Quand des molécules font la course à Toulouse

La première édition de la Nanocar Race organisée sur de l'or

A suivre en direct sur Youtube... Pendant 36 heures les 28 et 29 avril !

Le CNRS n'a pas besoin de bitume pour organiser des courses. À Toulouse c'est un nouveau genre de compétition qui va être organisé les 28 et 29 avril. Quatre véhicules moléculaires vont s'affronter sur une feuille d'or 50.000 fois plus petite qu'un stylo à bille. Ici pas de kilomètres, de mètres, de centimètres ou millimètres... Tout se jouera sur un circuit de 90 nanomètres, avec des virages à 45 degrés. Et les pilotes des 24 Heures motos peuvent aller se rhabiller : la course va durer 36 heures, rien que ça !

Au départ, neuf concurrents étaient inscrits. 6 ont été sélectionnés pour aller à Toulouse, mais en raison des "infrastructures" du tout petit circuit, seules 4 voitures mesurant 1 à 3 nanomètres vont pouvoir participer. Côté pneus, les participants ont intérêt à avoir des couvertures chauffantes : la piste sera maintenue à -269°C ! À cette température, inutile d'essayer de démarrer un moteur à combustion : les voitures seront propulsées par des impulsions électriques envoyées par un microscope à effet tunnel.

Pour avancer, les pilotes, depuis une salle de contrôle située deux étages au-dessus devront pousser leur véhicule sans le toucher ; c'est un mode de propulsion inélastique, qui envoie une petite quantité d'énergie au moteur véhicule, afin de le faire avancer ou tourner. Les bolides seront alignés sur une piste en or sans aucune poussière pour ne pas perturber la course. En cas d'accident, il n'y aura ni drapeau jaune ni safety-car, mais les équipes auront un mulet, une voiture de rechange pour pouvoir reprendre la piste.

Alors, à quoi bon organiser ce genre de courses ? Le CNRS compte tirer trois enseignements de cette course : savoir s'il est possible de réduire la taille des composants d'un circuit électrique, créer des nanorobots pour transporter des molécules dans le corps, ou encore utiliser ces molécules pour la déconstruction atome par atome de polluants.

Pendant 36 heures, la concentration va être maximale... À la rédaction, on a imaginé les commentateurs pendant la course. "Oh non ! La numéro 1 a perds des ions !", ou encore "On agite le drapeau jaune et rouge suite à une fuite d'ions au niveau du virage 3","ah, la numéro 2 passe au stand pour un problème au niveau de la liaison covalente !"

Voilà qui promet du spectacle... À condition d'avoir le matériel permettant de voir cette course.

Messieurs, démarrez vos moteurs. Enfin, vos microscopes.

Plus d'infos sur la NanoCar Race

• Site : www.nanocar-race.cnrs.fr
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