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Grand Prix moto de Valence : victoire de Bayliss

Nicky Hayden remporte son premier titre mondial

Dernière épreuve de la saison 2006, le Grand Prix de Valencia a vu la victoire surprise de l'Australien Troy Bayliss (Ducati), le champion du monde en titre Superbike, venu sur cette épreuve pour remplacer Sete Gibernau blessé, sur le circuit de Valence. Bayliss s'est imposé devant son co-équipier Loris Capirossi, le podium étant complété par le nouveau champion du monde MotoGP Nicky Hayden (Honda).

En effet, bien qu'il s'élançait de la pole-position, le leader du championnat Valentino Rossi était victime d'une chute dés le début de course et ne pouvait se placer mieux que treizième à l'arrivée, laissant de ce fait sa couronne au pilote du Kentucky. Carlos Checa, au guidon de sa Yamaha Dunlop, concluait sa saison en entrant une nouvelle fois dans “le top ten”.

« La journée d'aujourd'hui a été aussi théâtrale que la saison écoulée, félicitations à Nicky qui a accompli un travail fantastique, » confiait Nicolas Goubert, qui a fini sa mission aujourd'hui en tant que directeur de la compétition moto chez Michelin et qui passera les rênes à son successeur Jean-Philippe Weber. « Cette saison a été une fois encore superbe en ce qui nous concerne. Les temps au tour n'ont cessé de s'améliorer pendant la saison 2006, comme cela a d'ailleurs été le cas tout au long de l'ère des 990 cm3 et je suis vraiment satisfait que nous ayons pu conserver le même avantage en MotoGP que celui que nous avions en GP500. Les trois plus grands manufacturiers de pneumatiques au monde sont désormais en concurrence directe en MotoGP, mais chaque année nous sortons largement vainqueurs de cette confrontation et nous en sommes très fiers. Nous avons eu beaucoup de belles performances en 2006 et avons particulièrement savouré notre victoire à Sepang, où nous avions été battus en 2005. Par ailleurs, nous n'avons jamais été battus sous la pluie lors d'une course MotoGP ! »

Vainqueur de trois courses avec Michelin, Hayden déclarait : « Je suis encore en train de regarder les résultats de la course pour m'assurer que je ne rêve pas, il y a des rêves qui prennent forme réelle ! Je remercie tous les gens qui m'ont soutenu – ma famille, mes amis, Repsol Honda, Michelin, tout le monde. Michelin ne compte pas sur la chance pour remporter toutes ces courses et ces titres mondiaux, ils travaillent dur et enregistrent les informations en provenance des pilotes. Depuis mes débuts en MotoGP j'ai constaté beaucoup d'évolutions, comme par exemple le gros pneu avant ainsi que les nouveaux slicks arrière à profil élargi. J'ai été le premier à utiliser le profil large à l'avant l'an dernier, il me met en confiance et me donne plus de grip, particulièrement dans les virages en descente. Lorsque j'ai commencé à l'utiliser l'an dernier, mes résultats ont vraiment progressé. Le pneu arrière 2006 a fait une grosse différence pour moi car il est simplement plus performant et lorsque nous avons commencé à utiliser la machine de cette année nous étions à la recherche de plus d'adhérence sur l'angle. Je l'ai apprécié instantanément. »

Hervé Poncharal, responsable du team Tech 3 Yamaha Dunlop : “Merci Carlos ! Il a de nouveau accompli un super week-end, réalisant une course dans le rythme des très bons. Je pense qu'il aurait même pu passer Edwards s'il ne s'était frotté à Hopkins à un moment de la course. Tout cela démontre que les pneus Dunlop nous permettent aujourd'hui de nous battre pour de belles places en course ; car rappelons-nous qu'en début de saison, nous nous battions pour le point de la quinzième place ! Aujourd'hui, on figure dans les dix premiers, d'ailleurs cette année Carlos Checa a fait deux fois septième ainsi qu'une seconde ligne aux essais, ce qui n'est pas rien.”

Carlos Checa, 10ème (Team Tech 3 Yamaha Dunlop) : “Je suis satisfait. J'ai pu attaquer durant toute la course, maintenir un bon rythme et bagarrer avec des pilotes comme Hopkins, Edwards et Tamada. Notre travail porte ses fruits et honnêtement je conclus aujourd'hui une des plus belles saisons de ma carrière. J'ai vécu une très belle expérience, j'ai fait en sorte que nous progressions tous ensemble, j'ai vécu de très belles émotions, alors qu'au départ ce projet n'était pas facile. Nous pouvons être tous satisfaits, autant Yamaha, Dunlop, Tech 3 que moi-même. Je laisse derrière moi quelque chose qui garde le goût de la progression, des beaux résultats et d'une belle aventure que je n'oublierai jamais. Aujourd'hui, je pars pour de nouveaux horizons, mais mon choix a été compris par toute « la famille » Tech 3 Yamaha Dunlop et je peux dire qu'au niveau humain, avec cette équipe, nous avons fait la pole cette année ! “

Guy Coulon, directeur technique du Team Tech 3 Yamaha Dunlop : “ Comme nous l'avions pressenti lors d'une simulation de course lors de la quatrième séance, nous avions le potentiel pour finir dans les dix premiers. C'est ce qu'a fait Carlos très brillamment, d'une façon très constante c'est-à-dire en maintenant des chronos qui tournent autour de cinq centièmes de secondes du début à la fin de l'épreuve. Nous étions donc très compétitifs, par exemple par rapport à Colin Edwards qui est équipé de la même moto chaussée de pneus différents.”

En 125, l'Espagnol Hector Faubel (Aprilia) s'est imposé devant son public, précédant Mika Kallio (KTM) et Sergio Gadea (Aprilia). Après avoir pris la tête de l'épreuve, le nouveau champion du monde Alvaro Baustita (Aprilia) a dû décrocher du bon paquet, en prise à une moto perdant de son efficacité et se classer quatrième à l'arrivée. A noter qu'Hector Faubel a battu le record du tour de sept dixièmes de seconde, sur pneus Dunlop.

La course des 250 a permis l'attribution du titre de champion du monde, qui faisait débat entre Jorge Lorenzo (Aprilia) et Andrea Dovizioso (Honda). Si aucun des deux ne s'est imposé puisqu'on assistait à la première victoire d'Alex de Angelis (Aprilia), c'est Lorenzo qui coiffe finalement la couronne mondiale en se classant quatrième devant Dovizioso. Après la catégorie 125, l'Espagne décroche donc une seconde couronne cette année, démontrant sa très haute habilité au sommet de la hiérarchie de la vitesse moto.

Ainsi se clôture le championnat du monde moto 2006 qui n'aura pas été avare en rebondissements en tous genres, notamment dans la catégorie MotoGP. Dans le clan Dunlop, en plus du 10ème titre 125 et du 14ème titre 250, la remarquable progression des pneumatiques MotoGP, notamment grâce à Carlos Checa chez Tech 3 Yamaha, laisse augurer les plus belles prestations pour la saison 2007, qui se courra pour la première fois au guidon de 800 cm3.

Les performances des pneus Michelin ont continué de progresser tout au long de la saison 2006. Les pilotes avaient le choix entre deux avants : la dernière version du 16.5 originel introduit en 2004 (disponible depuis juin avec une nouvelle construction) et un avant au profil légèrement plus large datant de 2005. Certains pilotes (Rossi, Edwards, Pedrosa, Roberts Junior) préfèrent le profil étroit pour ses meilleures aptitudes au changement de direction, d'autres (Hayden, Melandri, Stoner, Elias, Tamada) préfèrent le profil large pour son adhérence supplémentaire en entrée de virage. Le slick arrière à profil large, offrant un niveau de grip accru sur l'angle pour une meilleure vitesse de passage, a été utilisé par l'ensemble des pilotes Michelin tout au long de 2006.

« Entre 2001 et 2002 nous avons beaucoup travaillé sur la traction car nous savions qu'il y aurait une grosse différence de puissance entre les 500 deux-temps et les 990 quatre-temps. Depuis 2002 nous avons continué d'améliorer la traction mais nous avons principalement travaillé sur l'adhérence sur l'angle, afin de donner aux pilotes plus de grip sur l'angle maxi car les systèmes de gestion moteur ont rendu les motos plus faciles à dompter et les pilotes peuvent désormais remettre les gaz plus tôt en sortie de courbe. »

« Nous nous sommes également concentrés sur les performances en entrée de courbe de nos pneus avant, car il s'agit là d'une phase où les pilotes peuvent doubler leurs adversaires. En procurant à nos pilotes plus de grip en entrée de courbe, ils peuvent freiner plus tard dans le virage, même avec un angle important, si bien qu'il leur est possible de commencer à freiner un peu plus tard. »

« L'association des motos quatre-temps et des progrès réalisés en matière de pneumatiques a modifié les styles de pilotage. Le surcroît d'adhérence de l'avant implique que les pilotes adoptent une trajectoire plus pure pour s'inscrire dans les virages et ensuite ils ont plus d'adhérence sur l'angle une fois dans le virage, si bien que leur vitesse de passage est plus élevée. Enfin, les systèmes de gestion moteur sophistiqués leur permettent d'accélérer plus tôt. Il résulte de ces améliorations que le style de pilotage d'une MotoGP s'est rapproché de celui d'une 250, avec des trajectoires plus fluides. »

LE FUTUR DU MotoGP en 800 cm3

« Nous n'avons toujours pas d'idée précise de ce que seront les 800cm3 car, bien que Honda et Yamaha aient déjà testé leur 800 cm3 avec leurs pilotes MotoGP, ils se sont surtout concentrés sur l'obtention du dernier titre en 990 cm3. De ce que nous avons pu voir il n'y aura pas une énorme différence en matière de pneumatiques. Pendant les essais de Motegi, les 800cm3 étaient déjà proches des temps des 990, malgré le fait que Motegi est un circuit de puissance. Je ne serais donc pas surpris si les 800 sont plus performantes l'an prochain sur les pistes les plus lentes comme ici à Valencia. Les motos ne sont pas plus légères mais elles sont plus compactes et parce que les moteurs sont plus légers les ingénieurs peuvent optimiser leur positionnement. Ainsi, les machines sont plus agiles, elles sont plus maniables dans les changements de direction et leur vitesse de passage en courbe est probablement plus élevée. »

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