Une voie réservée aux bus et taxis sur l'A1
Vers un engorgement du trafic et un problème de sécurité pour les 2 roues
Un aménagement de 5 millions d'euros en fonction dès le 29 avril
Usagers de la région parisienne, faites attention. A partir du 29 avril prochain, les taxis et les bus bénéficieront d'une voie réservée sur l'autoroute A1 dans le sens Roissy-Paris.
Expérimentée en 2009 sur le périphérique parisien et l'A1, cette mesure avait pour but de permettre aux taxis de rejoindre plus rapidement la capitale. De retour pour le printemps, la voie réservée ne sera pour l'instant établie que sur l'autoroute n°1. Désormais, la voie de gauche sera interdite à tous les autres usagers de la route lors des heures de pointe à partir de 7h30 mercredi prochain.
L'autorisation de circuler sera indiquée par des portiques affichant une flèche verte ou une croix rouge. Portiques qui bien évidemment serviront à verbaliser grâce à la vidéo surveillance. Toute personne non autorisée à circuler dans cette voie sera ainsi verbalisée immédiatement par une amende de 135 €.
Oui, mais voilà. Cet aménagement qui a couté la bagatelle de 5 millions d'euros à l'Etat et à la région va ainsi permettre de ralentir encore plus le trafic de véhicules particuliers qui sera amputé d'une voie. Le dispositif ne se cantonnera pas à l'A1 et sera ensuite étendu au sud de l'Ile de France entre Orly et Paris.
Outre ce problème d'engorgement prévisible, la mesure pourrait bien poser problème à l'expérimentation de la circulation interfiles des deux-roues motorisés dans les embouteillages. Mise en oeuvre par la circulaire du 22 décembre dernier, l'interfile est censée se dérouler entre les deux voies les plus à gauche et uniquement en embouteillages.
Les motards et scootéristes se retrouveront ainsi coincés entre une file de voitures roulant au pas, voir à l'arrêt et des véhicules roulant à allure rapide comme le rappelle la Fédération Française des Motards en Colère :
Concrètement ces deux mesures conjuguées amèneront les motos à se faire doubler par des taxis et des bus sur des différentiels de vitesses différents. Et aucune marge de manœuvre ne sera tolérée, car en cas de problème, le véhicule non autorisé sur la voie réservée sera immédiatement flashé, même dans le cas d'un évitement classique. A la clé, une amende de 135 euros. Les pouvoirs publics promettent cependant, la main sur le cœur, que les infractions seront regardées au cas par cas avec un discernement des robots verbalisateurs du centre de Rennes.
[...] Comme sur d'autres sujets, Paris sert de laboratoire aux mauvaises idées. En l'espèce, nous sommes sur une très mauvaise mesure qui ne manquera pas de provoquer de fortes réactions de la part des usagers.
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