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Accidentalité routière 2009 : mieux pour les autos, mauvais pour les deux-roues

4.273 tués en 2009 contre 4.275 en 2008, +10% de tués pour les deux-roues

Les deux roues représentent 1/4 des tués mais 2% du trafic

Bilan Sécurite Routière 2009En 2009, l'accidentalité routière s'améliore pour les usagers de la route sauf pour les usagers de deux-roues motorisés pour lesquels elle s'agrave. Le nombre de personnes tuées sur les routes s'élève en effet à 4.273 contre 4.275 en 2008, soit identique, alors que le trafic a augmenté de 1.2%.

Le nombre de morts continue de baisser pour les usagers autres que les deux-roues motorisés : -3,2 % en 2009 (3 086 personnes tuées) par rapport à 2008 (3 189 personnes tuées).

Au lieu d'améliorer la formation et les infrastructures routières, le gouvernement prévoit d'augmenter la répression et de supprimer les informations sur les radars ! On se tape sur la tête.

Les personnes blessées : - 3%

Les progrès ont été plus sensibles pour les personnes blessées (90 934 en 2009 soit -3,1 % par rapport à 2008), et tout particulièrement pour celles qui ont été hospitalisées (33 323 soit -4,7 % par rapport à 2009).

Les deux-roues motorisés : +10,5%

La mortalité routière a bondi de +9,3 % pour les deux-roues motorisés (de 1.086 personnes tuées en 2008 à 1.187 en 2009). Cette hausse est particulièrement marquée pour les motos (+11,7 %).

La situation est d'autant plus préoccupante que les usagers de deux-roues motorisés représentent plus du quart des personnes tuées sur les routes, mais moins de 2 % du trafic.

Il faut dire que la décision gouvernementale d'autoriser l'accès à la conduite de deux-roues sans formation adaptée, allant jusqu'à donner l'accès à des 400 cm3 sans formation, est une aberration sur le plan de la sécurité.

Les deux-roues sont une population en hausse, prenant une part de plus en plus importante dans le trafic, notamment urbain. Il est nécessaire d'en tenir compte pour assurer une formation adaptée, l'accès aux équipements de sécurité (TVA à 5,5%) et une amélioration des infrastructures routières (équipements guillotines).

Les poids lourds : -29%

La baisse de la mortalité est très conséquente pour les poids lourds (PL), passant de 76 tués en 2008 à 54 en 2009 (-29 %). Cela s'explique essentiellement par la baisse massive du trafic des PL observée au 1er semestre 2009 au plus fort de la crise économique (de 2008 à 2009, baisse de 15 % du volume du transport routier de marchandises). En 2009, les PL représentaient 2,8 % des véhicules impliqués dans les accidents corporels.

Les cyclistes

Autre catégorie d'usagers à n'avoir pas bénéficié de l'amélioration de la sécurité routière, les cyclistes représentent 3,8 % des personnes tuées (soit 162) sur les routes en 2009 contre 3,5 % en 2008 et 3,1 % en 2007, dans un contexte de forte augmentation de la pratique du vélo.

Les jeunes : la route 1ere cause de mortalité chez les jeunes

L'amélioration de la situation pour les 18-24 ans (901 décès, c'est-à-dire 21,1 % des personnes tuées sur la route en 2009 contre 958 décès, soit 22,4 % l'année précédente), traditionnellement la tranche d'âge la plus exposée au risque routier, est encourageante. Rappelons que les accidents de la route constituent la première cause de mortalité dans la tranche d'âge 15-24 ans.

Le réseau routier : les autoroutes sont les plus rapides et les plus sûres

Les autoroutes s'affirment comme les itinéraires les plus sûrs, avec une baisse significative de 3,9 % de la mortalité constatée sur ce réseau (234 personnes tuées en 2008 et 225 en 2009), dans un contexte là aussi de trafic en hausse par rapport à l'année précédente. À l'opposé, ce sont toujours les routes départementales qui subissent le plus grand nombre de drames de la route, avec près de 2 tués sur 3 (+1 %).

Pour la sécurité routière, en 2009, "les Français ont globalement relâché leurs efforts en matière de comportement responsable sur les routes". On pourrait rétorquer que les infrastructures routières mal entretenues n'arrangent rien. Quant à la sécurité des autoroutes, la vitesse moyenne qui y est observée est en contradiction avec l'épouvantail de la vitesse excessive.

L'alcool au volant : 1er facteur de mortalité

Avec une nouvelle dégradation de la situation en 2009, la conduite sous l'emprise de l'alcool, devenu premier facteur de mortalité depuis 2006 devant le dépassement de la limitation de vitesse, est extrêmement préoccupante.

Plus de 30% des accidents mortels avec taux d'alcool connu ont été causés par un conducteur excessivement alcoolisé. Cette situation ne connaît pas d'amélioration déterminante depuis bon nombre d'années (l'alcool était en cause dans 28 % des décès en 2008 et 29 % en 2007). Ce constat dramatique exige de la part de tous une véritable prise de conscience sur l'incompatibilité totale entre alcool et conduite.

La vitesse moyenne : en baisse

La vitesse moyenne des véhicules légers, tous réseaux confondus, continue de baisser, mais légèrement, pour atteindre 80 km/h en moyenne fin 2009 [1]. Les très grands excès de vitesse (supérieurs à 30 km/h) se font encore plus rares en 2009 et deviennent marginaux (moins de 1 % des conducteurs de véhicules légers). La situation est nettement moins satisfaisante pour les usagers de deux-roues motorisés : leur vitesse moyenne demeure près de 10 km/h supérieure à celle des véhicules légers et les très grands excès de vitesse beaucoup plus fréquents (entre 5 et 8 % en 2009).

Le port de la ceinture de sécurité

Après de nombreuses années d'amélioration, le « réflexe ceinture de sécurité » semble légèrement reculer. Le taux de port de la ceinture est pour la première fois en recul en ville aux places avant (94,6 % en 2009 contre 96,3 % en 2008) et pour les enfants aux places arrière (-0,2 %). Ce relâchement des comportements deviendrait, s'il devait se confirmer, très inquiétant : en 2009, 1 personne sur 5 qui décède dans une voiture ne portait pas sa ceinture.

Le téléphone tenu en main au volant : 300 km le téléphone à la main !

Le fait de tenir son téléphone en conduisant, pratique strictement interdite, concerne, à un instant T, 2,3 % des conducteurs de véhicule léger, 2,7 % de véhicule utilitaire et 4,4 % de poids lourds. Ainsi, dans une année, le conducteur qui parcourt 13 000 km en moyenne aura conduit 300 km avec son téléphone à la main.

On notera que les amendes sont rares, et légères, pour une conduite dangereuse pour les autres et notamment les deux roues.

Le port du casque à deux-roues motorisé

Si les cyclomotoristes respectent complètement la règle du port du casque (100 % partout sauf en région parisienne), les motocyclistes sont moins rigoureux, particulièrement sur le réseau routier national hors autoroutes (92 %).

Les distances de sécurité

En matière d'intervalle minimum de sécurité, seul 1 conducteur sur 2, dans le trafic dense, respecte la règle des « deux secondes ». Or plus de 11 % des accidents corporels sont des collisions par l'arrière.

Les six premiers mois de l'année 2010 enregistrent une baisse de -10,6 % des personnes tuées sur la route

Un net mieux pour les deux-roues

Au premier semestre 2010, le bilan provisoire de l'accidentalité routière pour la France métropolitaine s'élève à 29 675 accidents corporels, 1 786 personnes tuées et 36 145 personnes blessées dont 12 233 hospitalisées.

Ces chiffres provisoires, comparés à la même période du bilan définitif de 2009, montrent une diminution notable de la mortalité routière. Malgré un trafic globalement en hausse, tous les indicateurs d'accidentalité sont à la baisse, que ce soit le nombre d'accidents corporels (-15,3 %), le nombre de personnes tuées (-10,6 %), le nombre de personnes blessées (-18,1 %) et hospitalisées (-24,4 %).

Comparé au premier semestre 2009, ce sont 211 vies qui ont été épargnées, 7 964 personnes qui n'ont pas été blessées, 3 940 autres qui n'ont pas dû être hospitalisées, dans 5 366 accidents corporels qui ont été bien heureusement évités.

Cette baisse de la mortalité routière au premier semestre 2010 bénéficie à toutes les classes d'âge, à l'exception tragique des moins de 18 ans. Quant aux 18-24 ans, ils connaissent la plus forte baisse mais restent toujours sur-représentés (cette classe d'âge représente 21 % des tués pour 9 % de la population).

Après une année 2009 très préoccupante pour les usagers de deux-roues motorisé, (+9,3 % de personnes tuées sur les routes par rapport à 2008), le nombre de morts parmi les usagers de deux-roues motorisé a connu une baisse spectaculaire, -29 % pour les motocyclistes et -12 % pour les cyclomotoristes, soit -25 % pour l'ensemble des deux-roues motorisés.

Pour la première fois, en juin 2010, le nombre de personnes tuées au cours des douze derniers mois passe sous la barre des 4 100.

La mobilisation des pouvoirs publics

Le suivi mensuel en remontées rapides de l'accidentalité routière a permis de réagir à la dégradation constatée à partir de juin 2009 et, dès l'automne 2009, plusieurs dispositions ont été prises. Le CISR qui s'est tenu le 18 février, a adopté 14 mesures pour un nouvel élan de la sécurité routière autour de 6 thèmes :

  • combattre l'alcool et la drogue au volant ;
  • dissuader les excès de vitesse ;
  • sanctionner plus sévèrement les grands délits routiers ;
  • sécuriser l'usage des deux-roues motorisés ;
  • développer des actions de prévention dans les lycées ;
  • prévenir le risque routier professionnel.
  • Le renforcement de la concertation deux-roues motorisés.
  • La mise en place d'une concertation sur l'aptitude à la conduite.
  • Le renforcement des campagnes de communication sur la prévention du risque routier.
  • La poursuite du programme « radars » et l'arrêt de toute information sur les radars mobiles.

Le ministre de l'Intérieur a donné des instructions précises aux préfets, policiers et gendarmes, en leur fixant quatre axes de mobilisation :

  • renforcer leur action durant les nuits et les fins de semaine, périodes au cours desquelles se produisent de nombreux accidents mortels ;
  • cibler leur action en direction des conducteurs de deux-roues, dont le comportement de certains constitue la cause principale de leur forte mortalité routière ;
  • tirer le meilleur parti du rapprochement police-gendarmerie, en coordonnant l'action de tous les services face aux "délinquants de la route" ;
  • favoriser, en se rapprochant des procureurs de la République, une harmonisation de la politique pénale à l'encontre des auteurs d'infractions au Code de la route.

Parallèlement, la Loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI), comporte un volet important consacré à la sécurité routière, avec des mesures destinées à lutter plus efficacement contre les infractions les plus graves : conduite sans permis, conduite sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants, grand excès de vitesse. La LOPPSI prévoit, notamment en cas de récidive de ce type d'infractions, une peine complémentaire obligatoire de confiscation du véhicule. Cette loi donne également un cadre légal pour le déploiement des « radars vitesse moyenne » et instaure des sanctions contre le trafic de points de permis, notamment sur Internet.

Enfin, concernant l'actuelle période estivale, le ministre de l'Intérieur a donné, le 21 juin dernier, des consignes complémentaires aux 16 000 gendarmes et policiers mobilisés en juillet et août dans des missions de sécurité routière :

  • lors des journées de grandes migrations, assurer une présence visible et dissuasive sur les axes majeurs de transit, réprimer les comportements dangereux (y compris la nuit), procéder à des contrôles ciblés aux points-clés, surveiller les aires de repos et de services des autoroutes ;
  • durant l'ensemble de la période estivale, multiplier les contrôles de vitesse dans les lieux potentiellement dangereux, en portant une attention particulière aux deux-roues motorisés et aux véhicules immatriculés à l'étranger, et organiser des opérations nocturnes de dépistage systématique d'alcool et de drogues à proximité des discothèques et autres établissements de nuit.

Cette politique porte déjà ses fruits. Le bilan du permis à points pour 2009, avec une baisse de 6 % du nombre de permis invalidés et une hausse de 32 % du nombre de conducteurs ayant récupéré tous leurs points, montre que les comportements changent, comme tendent à le prouver les chiffres pour les six premiers mois de 2010.

Le 7 juillet 2010, Dominique BUSSEREAU « Par son action en matière d'éducation, de prévention et de répression, le Gouvernement réaffirme sa volonté de lutter contre les grands fléaux de la route (alcool, stupéfiants et vitesse en particulier) afin d'atteindre moins de 3 000 morts par an en 2012.

Des campagnes de communication sont diffusées, notamment à l'attention des jeunes et des usagers de deux-roues motorisés.

Le déploiement des dispositifs automatisés de contrôle se poursuit. Au 30 juin 2010, 2 839 dispositifs de contrôle de la vitesse, fixes et mobiles, et du franchissement des feux rouges, sont déployés. De nouveaux appareils sont expérimentés, permettant de contrôler la vitesse moyenne et le franchissement des passages à niveau.

Le Gouvernement appelle tous les conducteurs à la plus grande prudence pendant les chassés-croisés de l'été et rappelle la nécessité de respecter les règles du Code de la route et d'adopter une conduite apaisée et courtoise. En cette période de forts trafics, la vigilance des forces de l'ordre sera renforcée avec un dispositif exceptionnel de 16 000 policiers et gendarmes. De multiples actions de prévention ciblées sont organisées et relayées par Bison Futé et les médias nationaux. »

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