Prison ferme pour le braconnier de motards

9 mois de prison, interdiction de posséder une arme et mise à l'épreuve de 2 ans pour le quincagénaire

Une dizaine de décès depuis 2005

Depuis maintenant une dizaine d'années, les relations entre riverains et utilisateurs de deux-roues motorisés ont tendance à dégénérer de façon dramatique. Tir de fusil, câble métallique tendu entre les arbres... dangereux et totalement irresponsables, ces actes ont à de multiples reprises conduit à la plus tragique des issues.

Mais voilà que la situation pourrait bien s'améliorer pour les randonneurs motorisés puisque que le "braconneur" de deux-roues qui sévissait à Saint-Jean-de-la-Blaquière a été arrêté et condamné à une peine de prison ferme. 9 mois de prison dont 1 mois ferme, interdiction de posséder une arme et mise à l'épreuve de deux ans pour cet homme d'une cinquantaine d'années qui posait des pièges dans les chemins communaux depuis quelques semaines.

Arrêté lundi suite à une enquête rondement menée par les gendarmes, le suspect a été entendu hier, mercredi 21 janvier, par le Tribunal Correctionnel de Montpellier, en comparution immédiate. Il a dormi en prison. Il faut dire que trois plaintes avaient été déposées en quelques jours, dont une par l'un des adhérents du Codever. C'est lors d'une sortie à VTT que ce dernier a heurté de plein fouet, dans une belle descente, un câble de vélo. Par chance, roulant debout, il n'a été que légèrement blessé. Le pire a été évité mais cet adhérent n'en demeure pas moins très choqué par ce geste incroyablement lâche. D'autant plus que son fils de 13 ans le suivait à quelques mètres.

Le prévenu n'a pas reconnu être le poseur de câbles. En revanche, il a avoué être à l'origine des planches à clous et autres fers à béton taillés en pointe dissimulés dans les chemins de Saint-Jean-de-la-Blaquière. Aveux qui lui valent de la prison ferme, ce dont le Codever se félicite.

Cela fait en effet plusieurs années maintenant que le Collectif de Défense des loisirs Vert dénonce ces actes criminels qui, depuis fin 2005, ont fait au moins 50 victimes, dont une dizaine est décédée. En 2011, le député maire des Bouches-du-Rhône Michel Vauzelle avait déposé un projet de loi "visant à interdire l'usage de clôtures et barrages non correctement signalés et visibles en travers des lieux de passage". Depuis, ce dernier a finalement retiré sa proposition et ce grave sujet n'est toujours pas encadré par la loi.

Charles Péot, directeur du Codever

Si nous regrettons l'abandon de la proposition de loi Vauzelle par son auteur et le silence du Ministère de l'Intérieur en réponse à nos sollicitations sur ce sujet, nous nous réjouissons en revanche de voir que la justice n'a pas failli devant ces actes graves. Cette fois en tout cas.

Nous souhaitons bon rétablissement aux victimes et nous espérons que ce jugement fera réfléchir non seulement l'auteur des faits, mais aussi celles ou ceux qui seraient tentés de passer à l'acte. Une dispute dans un chemin ne mérite pas qu'on mette ainsi en danger la vie d'autrui.

Une date pour le procès de la Symadrem

Le jeune Martin Pugliesi est décédé le 19 juillet 2010, en percutant à moto un câble tendu en travers d'une digue du Petit-Rhône, piste carrossable de 3.80 m de largeur. Après quatre années de procédures et un report de l'audience initialement prévue le 18 novembre dernier, le procès contre la Symadrem va enfin avoir lieu. L'audience se tiendra le 21 avril 2015 à 8h30 au Tribunal Correctionnel de Tarascon (13).

Plus d'infos sur les actions en justice contre les pièges sur les chemins

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