?

Les modèles destinés à être conduits par des entreprises privées disposeront d'un mécanisme différent des voitures actuelles. Le système actuellement testé est capable de lire les panneaux de limitation de vitesse sans aucune intervention du chauffeur, désormais seul dans le véhicule. Actuellement, les voitures radar effectuent des missions avec un équipage de deux policiers ou gendarmes. Le premier conduit, le second est chargé de modifier sur une tablette les changements de limitation de vitesse qui surviennent sur l'itinéraire suivi. L'envoi de PV et la prise de cliché sont automatisés et envoyés directement au Centre national de traitement des infractions de Rennes.

Le radar de ce nouveau véhicule est totalement identique à ceux qui équipent les voitures traditionnelles : il flashe les véhicules en infraction qui le croisent ainsi que ceux qui le dépassent. Les marges de tolérance sont inchangées : 10 kilomètres/heure en plus de la vitesse autorisée, ou 10% selon ce qui est le plus favorable au contrevenant. Le radar reste inséré dans la plaque avant et l'appareil numérique est toujours installé sur la planche de bord. La tablette devant le siège passager, en revanche, disparaît. C'est elle qui permettait au policier ou au gendarme de modifier les vitesses maximales autorisées durant le parcours.

Des caméras lisent automatiquement les panneaux de limitations de vitesse.

Parmi les nouveaux équipements, la voiture est équipée d'un navigateur GPS, chargé d'afficher l'itinéraire programmé à emprunter lors de sa mission du jour. Pour lire les panneaux de signalisation, quatre caméras sont embarquées, deux à l'avant, deux sur la plage arrière. Elles reconnaissent automatiquement les panneaux de limitation de vitesse, mais également ceux à l'entrée ou à la sortie d'agglomérations.

La mise en place de ce nouveau système implique que chaque parcours contrôlé ait été au préalable spécifiquement cartographié par l'Institut national de l'information géographique et forestière. Ce référencement doit permettre de comparer la vitesse enregistrée par la voiture radar et celle présente dans la base de données nationale. En cas de différence entre la valeur relevée et celle enregistrée, le système accorde le bénéfice du doute au passager, du moins jusqu'au prochain panneau.

La compagnie propriétaire de la voiture radar dispose d'une carte animée qui permet de localiser celles qui roulent. Apparaît sur l'écran principal la position actualisée des véhicules, leur progression sur la carte et la vitesse maximale autorisée que chacun contrôle selon le lieu où il se trouve. Ce système doit permettre de suivre en permanence tout véhicule qui roule et de constater si un chauffeur s'écarte de son trajet initial.

Aucune indication sur le constat d'infraction pour le chauffeur

Les entreprises concernées seront rémunérées en fonction du nombre d'heures de conduite effectuées. Ce taux, ainsi que les plages horaires de contrôle seront fixés par les services de l'État et ne seront en aucun cas laissés à la libre appréciation des entreprises ou de leurs conducteurs. Face à l'inquiétude légitime des usagers de la route, l'État l'assure : les entreprises ne seront pas payées au nombre d'infractions.

Lorsque la voiture radar circulera, son conducteur n'aura aucune indication relative au constat d'infraction par le mécanisme qu'il transporte : il ne saura pas quel véhicule a été photographié. L'entreprise n'aura pas non plus accès aux clichés de verbalisation. Les données enregistrées par les voitures radar seront envoyées de façon cryptée aux officiers de police judiciaire en charge de la verbalisation. Ces officiers de police judiciaire sont basés au Centre automatisé de constatation des infractions routières au sein du Centre national de traitement situé à Rennes.

L'État va lancer dans les prochaines semaines une consultation pour sélectionner un prestataire régional. L'entreprise désignée ne pourra être intéressée au montant des amendes et aucune prime ne sera indexée au nombre de flashs. Les véhicules confiés à l'entreprise titulaire du marché resteront pour leur part la propriété de l'État.

Plus d'infos sur les voitures radar privatisées

• Site : www.securite-routiere.gouv.fr
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